b) Les différentes formes d'activité
Au niveau mondial, l'agriculture constitue les secteur
majoritaire d'activité des enfants. Effectivement on pense que 70%
d'entre eux y travaillent. La banque mondiale a relevé à juste
titre que plus la part de l'agriculture est élevée dans le PIB
d'un pays, plus la fréquence du travail des enfants est
élevée : c'est avant tout un phénomène rurale.
Ce qui est clair c'est que plus la famille comporte de bouches à
nourrir, plus elle a besoin de bras. Souvent ces types de travaux sont de
véritable apprentissage de la vie, et ce travail peut être
exercé à plein temps ou combiné avec l'école. Dans
ce dernier cas, l'absentéisme s'élève durant les
périodes intensives, comme les récoltes.
Le secteur informel dans les pays en développement
regroupe un ensemble d'activités de petite taille, organisées sur
une base individuelle ou familiale hors de la réglementation publique.
Ce secteur producteur de biens et de services est constitué
d'activités faciles à entreprendre, où les jeunes suivent
un apprentissage de plusieurs années. Ce secteur pallie
l'incapacité des entreprises privées et de la fonction publique
à créer suffisamment d'emplois pour tous en accueillant les
populations au chômage qui cherchent à gagner leur vie, m^me si
les revenus y sont instables et faibles. En effet il ferait travailler plus de
500 millions de personnes dans le monde, et représente une bonne part de
l'économie des pays en développement. Le secteur informel urbain
est en partie le fruit de l'urbanisme très rapide des pays en
développement, qui accroît la main d'oeuvre en quête
d'emploi dans les villes. Mais la régression de l'emploi agricole depuis
trente ans a entraîné une augmentation des bidonvilles et grossi
le nombre d'enfants exerçant des activités précaires dans
les villes. Notons enfin que le secteur informel n'est pas sans lien avec le
secteur structuré, car il comprend parfois un travail sous traité
pour un commerçant local ou une entreprise.
Du côté de la domesticité est très
difficilement mesurable compte tenu de sa nature privé et de l'embauche
non déclaré. Cependant on imagine que dans le monde les petits
domestiques se comptent par millions. Le BIT estime que 20% de toutes les
fillettes de 10 à 14 ans du Brésil, de Colombie, de l'Equateur
exercent ce métier.
Le salariat dans le secteur structuré (usines, mines,
tourisme, agriculture industrielle) ne concerne qu'une minorité
d'enfants. Selon le BIT, moins de 9% des enfants actifs dans le monde
travaillent dans les industries manufacturières, le commerce,
l'hôtellerie et la restauration. De plus l'emploi en sous-traitance pour
les multinationales n'occupe sans doute même pas 10% des enfants
travailleurs. Il en est de même pour l'agriculture industrielle et pour
les métiers liés au tourisme. Les enfants pauvres forment aussi
une partie des ouvriers des mines, des carrières et des chantiers de
construction.
L'esclavage se caractérise par la réduction de
la personne humaine à l'état de marchandise : l'enfant ou
adulte esclave appartient à un propriétaire. La forme d'esclavage
la plus répandue est le servage pour dette, qui toucherait des dizaines
des millions de personnes en Asie et au Brésil. Cette servitude
découle d'un contrat fabriqué sur mesure par de riches individus
pour soumettre des familles vivant dans la misère. Les usuriers avancent
de l'argent à des familles insolvables qui n'ont pas accès au
prêt bancaire et en contrepartie les membres de la famille deviennent la
propriété de l'usurier : cette main d'oeuvre
corvéable à merci est soumise à des conditions de travail
inhumaines. Le travail est rarement rémunéré mais, quand
il l'est, les salaires sont si maigres qu'ils ne suffisent jamais à
rembourser la dette.
L'exploitation du corps des enfants dans la prostitution et
la production de matériel pornographique est considérée
comme de l'esclavage moderne. Son ampleur est extrêmement difficile
à mesurer, mais le BIT avance une estimation de 1,8 millions d'enfants
dans le monde. La première région touchée par ce
phénomène est l'Asie suivi de l'Amérique Latine, l'Afrique
et même l'Europe. Cette exploitation repose sur des réseaux
organisés et lucratifs, alimentés par des trafics locaux ou
internationaux d'enfants vulnérables.
Enfin il y a l'enrôlement des enfants dans
l'armée, l'ONU estime à 300000 le nombre d'enfants de moins de 18
ans qui sont ou ont été enrôler au sein d'armée
régulières ou de milice. Les enfants sont engagés car ils
sont impressionnables, sensible à l'autorité, moins portée
à déserter ou à réclamer leur salaire que des
adultes. De plus selon l'UNICEF leur utilisation a été
facilitée par la diffusion de petites armes légères.
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