Dans les années 70, le plastique fait irruption
dans la vie des ménages. C'est le début de l'ère de la
consommation jetable. Aussi notre seconde variable qualitative sera les sacs
plastiques. Pour les créer nous avons mis des 0 avant leur date
d'apparition et des 1 ensuite.
Voici les résultats
obtenus :
Dependent Variable: LD
|
Method: Least Squares
|
Date: 05/30/06 Time: 14:45
|
Sample(adjusted): 1950 1989
|
Included observations: 40 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
1.367139
|
0.637847
|
2.143364
|
0.0391
|
LC
|
0.064726
|
0.030390
|
2.129840
|
0.0403
|
LRD
|
0.691457
|
0.142114
|
4.865518
|
0.0000
|
SP
|
-0.005627
|
0.019931
|
-0.282317
|
0.7794
|
EMB
|
-0.000461
|
0.019393
|
-0.023785
|
0.9812
|
R-squared
|
0.983935
|
Mean dependent var
|
5.927354
|
Adjusted R-squared
|
0.982099
|
S.D. dependent var
|
0.225276
|
S.E. of regression
|
0.030141
|
Akaike info criterion
|
-4.049421
|
Sum squared resid
|
0.031796
|
Schwarz criterion
|
-3.838311
|
Log likelihood
|
85.98842
|
F-statistic
|
535.9186
|
Durbin-Watson stat
|
2.295510
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
En supposant que notre modèle est bien
spécifié, c'est-à-dire qu'il vérifie les
hypothèses classiques des MCO, on peut dire que les coefficients de nos
variables explicatives (non qualitatives) ont très peu changé.
Prenons par exemple le cas du logarithme des dépenses moyennes de
consommation, celui-ci était égal à
0.062288 dans le modèle de long terme et vaut
ici 0.064726.
Par contre, on remarque que les coefficients des variables
qualitatives sont négatifs.
Les p-value associées à ces deux variables sont
supérieures à 5%. On conclut donc à la non
significativité de ces variables avec 95% de certitude, elles sont donc
superflues, on doit les enlever du modèle. Il en ressort que notre
modèle est robuste et bien spécifié.
Nous pouvons donc passer à l'interprétation du
modèle de long terme.
4. Interprétations :
Le modèle estimé sur la période 1949-1989
est le suivant :
LD = 1.375429591 + 0.06228832*LC +
0.6925526611*LRD
On a vu que toutes les hypothèses classiques sont
vérifiées et que le modèle est robuste, on peut donc
l'interpréter.
On peut déjà affirmer, avec 95%, de certitude
que toutes nos variables explicatives sont significativement différentes
de 0 dans leur globalité (Prob F-statistic inférieur à 5%)
et individuellement (Prob inférieure à 5% pour toutes les
variables).
Le coefficient de la constante n'a pas d'interprétation
économique.
Celui du logarithme des dépenses moyennes de
consommation est égal à 0.06. Il peut s'interpréter comme
l'élasticité de la production de déchets ménagers
par rapport à la consommation.
Cela voudrait dire que si notre dépense de consommation
varie de 1%, alors la production de déchets ménagers devrait
augmenter d'environ 6%.
Ce résultat confirme notre théorie. Il prouve
que la consommation a une influence positive sur la production des
déchets ménagers.
Concernant le coefficient du logarithme de la production de
déchet ménager retardé, bien qu'ayant plus une
signification économétrique, on peut également
l'interpréter comme l'élasticité de la production de
déchet par rapport à la production de déchet passé.
Autrement dit, une variation de 1% de la production de
déchet passé entraînerait une augmentation de prés
de 70% de la production de déchet. Ce résultat quoique insolite,
dans le sens où il est très élevé, montre
l'importance à accorder à la modification des comportements.
En effet, si rien n'est mis en place pour que je consomme
moins ou mieux aujourd'hui, la production de déchet de demain va
fortement augmenter.
C. Le Modèle à correction
d'erreur :
Une relation de co-intégration est une relation
d'équilibre de long terme, mais à court terme il peut y avoir
des déséquilibres. Le modèle à correction d'erreur
permet de voir comment on retourne à l'équilibre.
Soit deux variables X et Y co-intégrées (on les
suppose toutes les deux I (1)). On admet que la relation de long terme
est : Yt = a0*C + a1*Xt + Ut, avec Ut stationnaire.
Le théorème de représentation de
Engle et Granger affirme que X et Y peuvent être décrite par
le modèle à correction d'erreur suivant :
Yt = â (1)*Xt + â (2)* Ut-1 + ît,
avec ît stationnaire.
Où correspond à l'opérateur
différence première et Ut-1 aux résidus du modèle
de long terme que l'on a retardé.
On vérifiera que le coefficient â
(2), qui correspond à la force de rappel (vitesse à
laquelle on revient à l'équilibre), est négatif.
