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Expliquer la production de déchets ménagers parisiens sur la période 1949-2004

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par PREISSER Pierre et HADDAG Lyes
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Maà®trise d'économétrie 2006
  

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Introduction :

On a longtemps pensé que les déchets étaient un problème nouveau.

En effet, depuis quelques années on nous demande de trier nos ordures afin de mieux les recycler, on apprend à nos enfants à mieux consommer. Tout cela dans le but de protéger notre environnement, de préserver les générations futures, et de réduire notre facture car le traitement des déchets à un coût que nous payons à travers nos impôts.

Mais les déchets ne sont pas un problème récent.

En effet, les Romains, les Egyptiens et même les Grecs, avaient des habitudes d'hygiènes qu'ils ont introduites en Gaule mais qui n'ont pas perduré à cause des invasions.

Du coup, plus personne ne se souciait de la propreté des villes, seule la pluie, quand elle tombait, lavait la chaussée.

Durant plusieurs siècles, dans les villes, le sol des rues étaient recouvert de boue produite par la terre, les excréments humains, les eaux usées, les ordures ménagères et autres crottins. Il n'existait pas de système d'évacuation efficace. Paris était d'ailleurs surnommée « ville de boue ».

Cette stagnation, de boue et de déchets, fût la cause de nombreuses épidémies, comme la peste noire ou la coqueluche, qui firent des millions de victimes à travers l'Europe.

Pour régler le problème des boues et lutter contre les odeurs à Paris, Le roi Philippe Auguste ordonne, en 1185 *, le pavage des rues boueuses de la ville. Mais aucun empressement ne fût observé, quatre cents ans plus tard la moitié des rues de Paris n'étaient toujours pas pavées.

L'histoire de la propreté à Paris continue en 1522, où un système mixte est mis en place pour organiser la collecte. Le balayage et la mise en tas des immondices sont assurés par les habitants, tandis que le transport est organisé par l'autorité royale. François 1er prescrit de présenter les ordures dans des paniers.

En 1767, Louis XV, impose aux riverains, par ordonnance, le tri des boues, des ordures ménagères et des débris de vaisselles et autres solides.

Cependant tout le monde ne le faisait pas, et continuait sous risque d'amende, à déverser ses ordures dans la Seine. Aussi en 1882 Jules Ferry remplaça la cour de catéchisme par celui d'hygiène. La propreté devient alors un devoir.

C'est en 1884 que la poubelle s'impose à tous les propriétaires, après la publication de l'arrêté du 7 mars 1884 signé par Eugène Poubelle. Trois boîtes étaient obligatoires, la première pour les matières putrescibles , la seconde pour les papiers et chiffons et la dernière pour le verre, la faïence ou les coquilles d'huîtres. Mais il ordonne également le balayage par les riverains du trottoir devant leurs façades.

Comme le dit Gérard Bertolini : « le déchet est associé à l'activité humaine » donc tant que les scientifiques, industriels ou agriculteurs regardent la ville comme une mine de matières premières et participent à la réalisation d'un projet urbain visant à ne rien laisser perdre, projet garant de la salubrité urbaine, du dynamisme économique et de la survie alimentaire, tout va pour le mieux.

* rendez-vous à l'annexe page 43-45 pour de plus amples détails sur les grandes dates de la propreté à Paris

terme définit en annexe pages 58-59

Cependant, Sabine Barles, dans son ouvrage «  l'invention des déchets urbains », nous explique qu'à partir des années 1880, on assiste à une dévalorisation progressive des résidus urbains. L'industrie et l'agriculture ont pu se passer de la ville, car de nouvelles matières premières plus rentables et résistantes sont apparues.

En effet, en 1863 aux Etats-Unis, la première matière plastique : le « celluloïd » apparaît.

Dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les applications se multiplient et on fabrique des matériaux composites, qui allient plastique et autres fibres ou différents plastiques.

Dans les années 70, le sac plastique fait son apparition dans la vie des ménages et remplace rapidement le sac en papier, moins résistant. Il pèse 5 grammes et supporte environ 10 kilos, en plus on le fabrique en une seconde. C'est le début de l'ère de la société de consommation.

Le sac jetable est le symbole de notre société de consommation, on pourrait même dire : 

« Société de déchets » car nous en produisons plus d'un kilo, par jour et par personne.

Tout cela nous montre bien que le problème des déchets ne date pas d'aujourd'hui. Et les restrictions que l'on nous impose comme le tri sélectif est une idée vieille de plusieurs siècles.

Ce problème dure depuis la nuit des temps et il est toujours d'actualité.

En plus des épidémies, on doit faire face à un manque de place pour les stocker, le coût de leur traitement ne cesse d'augmenter et on commence à connaître leurs impacts négatifs sur l'environnement. Les conséquences ont changé mais le problème reste le même, celui de la production de déchet.

La loi du 15 juillet 1975, qui est la première loi cadre sur les déchets, stipulait que l'on devait produire moins de déchets, s'efforcer de valoriser et d'éliminer ceux qui ont quand même été produits.

Pourtant depuis 15 ans, cette politique s'est trouvée inversée. Pour éradiquer le problème des déchets il faut les quantifier, les analyser et trouver les facteurs explicatifs de leur production. Ce sera l'objet de notre étude : « Expliquer la production de déchets ménagers parisiens et leur évolution  sur la période 1949-2004 ».

Pour réaliser cette étude, nous nous sommes déplacés aux archives de la ville de Paris ou encore à la Direction de la Protection de l'Environnement afin de constituer notre base de données, nécessaire pour modéliser la production de déchets. Avec l'aide de la version 3.1 du logiciel EViews, nous avons réussi à estimer la production de déchets, mais sur une période plus courte que prévu.

Notre Analyse débutera par la description de la base de données, on expliquera l'évolution des variables et on étudiera leur stationnarité. Ceci étant fait nous pourrons commencer la partie économétrique dans laquelle nous montrerons les facteurs explicatifs de la production de déchets, tout cela en élaborant le modèle, testant sa validité et en interprétant les résultats.

Avant de conclure, nous proposerons dans une troisième partie, quelques solutions pour moins produire de déchets, nous y montrerons notamment l'effet d'une taxe sur la production de déchets.

mot définit en annexe pages 58-59

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon