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Expliquer la production de déchets ménagers parisiens sur la période 1949-2004

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par PREISSER Pierre et HADDAG Lyes
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Maà®trise d'économétrie 2006
  

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III. Solutions au problème des déchets :

A. La prévention :

Après avoir modéliser l'évolution de la production des déchets par habitant sur Paris, nous constatons que la tendance de la consommation par habitant à une influence positive, et significative, ce qui est logique : plus en consomme, plus en produit de déchets.

Le constat actuel nous dit que nous produisons trop de déchets. En effet, nos poubelles débordent, le risque de pénuries d'exutoires pend de l'ampleur, le coût de la gestion des déchets est de plus en plus important, ainsi que les problèmes de pollution de l'environnement surtout avec l'incinération.

Toutes les politiques misent en place avant les années 90 par les pouvoirs publics avaient pour objectif : l'efficacité du ramassage des déchets ainsi que la bonne gestion de l'élimination  de ces derniers de telle sorte a éviter, dans la mesure du possible, l'impact négatif sur l'environnement et la santé publique, menacée par les pollutions.

Cela n'étant pas suffisant, on a mis en place le tri sélectif des déchets, le recyclage et d'autres modes de traitement sans résultats significatifs puisque il y a toujours cette croissance de 1 à 2% en moyenne chaque année.

Maintenant il va falloir mettre en place des politiques incitatives et des campagnes de sensibilisation du grand public à la réduction de la production des déchets puisque désormais, il nous faut en produire moins. En effet, le meilleur déchet est celui qui n'existe pas.

Afin d'atteindre cet objectif, il faut agir sur les facteurs qui influence la production de déchets c'est-à-dire la consommation des ménages. Les alternatives sont les suivantes : mieux consommer ou moins consommer voir même revoir le mode de financement puisque selon la théorie économique le mode de financement est loin d'être sans effets sur le comportement des usagers.

La deuxième option est peu réaliste du fait qu'elle va remettre en cause notre civilisation matérielle puisque elle incite au ralentissement économique inadapté à la conjoncture actuelle Française. La consommation des ménages est le moteur de la croissance économique. Elle est nécessaire à la création d'emploi pour atténuer le problème du chômage qui touche maintenant prés de10% de la population active.

Finalement agir afin de freiner la croissance de la consommation aurait des conséquences néfastes sur l'activité économique et le bien-être global de la société.

Avant d'arriver à l'incitation contraignante, il faut d'abord essayer de convaincre tous les acteurs concernés, les consommateurs, les producteurs et les collectivités, que si l'immobilisme continu, dans les années à venir on ne pourra plus gérer ce problème et les conséquences, surtout sur l'environnement, seront désastreuses avec notamment le grand problème du réchauffement climatique.

A ce titre, on peut citer les propos de Madame Roselyne Bachelot-Narquin, ancienne ministre de l'Ecologie et du développement durable, qui disait : « Je pense qu'il faut laisser nos concitoyens libres de leurs choix. Il faut par contre les éclairer sur les impacts de ces choix. ».

De toute évidence la prise de conscience, de nos jours sur ce phénomène des déchets, est plus de l'ordre des écologistes et de ceux qui les collectes et les gère au quotidien, du fait que ces derniers voient mieux la réalité en face.

Du coté des citoyens consommateurs la priorité est de se débarrasser du déchet sans se préoccuper de la suite des évènements, alors que pour les industriels l'objectif est de convaincre les clients afin de maximiser leurs profits et donc l'impact sur l'environnement ne rentre pas vraiment dans leurs calculs.

Afin de changer les mentalités et les comportements, en partant du principe qu'il vaut mieux prévenir que guérir, un plan national de prévention de la production de déchets a été présenté le 11 février 2004 par le ministère de l'Ecologie.

L'objectif est de stabiliser la production des déchets d'ici 2008, en se basant sur les axes suivants : mobiliser, agir dans la durée, évaluer.

Dans ce qui va suivre, nous allons essayer de définir ce qu'est la prévention des déchets , les différentes méthodes et moyens simples qui permettent de produire moins de déchets , pour finir les domaines sur lesquels il faut agir dans l'immédiat comme le sac plastique et les emballages.

De manière générale, la prévention des déchets peut être définie comme l'ensemble des mesures et des actions situées en amont de la production du déchet (de l'extraction de la matière première jusqu'au réemploi du produits en fin de vie) et qui visent à réduire la quantité et la nocivité des déchets produits et à améliorer leur caractère valorisable.

Par cette approche, on voit que la prévention s'étend à toutes les actions permettant de réduire les flux de déchets à la charge de la collectivité. On parle alors de flux évités et de flux détournés. En analysant bien notre quotidien, on voit bien qu'il y a beaucoup de petits gestes qui permettent de limiter le volume de nos déchets.

En effet, le compostage dans le jardin des déchets organiques de la cuisine (épluchures, restes alimentaires...) et du jardin (tontes, coupes...) contribue dans le sens préventif. Le réemploi permet de prolonger la durée de vie du produit et donc en amont de la production de déchets. A ce titre, les encombrants comme les vieux téléviseurs, vêtements usés peuvent être donné à d'autres personnes qui sont dans le besoin voir même à des associations.

Avec un peu d'imagination, je réutilise certains emballages pour une nouvelle utilisation. Je ne m'encombre pas d'objets que je n'utilise que très peu. De préférence, je les loue ou les emprunte. Je peux aussi acheter en commun des outils avec mes voisins, mes amis. Sinon, j'évite les jetables (lingettes, vaisselle en plastique, essuie-tout, mouchoirs en papier), qui coûtent cher et produisent beaucoup de déchets.

Des études sur l'eau de robinet à Paris, disent qu'elle est de bonne qualité et 100 fois moins chère que l'eau de source en bouteille. Et pourtant les parisiens consomment 240 millions de bouteilles par an. Concernant l'administration, le papier représente 80% des déchets produits.

Par des gestes simples comme imprimer que si c'est nécessaire sur du papier recyclé, recharger les cartouches d'encre, acheter du matériel durable et récupérable... Il a été montré que l'on pouvait parvenir à réduire d'au moins 20% la production de déchets de papier.

En plus de rompre avec l'immobilisme, il faut aussi combattre le gaspillage qui n'est pas compatible avec la rationalité. A titre d'exemple, les poubelles de cantine représentent 80% des déchets d'une école, cela est dû aux desserts suremballés et les assiettes dont on jette la moitié du contenu. Des débats peuvent être menés dans les conseils de classe, dans les réunions de vie scolaire afin d'influencer la préparation des repas.

la définition est donnée pages 58-59

Après avoir passé en revu les changements que chaque citoyen doit incorporer dans son quotidien, nous allons voir ce qui a lieu de faire du coté des industriels et distributeurs pour réduire à la source les déchets, toute en dissociant la croissance de ces derniers et celle du PIB.

Pour les industriels, les efforts doivent porter sur la durabilité des produits ainsi que dans le domaine de l'emballage.

En effet, le passage du durable au jetable a fait que les produits se reconvertissent en déchets juste après la fin de la garantit et en général pas réparable pour orienter les clients vers de nouveaux produits plus sophistiqués qui sont le fruit de l'innovation continue.

Sur ce point, le passage à l'économie de fonctionnalité, qui consiste à acheter le service et non pas le bien en lui-même qui restera dans la propriété du producteur, ce dernier sera incité a mieux concevoir le bien de telle sorte qu'il ait un plus long cycle de vie et que son élimination soit la moins coûteuse possible.

Concernant l'emballage, les producteurs ne font que réponde de la manière la plus adéquate à la demande sur le marché. Pour cela, avant le lancement du produit, des études sont faites sur les caractéristiques de la population concernée.

Dans ce cadre, l'emballage est le symbole de notre société de consommation grâce à son adaptation à nos modes de vie. On regardant bien notre poubelle, on constate que les emballages forment la majorité de nos déchets, plus de 100 milliards d'emballages sont utilisés chaque année en France. Leur nombre croît avec l'augmentation de la population et du nombre des ménages, ainsi qu'avec l'évolution des modes de vie, des besoins et des attentes des gens.

L'augmentation de la population (plus de 21% depuis 1975) et celle du nombre des ménages (plus de 50% sur la même période) génèrent mécaniquement la hausse de la consommation de produits emballés dans notre pays.

Depuis les années 70, le nombre de personne vivant seules a doublé, l'individualisation de la consommation conduit à l'accroissement du nombre de portions individuelles et, donc d'emballages. La réduction du temps consacré à la préparation des repas (aujourd'hui 50% des femmes ont une activité professionnelle) conduit à une hausse de la consommation de produits tout prêts, préemballés.

Maintenant, est ce qu'il faut arrêter d'emballer ? La réponse est non puisque l'emballage est indispensable pour la protection, la conservation, l'hygiène, l'information et la présentation du produit. Par contre il faut distinguer l'emballage utile et le suremballage. Ce dernier doit être évincé.

