L'organisation collaborative de la prévision de transport en bretagne( Télécharger le fichier original )par Yassir KOURIRI Université de Rennes I - Master Logistique 2005 |
PARTIE I : ENJEUX DU TRANSPORT DES PRODUITS ALIMENTAIRES EN BRETAGNE.I. Le contexte géographique et économique, du transport des produits alimentaires en bretagne.
La position géographique de la région Bretagne dans l'extrême ouest de la France et de l'Europe pose de réels problèmes de logistique. En effet, face à une concentration des centres de consommation et de commerce dans l'est, et face à l'élargissement croissant de l'union européenne et son ouverture sur les pays de l'est. La Bretagne se trouve excentrée par rapport au centre de gravité des échanges européennes, qui se décale de plus en plus, et relativement loin des pays (Allemagne, Italie, Benelux...) avec qui elle échange. En ce qui concernent le transport des produits alimentaires, la concentration de la grande distribution, premier client des IAA bretonnes, et à ses exigences croissantes en terme de délai commande / livraison (de J à J+1, voir de J à J), engendre des coûts logistiques très lourds ainsi qu'un délai de livraison très contraint. Toutefois, il convient à l'heure actuelle de penser la situation géographique et les infrastructures de communication dans une perspective européenne et internationale. Les temps minima d'acheminement des marchandises par route expriment bien le caractère périphérique de la Bretagne, et notamment celle de la partie occidentale, qui compte un retard de 3 h environ par rapport à l'est de la région (300 km entre Brest et Vitré). Le risque est alors grand de voir se développer une Bretagne a deux vitesses : la partie orientale, centrée sur le pôle rennais, qui maintient sa vitalité économique grâce à sa situation moins pénalisante, et la partie occidentale qui n'arrive pas à contrebalancer son handicap géographique. « La Bretagne, et plus particulièrement l'ouest de la région devient une île par rapport au reste de l'Europe », « Le Finistère, c'est le bout du monde. En plus, le prix de vente du transport n'est pas plus cher qu'à Rennes alors qu'il y a 2 h de travail en plus » La carte suivante représente les temps de parcours pour un camion au départ de Brest, se dirigeant vert l'est. 1.2) Le contexte économiquea) Le poids de l'industrie agroalimentaire dans l'économie bretonne et son impact sur le transport.L'activité du transport constitue un maillon essentiel de l'économie bretonne tant par ses caractéristiques propres que par son impact sur l'activité économique régionale. En effet, première région française dans les domaines de l'agriculture, La filière agroalimentaire compte en Bretagne environ 400 0003(*) emplois répartis dans 1 200 entreprises environ. Elle réalise 13 % de l'activité nationale de ce domaine. L'agriculture et les industries agroalimentaires (IAA) sont générateurs de flux à la fois dans les activités d'approvisionnements propre à la production (semences, aliments pour animaux,...), dans son noyau central (liaisons inter-usines, approvisionnement des plates-formes, échanges interplates-formes...) et dans l'ensemble des débouchés de la filière (livraison aux points de consommation). La phase aval au système productif nécessite pour une grande proportion des produits alimentaires - les denrées périssables - un transport sous température dirigée assurant une parfaite maîtrise des températures de la chaîne du froid, exigence essentielle qui permet de garantir la qualité sanitaire des produits. De ce fait, l'un des principaux clients du transport de marchandises en Bretagne est constitué par les Industries Agro Alimentaires qui occupent une place prépondérante dans l'économie régionale avec plus de 42% des tonnages. L'analyse des flux des produits des industries agroalimentaires, en sortie d'usine (et à l'exception de l'alimentation animale), permet de constater que environ 5,25 millions de tonnes de produits périssables sont transportées depuis la Bretagne. La répartition de cette production est la suivante :
73% de cette production est constitué de produits frais et ultrafrais ce qui impliquent des dates de conservation limitées, nécessitant donc des flux rapides. 15% sont des produits surgelé et congelé avec des délais de consommation plus étendus mais nécessitant un transport spécifique. Compte tenu de l'éloignement de la Bretagne et la nature des marchandises transportés, les entreprises ont privilégié le transport routier pour répondre à ces exigences, la route est utilisée à 92% pour atteindre les marchés contre respectivement 6% et 2% pour le maritime et le ferroviaire. Le transport maritime concerne principalement le transport international.
Ce sont alors près de 2000 camions par jour qui permettent aux IAA bretonnes d'approvisionner leurs clients dont plus de 1000 camions frigorifiques, d'ailleurs d'après une étude statistique de l'INSEE datés de 2005, 20 % des camions frigorifiques français sont immatriculés en Bretagne. Il faut noter que les entreprises agroalimentaires sont essentiellement constituées de PME, elles externalisent la fonction transport à 82 % auprès des transporteurs routiers. La performance logistique de l'industrie agroalimentaire bretonne est donc un élément important de leur rentabilité, elle est souvent au centre des préoccupations des dirigeants des entreprises. Minimiser le coût du transport est au coeur de leurs préoccupations. * 3 Les chiffres clés de l'environnement en Bretagne / Édition 2005 |
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