II.
L' « état de santé » de la SAAR
Nous savons que la SAAR connaît une baisse
d'activités. Plusieurs raisons sont évoquées dans le
document « Stratégies de relance de l'activité
commerciale de la SAAR dans la région Centre-Sud-Est en
2007». Il s'agit notamment de la concurrence devenue plus rude, de la
pression fiscale, du taux de croissance de l'économie nationale en
baisse depuis 2002 (PAGUY M. A., 2007).
II.1. Sur le plan
externe
La SAAR évolue dans un contexte concurrentiel qui fait
que les clients ont le choix entre des offreurs très nombreux. De plus,
des éléments d'ordre notamment politique et culturel, influent
sur son activité sans qu'elle puisse véritablement les contrer.
Il importe donc qu'elle connaisse ces éléments afin d'y faire
face.
II.1.1. Analyse
PEST du secteur de l'assurance
Cette analyse permet de voir globalement quelle influence a
l'environnement externe de l'entreprise sur cette dernière. Cela sur
différents plans que sont le politique, l'économique, le socio-
culturel et le technologique. Nous choisissons pour notre part d'en faire une
présentation succincte dans le tableau ci- après :
Tableau 4.1. Analyse du
secteur de l'assurance à l'aide de l'outil PEST
Politico- légal
|
L'environnement politico- légal de l'assurance a
beaucoup évolué ces dernières années. Cela surtout
en raison de l'adoption du Code CIMA qui impose notamment une tarification
précise. Malgré cette codification, l'on se rend compte que sur
le marché, certaines compagnies optent pour la sous tarification comme
stratégie pour s'accaparer des clients. Des inspecteurs sont
chargés de veiller à ce que tout se passe dans les normes mais
cela ne résorbe pas le problème.
|
Economique
|
Tableau 4.2.
Quelques indicateurs économiques du Cameroun
Années2003200420052006PIB (en milliards de
USD)13,7 15,81718,5Taux de
croissance43,7 2,6 4,2Inflation0,6 0,3 2 2,9Source :
INTEREX, 2007
Ces chiffres
montrent que, malgré que les activités à
l'intérieur du pays soient croissantes, elles ne le sont pas à un
rythme satisfaisant. De plus, le taux d'inflation croissant réduit le
pouvoir d'achat des consommateurs. L'impact se fait ressentir au niveau de
l'assurance dans la mesure où les camerounais ne souscrivent trop
souvent que lorsqu'ils sont dans l'obligation de le faire. Le problème
étant qu'ils ne peuvent se permettre de s'assurer de leur propre chef
car pour eux cela constitue véritablement un luxe qui n'est pas à
la portée de leurs bourses.
|
Socio- culturel
|
Sur le plan socio- culturel, l'assurance ne fait pas vraiment
partie des habitudes des Africains en général et des Camerounais
en particulier. En effet des discussions engagées avec les clients
durant notre stage nous a montré qu'elle est perçue avec
méfiance. De plus, les individus ne souscrivent en général
que lorsque cela est une obligation dictée par la loi. Quand bien
même les éventuels clients seraient prêts à souscrire
sans contrainte, ils évoquent un manque de moyens financiers.
|
Technologique
|
Chaque compagnie d'assurances essaie autant que possible
d'avoir la maîtrise d'un logiciel de gestion de la clientèle.
Cependant, le matériel informatique en lui-même n'est pas toujours
de pointe, bien que certaines compagnies fassent des efforts pour
améliorer sa qualité. Un informaticien est en
général chargé d'assurer la maintenance de ce
matériel. Le problème c'est que le personnel, dans bien des cas
trop dépendant de lui et n'a pas une grande connaissance de l'outil
informatique. Ce qui fait qu'il a, de façon exagérée
recours à lui pour la résolution de problèmes auxquels il
pourrait lui-même trouver la solution s'il avait la maîtrise de
l'outil informatique. Cela occasionnerait un gain de temps qui par ricochet
serait aussi un gain d'argent.
|
Source : auteur
II.1.2. La
demande
La demande peut être appréhendée sous
divers angles dont nous ferons ensuite la synthèse. En ce qui concerne
la demande actuelle, l'on constate que les acheteurs sont à la fois des
particuliers et des entreprises. Ces dernières sont dans la plupart des
cas génératrices d'un chiffre d'affaires si conséquent que
lorsqu'une compagnie d'assurances les perd, elle peut s'attendre à un
impact fort négatif sur sa position concurrentielle. Il faudrait
également connaître les facteurs influençant la demande et
voir dans quelle mesure elle pourrait évoluer.
II.1.1.1. La demande actuelle
A la SAAR, les clients sont à la fois des particuliers
et des entreprises. En ce qui concerne les particuliers, ils ont des
professions très variées. Il peut s'agir entre autres de
chauffeurs de taxi, de médecins, de fonctionnaires. Pour ce qui est des
entreprises, elles exercent dans divers domaines : métallurgie,
gardiennage, papeterie, aviation civile, etc. Les assurés sont de tout
âge. Il peut ainsi s'agir d'enfants assurés du fait qu'un de leurs
parents au moins soit assuré par l'entreprise dans laquelle il
travaille. L'assuré peut également être un individu qui
assure sa propre personne contre des accidents, son véhicule, sa maison
ou tout autre bien. Dans ce cas il s'agit de personnes en plein dans la vie
active. Des personnes âgées s'assurent également.
Cependant, en maladie par exemple, plus l'assuré est âgé,
plus sa prime d'assurance est élevée. En outre, ici il existe une
limite d'âge au-delà de laquelle l'individu ne peut plus
être assuré : elle est de 85 ans.
Notre enquête nous a révélé qu'il
existe un réel potentiel de demande non exploité. La SAAR qui
connaît une baisse de son chiffre d'affaires, devrait l'exploiter. En
effet, 69,23%des clients non intéressés par d'autres garanties
seraient prêts à s'assurer contre d'autres risques si des
améliorations étaient apportées. Ces améliorations
concerneraient notamment le règlement des sinistres, l'information sur
les garanties proposées, les avantages accordés aux clients
habituels. L'on voit donc que la demande est très éparse, les
clients ayant des activités variées et étant de tous les
âges mais étant entendu que l'automobile occupe une part
extrêmement importante dans les souscriptions, la plupart des compagnies
préfèrent mettre l'accent sur cette branche. En effet, à
elle seule, la branche automobile avait en 2005 une part de 26,7 % sur le
marché total de l'assurance. Cela peut s'expliquer en évoquant le
caractère obligatoire de l'assurance automobile.
Les Africains n'ont pas encore une culture forte de
l'assurance. Pour cette raison, les souscriptions en Afrique comparées
au reste du monde montrent que la demande y est faible. Ainsi, la cotisation
d'assurance moyenne par Africain est inférieure à 35 euros par an
(moins de 5 euros dans bon nombre de pays) tandis qu'elle est supérieure
à 1 000 euros en Europe, et à 400 euros dans le monde. Cela donne
un total de 1 % du marché mondial de l'assurance (SANDOULY P., 2006). La
demande au Cameroun comme presque partout en Afrique reste très faible.
A la SAAR en particulier, nous avons pu observer que les plus grandes demandes
se retrouvent dans les branches automobile et maladie. En automobile pour les
raisons que nous avons évoquées plus haut. En maladie aussi le
caractère obligatoire fait que les souscriptions sont grandes. Si l'on
prend le cas de l'assurance voyage dénommée ici SAAR Assistance,
l'on se rend compte que la souscription à cette assurance fait partie
des éléments nécessaires à l'obtention d'un visa.
Il faudrait que les assureurs camerounais trouvent des stratégies qui
leur permettront de stimuler la demande et donc les souscriptions.
II.1.1.2. Les facteurs influençant la
demande et son évolution
L'analyse PEST que nous avons faite précédemment
du secteur de l'assurance au Cameroun nous a révélé quels
éléments sont susceptibles d'influencer le secteur de
l'assurance. Ces mêmes éléments sont ceux qui influencent
la demande. Il est cependant nécessaire de préciser que sur le
plan légal, les nouvelles normes du Code CIMA sont dans une certaine
mesure préjudiciables à la SAAR car quelques une de ses
concurrentes pratiquent la sous- tarification clandestinement (certains clients
nous ont confié au cours de l'enquête que nous avons menée
qu'ils pourraient souscrire ailleurs, aux mêmes garanties, beaucoup moins
cher qu'à la SAAR) et arrivent ainsi à ravir des parts de
marché à la SAAR.
II.1.3.
L'offre
La SAAR se concentre sur l'automobile qui semble être
la catégorie dans laquelle elle a le plus de succès (voir annexe
n° 7). Le problème est que les leaders se concentrent sur d'autres
catégories. En 2006 par exemple, CHANAS leader sur le marché, a
réalisé un chiffre d'affaires de 5 459 955 283 FCFA sur les
transports aériens et de 6 190 050 672 FCFA sur les transports
maritimes (battant ainsi de loin toutes les autres compagnies dans ce domaine,
avec des parts de marché respectives de 87, 17 % et 56,74 %), un total
de 11 803 422 461 FCFA pour la catégorie transport et un
total de 19 247 414 156 FCFA de chiffre d'affaires. Sur les cinq
dernières années, elle a d'ailleurs toujours été
leader dans la catégorie transports. Ces données montrent que
CHANAS a véritablement eu du succès dans une branche
spécifique. Suite à des discussions avec des techniciens de
l'assurance, l'hypothèse que nous avons émise pour expliquer ce
succès serait que cette compagnie appartient à des
étrangers qui négocient les contrats d'assurances de transports
depuis leur continent d'origine avant que n'arrivent les marchandises sur le
territoire camerounais ou avant que les marchandises n'arrivent sur leur
continent d'origine. Cette même année, AXA deuxième figure
de proue sur le marché a un chiffre d'affaires de 3 747 923 452
FCFA dans la branche maladies, ce qui représente une part de 20,92 % du
chiffre d'affaires total dans la branche. AXA n'est donc leader
incontesté. En effet, elle est suivie de près par d'autres
compagnies au rang desquelles l'on retrouve la SAAR avec un chiffre d'affaires
de 2 927 499 720 FCFA. La force de AXA résiderait donc dans le fait
que son chiffre d'affaires provient de ses résultats plus ou moins
satisfaisants dans toutes les branches. La SAAR pourrait donc améliorer
sa politique produit en se basant sur les pratiques de ces deux leaders. Depuis
5 ans elle est certes leader dans la responsabilité civile automobile
mais cela n'est pas suffisant au regard de la perte de vitesse qu'elle
connaît actuellement.
II.1.4. La
concurrence
La position de la SAAR au cours des 5 dernières
années a toujours oscillé entre le troisième et le
quatrième rang. Son taux de croissance aujourd'hui négatif, son
chiffre d'affaires en baisse laissent à penser que sa situation risque
fort de se détériorer encore plus à l'avenir si des
mesures ne sont pas prises. En effet, des concurrents qui la suivaient ont
aujourd'hui la possibilité de la distancer dans la mesure où elle
connaît une situation de crise qui l'empêche d'atteindre un chiffre
d'affaires de 11 milliards de FCFA. En revanche, ce chiffre d'affaires a
grandement chuté en 2006 tandis que certains concurrents jouissent d'une
position extrêmement confortable depuis plus de cinq ans. Il s'agit des
compagnies CHANAS et AXA que rien ne semble pouvoir détrôner des
première et deuxième place (voir annexe n°2).
II.2. Sur le plan
interne
En interne, il faudrait étudier les
métier, les DAS, les forces et les faiblesses de la fonction marketing
et commerciale de la SAAR.
II.2.1. Le
métier et les DAS de la SAAR
La SAAR a pour métier l'assurance. Ainsi, pour chaque
contrat signé suite au versement d'une prime par le client, elle lui
fait la promesse de le prendre en charge si le risque contre lequel celui-ci
s'est prémuni venait à se réaliser. En ce qui concerne les
DAS, nous les appréhenderons par l'hexagone-diagnostic. Les axes seront
gradués selon une échelle linéaire. Les notes,
attribuées de 0 à 5. L'on a des critères si la situation
est positive, cela est l'équivalent de l'unité choisie si elle
est négative, cela correspond à la note 0. Le barème sera
le suivant :
Tableau 4.3. Barème de notation de
l'hexagone-diagnostic
Familles
|
Note par critère
|
Note finale
|
Technologie : unité 1,25
|
- qualité du matériel : 1,25;
capacité de la firme à exploiter :
- la technologie sur les produits : 0;
- la technologie sur les services : 0;
- Quantité de matériel : 1,25.
|
2,5
|
Marché : unité 2,5
|
-expérience : 2,5
- connaissance du marché : 2,5
|
5
|
Maîtrise des incertitudes : unité 2,5
|
- capacité à évaluer les menaces :
2,5
- capacités à prévenir les menaces :
0
|
2,5
|
Verrouillage : unité 2,5
|
capacité :
-à améliorer sa position
concurrentielle : 0
- à faire partie des leaders sur le
marché : 2.5
|
2,5
|
Attrait du secteur : unité 2,5
|
- potentiel du domaine d'activités : 2,5;
- capacité de l'entreprise à en
bénéficier : 2,5
|
5
|
Position concurrentielle : unité 1,25
|
- position sur le marché : 0
- taux de croissance : 0
- avantages compétitifs : 1, 25
- résultats : 1,25
|
2,5
|
Source : auteur
Il ressort de ce tableau que : - la
technologie existe à la SAAR mais elle n'est pas exploitée
de manière judicieuse ;
- le marché est bien cerné par la SAAR ;
- la maîtrise des incertitudes est moyenne parce
que la compagnie surveille les facteurs susceptibles d'influencer son
activité mais elle a du mal à les intégrer ;
- le verrouillage est grand dans la mesure où
la SAAR connaît des problèmes de croissance et de positionnement
concurrentiel ;
- l'attrait du secteur de l'assurance est grand. Les
entrants sont de plus en plus nombreux (c'est le cas de AREA) bien que quelques
compagnies mettent la clé sous le paillasson (c'est le cas de
SATTELITE);
- la position concurrentielle de la SAAR n'est pas
mauvaise dans l'absolu bien qu'elle soit en baisse. Les chiffres
l'attestent : 4e sur le marché de l'assurance et taux de
croissance négatif (voir annexe n°2).
Ces différentes notes nous permettent de construire
l'hexagone-diagnostic suivant :
- Figure 4. 1. L'hexagone-diagnostic de la SAAR
- Technologie Marché
- 5 5
-
- 2,5
- Attrait 5
2,5 5 Maîtrise des
- du secteur incertitudes
-
- 2,5
2,5
-
-
- 5
5
- Position concurrentielle
Verrouillage concurrentiel
- Source : auteur
- L'équilibre stratégique de la SAAR est de 66, 67 % et sa
surface stratégique est de 41,66 %, ce qui traduit la faiblesse
stratégique de la SAAR. Cela vient confirmer les analyses que nous avons
faites à l'issue de notre enquête, à savoir que la
politique de communication est défaillante, la procédure de
règlement de sinistres trop longue, la croissance en baisse.
II.2.2. Forces et
faiblesses de la fonction commerciale
- Cette évaluation est faite en vue de déterminer les points
clés caractérisant la fonction marketing et commerciale à
la SAAR. Nous nous sommes servis de critères retrouvés dans la
littérature (HELFER J.P., 2000, p.127). Certaines données sont
mieux perçues lorsqu'elles portent sur plusieurs années. Nous
avons en ce qui nous concerne choisi de les présenter sur cinq ans comme
suit:
- Tableau 4.4. Volume des ventes, taux de croissance et parts
de marché de la SAAR sur les cinq dernières
années
Années
|
Volume des ventes
|
Taux de croissance des ventes
|
Parts de marché
|
2002
|
8 658 700 562
|
14,43%
|
13, 2 %
|
2003
|
10 096 125 546
|
14,24%
|
14,13%
|
2004
|
10 449 912 839
|
3,38%
|
13,95%
|
2005
|
10 961 001 467
|
4,66%
|
14,17%
|
2006
|
9 105 802 843
|
-20,37%
|
11,93
|
- Source : ASAC, 2002, 2003, 2004, 2005 et 2006
- Dans ce diagnostic, d'autres éléments sont à prendre
en considération. Ce sont :
- - l'image de marque : la SAAR met en effet un point particulier sur
cet élément. Elle cherche à améliorer son image
chaque fois que cela est possible. Ce fut le cas lorsqu'elle a participé
au Forum international de la route (FIROD). En effet, l'un de ses objectifs
principaux était d'améliorer son image de marque auprès
des clients et partenaires qui ont vu dans sa participation sa volonté
à se préoccuper du sort des usagers de la route. Suite à
la tenue de ce forum, la SAAR a pu nouer de nouveaux contacts. De plus, les
clients apprécient énormément l'attitude du personnel
à leur égard. En effet, au cours de notre enquête, 17
clients parmi les 28 interrogés nous ont révélé
qu'ils trouvaient le personnel accueillant. Une grande part des
répondants (7) a évoqué la qualité du service comme
raison d'adhésion à la SAAR. 7 ont également
mentionné la recommandation, ce qui signifie que bon nombre des clients