Dans ce sens, le Conseil National de l'Emballage (CNE) essaye de conseiller les producteurs sur l' « Eco-conception » de l'emballage.

Pour finir, dans le domaine des distributeurs, les efforts doivent être concentrés dans la lutte contre le sac plastique à usage unique qui est produit en une seconde, sert en moyenne 20 minutes et met plus de 400 ans à se dégrader naturellement.

Plutôt, il faut encourager la production de sacs réutilisables ou mettre un signal prix pour inciter les consommateurs à prendre leurs dispositions pour faire les courses. Il faut savoir que le plastique ne permet pas d'autre traitement que l'incinération qui pose des problèmes de santé publique.

En effet, la combustion des matières fermentescibles contenues dans les sacs plastiques entraîne la production de dioxines (résidus classés cancérigènes par l'Organisation Mondiale de la Santé). L'incinération des sacs à usage unique contribue donc au réchauffement climatique, cela produit du CO2 et de la vapeur d'eau, deux gaz à effet de serre.

Cette disposition, avec aussi l'autocollant « stop pub » qui épargne ceux qui ne veulent pas de prospectus dans leurs boîtes aux lettres, est incluse dans le plan de prévention. Etant appliqué depuis juin 2004 par un grand nombre de grandes surfaces, une baisse de 15% a été enregistrée sur cette même année.

Pour que la prévention donne de bons résultats en matière de réduction des déchets, il faut l'adhésion de tous les acteurs concernés. A ce sujet, nous pensons que les chances de réussite de ce plan sont très minces étant donné que les individus ne sont pas contraints de l'appliquer.

Toujours est-il que cela est tout de même un pas en avant, qui permet au moins d'ouvrir un grand débat et de maintenir cette vigilance autour d'un sujet qui plus on avance dans le temps plus il prend de l'importance.

A court terme, il faut plus jouer sur le mode de financement vu que ce que payent les citoyens (taxe proportionnelle à la valeur locative de leur logement) est loin d'être incitant comparé au coût de gestion des déchets.

Ainsi, tandis que les déchets des ménages continuaient leur progression funeste, les entreprises prenaient un chemin inverse. Cela tient à ce que les entreprises payent l'élimination de leurs déchets à la tonne.

B. Effet d'une taxe :

Si il n'y pas une prise de conscience collective pour régler le problème de la production de déchets ménagers, la prévention ne marchera pas.

La solution va passer par une incitation contraignante tel que le principe de « pollueur payeur » généralisé aux ménages ou encore une taxe sur les déchets, c'est à dire payer de manière proportionnelle et non forfaitaire notre production de déchets.

Nous avons voulu tester l'effet d'une telle taxe sur la production des déchets.

Pour ce faire, nous avons inventé une variable que l'on a nommé : « taxe ». Pour la construire on a imaginé une mesure que pourrait prendre le gouvernement pour réduire la production de déchets ménagers.

Nous avons taxé la consommation de 10%, le pourcentage choisi est totalement arbitraire, notre but étant de montrer qu'une taxe inciterait à produire moins de déchet. Pour faciliter l'interprétation nous avons pris le logarithme de la taxe (lt).

Voici le modèle obtenu :

Dependent Variable: LD

Method: Least Squares

Date: 05/31/06 Time: 14:50

Sample(adjusted): 1950 1989

Included observations: 40 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LC

0.659787

0.267800

2.463728

0.0185

LT

-0.597480

0.244501

-2.443669

0.0194

LRD

0.692476

0.124473

5.563265

0.0000

R-squared

0.983899

Mean dependent var

5.927354

Adjusted R-squared

0.983029

S.D. dependent var

0.225276

S.E. of regression

0.029348

Akaike info criterion

-4.147171

Sum squared resid

0.031868

Schwarz criterion

-4.020505

Log likelihood

85.94342

Durbin-Watson stat

2.277453

En supposant les hypothèse nécessaires, pour que les estimations obtenues par MCO soient les meilleures, soient vérifiées. On voit clairement que le coefficient associé à la variable « lt » est significativement différent de 0 et négatif.

Ainsi notre modèle montre qu'une variation de 1% de la taxe aurait comme conséquence de réduire la production de déchets ménagers de 60%.

On démontre ainsi que si la prévention ne donne aucun résultat, alors la mise en place d'une taxe contraindra les personnes à faire plus attention et donc à produire moins de déchets.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius