INTRODUCTION :
Considérée comme chef lieu de la province du
Centre et siège des institutions de l'Etat camerounais, Yaoundé a
connu une croissance rapide à l'instar des grandes villes des pays en
développement. Cette croissance a produit des concentrations de
populations augmentant ainsi la production des déchets ménagers.
Il se pose donc le problème de gestion efficace de ces déchets
ménagers.
Avec le concours de l'Etat et de certains organismes de
développement, beaucoup d'actions ont été menées
dans la ville de Yaoundé dans l'objectif de rendre efficace le
système de gestion des déchets sans beaucoup de succès.
Il s'agira donc dans ce chapitre, d'une part de dresser le
bilan thématique des actions déjà menées et d'autre
part d'apprécier l'efficacité du service de collecte des
déchets ménagers dans la ville de Yaoundé.
Il s'agit tout d'abord de retracer l'historique de la gestion
des déchets ménagers, ensuite de dresser le bilan des actions
déjà menées à Yaoundé et enfin relever les
obstacles répertoriés.
II-1-1. Historique de la gestion des déchets
à Yaoundé a- La yille de Yaoundé
Yaoundé, capitale politique du Cameroun et
siège des institutions étatiques est située à
environ 200 km de la côte atlantique et des frontières sud du
Congo et du Gabon. Située à 3°5' de Latitude nord et
à 11°31' de longitude Est, la ville de Yaoundé
s'étend sur une superficie totale estimée à 18 000 ha et
est subdivisée en six arrondissements (planche 1).
Le relief de Yaoundé est constitué d'un ensemble
de collines et de vallées d'altitude variant entre 700 et 1200 m. Le
climat de type subéquatorial tempéré est
caractérisé par quatre saisons :
- Une grande saison sèche (Novembre - Mars)
- Une petite saison de pluies (Mars - Juin)
- Une petite saison sèche (Juin - Août)
- Une grande saison de pluies (Août - Novembre)
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L'habitat (planche 2) non structuré quant à
elle héberge 60,2 % de la population de la capitale. De plus,
Yaoundé dispose de moins de 1500 km de route toutes catégories
confondues avec seulement 30% de routes bitumées dont près de 70%
restant impraticables. Il est bien vrai qu'à la faveur du
déblocage des fonds PPTE, certaines routes ont été
aménagées et bitumées à Yaoundé, mais le
déficit routier de la ville reste toujours une réalité.
Devant une telle insuffisance du réseau de voirie, le service de
ramassage des déchets ménagers est rendu encore plus
difficile.
b- Evolution de la gestion des déchets
ménagers
La gestion des déchets ménagers dans la ville
de Yaoundé a connu cinq principales étapes selon Ngnikam (2000)
:
Avant 1968 : La collecte des déchets est
effectuée en régie par la commune mixte urbaine : En
1968, la collecte des déchets ménagers dans la ville de
Yaoundé est effectuée en régie par la municipalité
de Yaoundé. Seuls les grands axes urbains, les quartiers haut standing
et le centre administratif et commercial bénéficient du service
de collecte des déchets. Les déchets biodégradables
étaient déversés en brousse ou dans les champs, l'AUP y
étant déjà très accentuée.
Entre1968 et 1990 : Concession du service
d'enlèvement des déchets à HYSACAM : La
société HYSACAM qui est une ancienne filiale de la Lyonnaise des
Eaux se voit confier le service de collecte des déchets ménagers
en 1968. Le montant du financement est passé de 65 millions de franc par
an en 1968 à 1,5 milliards en 1988 et près de 03 milliards en
2005 payés par les subventions de l'Etat pour 2/3 et pour 1/3 par le
budget de la CUY. Seuls les grands axes des quartiers densément
peuplés sont desservis par HYSACAM au détriment des quartiers
pauvres non accessibles et le centre ville. La quantité de
déchets ménagers enlevée était estimée entre
300 et 400 tonnes /jour en 1990 (Vermande et al, 1994a)8.
Entre 1990 et 1993 : Tentative de mise en oeuvre de
différents systèmes de gestion des déchets et
émergence des conflits entre les différents acteurs
institutionnels : La crise économique que connaît le
Cameroun en 1990 oblige HYSACAM à arrêter ses activités.
Les mairies d'arrondissement prennent le relais pour assurer la collecte. Forte
du nouveau pouvoir que leur confère la loi n° 87/015 du 15 juillet
1987 portant création des communautés urbaines, les CUA passe des
contrats avec des PME non qualifiée à la tache
d'enlèvement des déchets ce qui conduit à un échec
total. Fort de ce constat, le premier ministère confère donc le
service à la société privée << SECA, filiale
de HYSACAM » qui se retire malheureusement six mois après. C'est
ainsi que dès janvier 1993 la CUY et les CUA reprennent le ramassage des
déchets ménagers.
Depuis 1998 : HYSACAM assure le service de collecte :
En Août 1998, le service de collecte des déchets et de
nettoyage des voies principales est repris par HYSACAM. Malheureusement la
solution concernant la collecte des déchets dans les zones de bas-fond
reste encore une énigme. Pire encore la société HYSACAM ne
facilite pas la tâche aux petits acteurs << informels » de la
précollecte dont les actions devraient être encouragées et
financées pourquoi pas en partie par elle.
8Vermande, P. Ngninkam, E. Etude de
faisabilité pour une entreprise de gestion et de traitements de
déchets urbains à Yaoundé : SNH et
pépinières d'entreprise de l'ENSP. Novembre 1994, 131p.
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