Sachant que nous avons une relation de co-intégration,
nous allons appliquer ce principe à notre modèle. Nous avons
construit le modèle à correction d'erreur, en voici les
estimations :
Dependent Variable: DLD
|
Method: Least Squares
|
Date: 05/31/06 Time: 14:13
|
Sample: 1953 1989
|
Included observations: 37
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
DLC
|
-0.056269
|
0.086882
|
-0.647646
|
0.5216
|
DLRD
|
1.095368
|
0.375054
|
2.920560
|
0.0062
|
RLT1
|
-1.584649
|
0.409839
|
-3.866514
|
0.0005
|
R-squared
|
0.261157
|
Mean dependent var
|
0.018734
|
Adjusted R-squared
|
0.217696
|
S.D. dependent var
|
0.031249
|
S.E. of regression
|
0.027639
|
Akaike info criterion
|
-4.261546
|
Sum squared resid
|
0.025974
|
Schwarz criterion
|
-4.130931
|
Log likelihood
|
81.83860
|
Durbin-Watson stat
|
2.003184
|
La seule chose qui nous intéresse dans ce modèle
est le coefficient des résidus retardés. Ce dernier est
significativement différent de 0 et le plus important c'est qu'il est
négatif. Il correspond à la force de rappel.
Autrement dit, si à la période (t-1) on suppose
que U (t-1) est supérieur à 0, cela équivaudrait à
dire que la production de déchet ménagers à la
période (t-1) est supérieure à sa valeur
d'équilibre (Ut-1 = Yt-1 - a0*C - a1* Xt-1, donc si Ut-1>0 alors
Yt-1> a0*C + a1* Xt-1).
Or le modèle à correction d'erreur nous dit que
Yt doit diminuer pour retourner à sa valeur d'équilibre, elle
baisse à la vitesse de 1.6 kilogrammes par habitant.
Etant donné le peu d'observation et le choc qui a eu
lieu en 1990, nous ne ferons pas de prévision et donc nous ne testerons
pas la qualité prédictive de notre modèle.
La méthode de quantification des déchets
ménagers ayant changé, il nous serait impossible de
vérifier nos prévisions.
D. Période 1990-2004 :
En 1990, l'incitation au tri se fait par l'apparition de
nouveaux bacs spécialisés dans la récupération du
verre ou encore des magazines ou journaux.
Autrement dit, la méthode de quantification des
déchets se modifie, étant données que ne sont plus
comptabilisés dans les ordures ménagères, les encombrants,
le verre, et les journaux / magazines.
Ce changement a introduit un biais dans notre modèle.
Ne pouvant pas modéliser cette période, nous allons tout de
même la décrire.
Entre 1990 et 2004, la production de déchets a
baissé de 8%. Deux hypothèses sont alors plausibles. La
première consisterait à dire que la consommation des
ménages décroît, donc qu'on assiste une nouvelle fois
à un changement de comportement de consommation.
Source : Rapport sur l'élimination des déchets
de l'année 2004 (service de la DPE).
En effet, nous avons prouvé que si la consommation
croît de 1% alors la production de détritus va augmenté
d'environs 7%. Ces deux variables ont donc le même sens de variation,
aussi une baisse de la consommation pourrait expliqué une baisse de la
production de déchets. Cette hypothèses peut d'ores et
déjà être réfutée.
Dans la première, partie nous avons décris
l'évolution de la consommation et on a clairement mis en évidence
le fait que les dépenses moyenne de consommation ne cessaient de
croître.
Il nous reste la seconde hypothèse. Cette
dernière concerne l'étude de la composition des poubelles des
ménages. Elle stipule que la production de déchets diminue car
les éléments principaux qui la composent ne sont plus
comptabilisés.
De la poubelle de nos grands-parents à la
nôtre, il y a eu du changement !
Les emballages (bouteilles, cartons, boîtes de conserve,
sacs...) représentent aujourd'hui près du tiers de son contenu
(en volume) et en 2003, le plastique représente plus d'un emballage
ménager sur deux.
Chaque ménage jette en moyenne 10 emballages par
jour. Si l'on additionne les déchets organiques et tout ce qui est
recyclable, c'est la moitié de notre poubelle qui pourraient être
valorisée et vivre une deuxième vie...
Ce document ci-contre, montre que le verre (11%),
déchets fermentescibles (15%), le papier (22%) et le carton (11%) sont
les composants principaux de la poubelle des ménages parisiens.
Or comme nous l'avons déjà dit, à partir
de 1990, les encombrants, le verre et les journaux ne sont plus
comptabilisés dans les ordures ménagères. Autrement dit,
les principaux composants de la poubelle parisienne ne sont plus
comptabilisés.
Source
: MODECOM 1993
*: textiles, combustibles et incombustibles divers,
matériaux complexes, déchets dangereux des
ménages.
On confirme ainsi un ralentissement de la hausse de la
production des déchets ménagés parisiens constaté
depuis 1990.
Les causes de ce fléchissement relèvent du
développement spectaculaire des collectes sélectives qui
détournent une fraction non négligeable de déchets de la
poubelle classique.
sigle définit pages 58-59
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