Chapitre 3 : Tests
stéréoscopiques :
3.1. Le test
de la vision stéréoscopique (test de la mouche):
3.1.1. Procédure :
Le test consiste en l'image polarisée d'une mouche, de
trois rangées d'animaux dont un animal sera perçu comme
étant plus soulevé que les autres et enfin neuf tableaux
comprenant chacun 4 points (dit points de Wirt) dont un des points devrait
être perçu comme étant plus soulevé.
Le test est effectué alors que le sujet porte les
lunettes polarisées. Normalement, on devrait commencer par demander au
sujet s'il voit le «L» (gauche) et le «R» (droit) en
même temps ou si l'une des deux lettres est beaucoup plus pâle ou
disparaît carrément.
Si le sujet ne voit pas le «L», l'oeil gauche ne
participe pas, il y a suppression de cet oeil. S'il ne voit pas le
«R», l'oeil droit ne participe pas; il y a aussi suppression de cet
oeil. À ce moment, on peut terminer le test ici et noter que la
vision stéréoscopique est absente.
Si, par contre, le sujet voit les deux lettres en même
temps, on peut alors mesurer le degré de vision
stéréoscopique. On demande au sujet de pincer le bout des ailes
de la mouche entre le pouce et l'index. Normalement, le sujet devrait percevoir
le bout des ailes à environ 2-4 cm. Si le sujet ne fait que toucher
directement la page du test, il ne perçoit pas la mouche en trois
dimensions de façon périphérique.
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Clé
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Disparité à 40cm (seconde d'arc)
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1
2
3
4
5
6
7
8
9
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Bas
Gauche
Bas
Haut
Haut
Gauche
Droite
Gauche
Droite
|
800
400
200
140
100
80
60
50
40
|
A
B
C
Mouche
|
Chat
Lapin
Singe
4cm
|
400
200
100
3600
|
Figure 14
3.1.2. Instruction :
Pour mesurer une vision stéréoscopique plus
centrale, on effectue le test des animaux et des points de Wirt. On demande
alors au sujet de montrer quel animal dans chaque rangée semble plus
soulevé et quel point parmi les groupes de quatre semble aussi plus
soulevé.
Les trois rangées d'animaux sont utilisées avec
les jeunes enfants et présentent des disparités de 400
(rangée A) à 100secondes d'arc (rangée C), à 40cm.
Un des animaux est perçu plus près que les autres si la
stéréopsie est suffisante.
Les anneaux de Wirt présente des disparités
allant de 800 (carré N°1) à 40 secondes d'arc (carré
N°9) les anneaux de Wirt sont utilisés avec les adultes, et
utilisable avec les enfant à partir de 5ans.
3.1.3. Utilité :
Ce test sert à mesurer la vision binoculaire avec
appréciation de la profondeur, ou la vision
stéréoscopique. Il permet aussi de voir si les deux yeux
fonctionnent bien ensemble ou si un des deux yeux supprimera l'image (à
cause d'un strabisme ou d'une amblyopie).
Le test de vision stéréoscopique fournit
beaucoup d'informations sur la vision binoculaire: si on doute d'une amblyopie,
d'un strabisme ou d'une suppression d'un oeil, les «L» et
«R» du test nous renseigneront sur la participation possible
des deux yeux. Si une lettre est très pâle ou qu'elle
disparaît complètement, on n'a pas besoin d'aller plus loin dans
le test : un des deux yeux ne fonctionne pas. Et à ce moment, le sujet
peut être référé pour un problème de vision
binoculaire.
3.2. TNO, test
de la vision stéréoscopique :
3.2.1. But des tests :
Le stéréotest TNO comporte plusieurs planches de
stéréogrammes anaglyphes à points aléatoires. Ils
doivent être observés au travers de lunettes rouge-vert.
Ce test permet de déceler les défauts de la
vision binoculaire. Il est composé de 7 cartes qui portent des figures
qui ne peuvent être vu que si les deux yeux coopèrent pour donner
la vision stéréoscopique.
Beaucoup d'anomalies visuelles sont accompagné par un
sens altéré de profondeur. En conséquence, un essai pour
la vision stéréoscopique est une procédure
nécessaire pour diagnostiquer la vision.
Chacun des stéréogrammes de dépistage
comporte aussi une image sans disparité, visible par tous les sujets.
Ceci permet de s'assurer que le sujet a bien compris la tâche et lui
évite la déconvenue de ne rien voir s'il est stéranope.