sont satisfaits et considèrent la SAAR comme étant suffisamment
digne de confiance pour que la recommander auprès de leurs
connaissances. Cependant, certains clients se plaignent du temps mis dans le
règlement des sinistres. Notre enquête et les observations que
nous avons pu faire durant notre stage nous l'ont confirmé ;
- - la politique de prix : la SAAR a une politique de prix qui respecte
les recommandations édictées dans le Code CIMA. Elle le fait tant
et si bien que ses prix sont élevés par rapport à ceux
pratiqués chez certains concurrents. Nous avons cependant pu tirer de
notre enquête que à la SAAR, ces prix ne sont pas souvent source
de mécontentement chez les clients;
- - la diversité des produits : les produits de la SAAR sont
extrêmement variés. En effet cette dernière souhaiterait
offrir à ses clients un large panel qui leur permettrait de choisir les
garanties adaptées à leurs besoins ;
- - la qualité des produits : les produits qu'offrent la SAAR
respectent les prescriptions édictées dans le Code CIMA. En
outre, les produits sont conçus au regard des besoins des
clients. Les produits sont donc de qualité ;
- - la qualité des services : notre stage nous a permis de
constater que la SAAR met un point d'honneur à rendre des services de
qualité à ses clients. En effet, elle est à leur
écoute et les reçoit toujours avec beaucoup de courtoisie. Cela
tient de la forte culture d'entreprise qui règne au sein de la
compagnie. En effet, les membres de la SAAR considèrent la compagnie
comme une famille et les clients, selon eux, font partie de cette famille.
Ainsi, il n'est pas rare que des relations d'amitié se nouent entre le
personnel et les clients, ce qui permet de fidéliser les clients. Suite
à notre enquête, certains clients nous ont
révélé que, malgré le fait que la SAAR pratique des
prix élevés, ils restent et demeurent clients pour des raisons
sentimentales qui font qu'ils ont de l'affection pour la compagnie et son
personnel ;
- - l'efficacité de la force de vente : la force de vente fait
l'objet d'un suivi rigoureux car la SAAR lui accorde beaucoup d'importance.
Elle met beaucoup de soins à la former et à l'animer en interne
comme externe. L'on constate ainsi que, dans bien des cas la force de vente
entretient des relations privilégiées avec la clientèle.
En interne, cela est beaucoup plus visible dans la mesure où le
personnel de services sinistres et production essaie autant que possible de
veiller à la satisfaction de leurs clients. Ceci est plus délicat
en ce qui concerne le service sinistres en raison du mécontentement
occasionné par la lourdeur des opérations lorsqu'il faut
dédommager les clients. La SAAR fait parfois des concessions lorsqu'il
s'agit de gros clients (qui apportent un chiffre d'affaires important) et peut
même aller jusqu'à les dédommager alors qu'ils n'auraient
pas dû l'être du fait de leurs torts suite à un sinistre.
Tout est question ici de stratégie. En externe, elle a du mal à
suivre ses prospects, vu qu'elle le fait manuellement;
- - l'efficacité de la publicité : la SAAR fait de la
publicité en des occasions particulières et à des
périodes précises. Au regard des résultats qui ressortent
de l'enquête que nous avons menée, il ressort que ses produits ne
sont pas connus du public. En effet, 21,43 % des enquêtés ne
souscrivent pas à d'autres garanties à cause du manque
d'informations. Par conséquent, nous en déduisons que soit les
cibles de cette publicité ne sont pas atteintes, soit la SAAR n'a pas
une politique de communication efficace. Dans tous les cas cet état des
choses pénalise la compagnie dans la mesure où certains clients
sont prêts à souscrire à d'autres garanties mais ne les
connaissant pas, ils n'en font rien. Le tableau ci-après est un
récapitulatif de tous ces éléments :
- Tableau 4.5. Les forces et les faiblesses de la fonction
marketing et commerciale
Critères
|
Forces
|
Faiblesses
|
Volume des
ventes
|
- La fourchette dans laquelle il est compris tous les ans est relativement
bonne étant donné que sur les 5 dernières années la
SAAR a fait partie des cinq premières compagnies sur le marché
(voir annexe n° 2).