3.2.2. Instruction du
test :
Les trois premières cartes permettent à
l'examinateur d'établir rapidement si la vision
stéréoscopique est présente ou non. Les cartes V à
VII peuvent alors être utilisé pour la détermination exacte
de la sensibilité stéréoscopique. En effet, ils
présentent des disparités allant de 480 à 15 secondes
d'arc, à 40cm.
Pendant le test, les cartes devraient être bien
illuminées et présentées à une distance de 40 cm.
Il est important que les cartes soient placées en face du sujet.
3.2.3. Les cartes du
test :
Carte n° I Carte n° II Carte
n° III
Carte n° IV
Carte n° V Carte n° VI Carte
n° VII
3.2.4. Descriptif des
cartes :
Dans la carte I, deux papillons peuvent être vu, mais
l'un d'entre eux est caché, c'est-à-dire, visible seulement quand
les deux yeux sont employés.
Dans la carte II, quatre disques qui diffèrent par la
taille sont présents, deux d'entre eux sont visibles et deux autres ne
sont visible que stéréoscopiquement. On demande au sujet de nous
indiquer le plus petit disque (celui-ci étant toujours évident)
puis le plus grand.
Dans la carte III, quatre objets sont cachés (un
carré, un triangle, un losange et un cercle). On demande au sujet de
nous les indiquer. Cette carte nous permet aussi d'évaluer la perception
des formes puisque le sujet devra différencier le carré, le
losange, le triangle, le cercle et la croix au milieu.
Dans la carte IV, c'est un test de suppression montrant un
petit disque entouré de deux grands disques. Si le sujet perçoit
deux disques, on lui demande de nous indiquer le plus grand. La position de ce
disque (gauche ou droite) indique l'oeil dominant. Si le sujet montre une
tendance à fusionner le petit disque avec un des plus grands, on devra
tourner le test de 90° afin de présenter les disques dans une
rangée verticale.
Dans les cartes V à VII, il y a quatre objets (disque
avec des secteurs manquants) cachés, un dans chaque carré. Ces
disques sont présentés à six différents niveaux de
profondeur (deux à chaque niveau). Les disparités
rétiniennes correspondantes d'étendent de 15 à 480 seconde
d'arc.
3.3. Test des ductions :
3.3.1. Procédure :
Placer les glissières à la position de
départ `zéro' ou près d'elle afin de permettre au sujet de
réaliser la fusion. Le sujet porte les filtres avec le rouge sur l'oeil
droit et du vert bleu sur le gauche.
Déplacer les glissières pour créer un
mouvement de divergence. Le sujet est encouragé à essayer de
maintenir la fusion aussi longtemps que possible.
Quand le sujet commence à voir le double, noter la
valeur indiquer par la petite main. Puis déplacer les glissières
lentement en arrière afin de regagner la fusion, noter la valeur
indiquer.
Le sujet porte les filtres avec le rouge sur l'oeil gauche et
vert bleu sur l'oeil droit. Puis refaire le même exercice.
Figure 15
3.3.2. Instruction :
La gamme prismatique sur ces cibles varie entre 30 dioptres
base IN et 30 dioptres base OUT.
Chaque nombre sur l'échelle représente 2
dioptries de prisme avec une séparation de 8mm entre chaque nombre pour
une distance de visionnement de 40cm. Les petites mains indiquent la
quantité de dioptres de prisme créés par la
séparation induite.
En plaçant les filtres avec le rouge sur l'oeil droit,
on créer un mouvement de vergence.
3.3.3. Utilité :
La position de départ pour cet exercice dépend
du problème binoculaire du sujet. Si le sujet présente un petit
degré d'hétérophorie, la fusion ne sera pas atteinte
à zéro, séparer alors les cibles dans la direction du
phorie jusqu'à ce que la fusion soit obtenue.
Ce test permet de diagnostiquer un problème musculaire
ou de phorie.
3.4. Test de suppression : (tranaglyphes) :
3.4.1. Procédure :
Placer une glissière dans le plexi support,
incliné sous un angle de 20° et à une distance de 40cm des
yeux. Le sujet porte sa correction habituelle et les lunettes de vision
stéréoscopique.
Figure 16
3.4.2. Instruction
Le sujet regarde chacun les animaux sur la glissière et
devrait se rendre compte des cibles à différentes profondeurs.
Demander au sujet de fixer les ellipses et dire s'il les voit simple ou double.
Ensuite, lui demander de fixer les animaux et lui demander s'il les voit en
trois dimensions.
3.4.3. Utilité
Les ellipses permettent de savoir s'il y'a suppression d'un
oeil et permettent de « mesurer » le degré de
fusion. Les animaux permettent de savoir si le sujet a une bonne vision des
profondeurs.
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