|
- Il n'évolue pas souvent et au cours de l'exercice 2006 il a
chuté.
|
Taux de croissance des ventes
|
|
- Le taux de croissance connaît des fluctuations énormes avec de
fortes tendances à la baisse (voir annexe n°2).
|
Parts de marché
|
- Sur les 5 dernières années la SAAR a eu une part de
marché au moins égale à 10 %.Ce qui est une part enviable
quand on sait que 17 protagonistes évoluent sur le marché de
l'assurance dommages, ce qui donne en moyenne de 5, 88 % de part de
marché pour chacune des compagnies.
|
- La part de marché de la SAAR reste encore trop
éloignée de celle du leader. En 2006, l'écart s'est
creusé de sorte que le leader CHANAS a une part de marché faisant
plus de 2 fois celle de la SAAR (voir annexe n° 2).
|
- Répartition géographique des ventes
|
- La SAAR est présente dans bon nombre de villes du Cameroun afin de
se rendre accessible à un grand nombre de souscripteurs et donc de
vendre plus en des lieux différents.
|
|
Image de marque
|
- La SAAR fait des efforts considérables pour soigner son image
auprès de ses clients qui y sont d'ailleurs sensibles, vu qu'ils
recommandent la SAAR à leurs connaissances qui y adhère par cette
voie là.
|
- Parmi les clients victimes de sinistres, 25 % ne sont pas satisfaits de la
manière dont la SAAR a traité leur dossier. Cela contribue
à dégrader l'image de la SAAR.
|
|
- La SAAR respecte les normes. Les prix qu'elle pratique sont même
appréciés par certains clients tel que nous avons pu le remarquer
durant notre enquête. En effet 14,29 % des enquêté ont
donné comme raison d'adhésion à la SAAR
l'accessibilité des prix. De plus, ces prix permettent à la SAAR
d'afficher des résultats excédentaires
|
- Les prix restent malgré tout un frein à la souscription. 7,14
% des clients seraient à souscrire à des garanties en plus si des
améliorations étaient apportées en terme de prix
|
Diversité des
produits
|
- La SAAR commercialise un grand nombre de garanties afin que tout client
puisse trouver son compte
|
- La compagnie a du mal à accorder de l'intérêt à
certaines branches qu'elle néglige quelque peu. Elles sont pourtant
rentables. Il s'agit des risques divers.
|
|
- La SAAR respecte les normes édictées par la CIMA en ce qu
concerne les garanties à émettre sur le marché. Par
conséquent, sur cette base, son offre est de bonne
qualité
|
|
|
- Les clients apprécient la qualité des services. Par
conséquent, il s'instaure de bonnes relations avec eux, ce qui constitue
un avantage énorme
|
- Certains clients font parfois du chantage et en vertu de la relation suivie
avec eux, ils exigent des faveurs même quand ils ne les méritent
pas. C'est là un des pièges du client- roi.
|
- Efficacité de la force de vente
|
- Les vendeurs abordent les clients avec beaucoup de tact et de la
courtoisie. En interne, les clients en sont satisfaits. Bien que des plaintes
s'élèvent à l'encontre du service sinistres
|
- L'activité des commerciaux rencontre des failles, ce qui occasionne
des pertes de clientèle
|
- Efficacité de la publicité
|
- L'impact est difficile à mesurer selon les révélations
du directeur du bureau d'Hippodrome. Cependant, sur le long terme, la
publicité permet d'attirer de nouveau clients quand elle est faites en
des occasions spéciales telles que les fêtes.
|
- La publicité faite par la SAAR n'a pas un grand impact.
|
Source : auteur
|
|