Stratégie des entreprises: Business Plan( Télécharger le fichier original )par soufiane Riad Université CADI AYYAD Marrakech - Licence en scienses économie option économie d'entreprise 2006 |
Section II : définir la position financière actuelle de l'entrepriseOn date généralement le début de la finance moderne à 1958. C'est à partir de cette époque que cette discipline est devenue une sous-discipline de l' économie, en lui empruntant ses raisonnements formalisés et ses mécanismes d'optimisation. Auparavant, la gestion financière consistait essentiellement en un recueil de pratiques. Donc, comment peut on présenter la position financière d'une entreprise ? Et comment faire pour l'interpréter ? I PRÉSENTATION DE LA POSITION FINANCIÈREDans cette partie on s'intéresse à l'étude de la situation financière actuelle d'une entreprise. Il s'agit ici de réaliser ce que l'on nomme le diagnostic financier de l'entreprise. Bien que le business-plan ne soit pas qu'un document financier, il se traduira toutefois par des données financières (bilan prévisionnel, exploitation prévisionnelle, etc.). Il est indispensable, pour établir ces documents, de connaître la situation de départ, c'est-à-dire celle la plus proche possible de la date d'établissement du business-plan. Il est également nécessaire d'apprécier si, au moment de l'établissement du plan, la société est financièrement saine ou au contraire déséquilibrée. Ces informations financières de l'entreprise ont pour but de représenter : Ø La situation patrimoniale à une date donnée ; Ø Les résultats dégagés au cours d'une période d'activité ; Les documents qui fournissent ces informations sont respectivement nommés bilan et compte de résultat.
Nous avons défini le bilan comme la photographie du patrimoine de l'entreprise à une date donnée. Il s'agit donc d'un tableau en deux parties qui fait apparaître, d'un côté des biens (actif du bilan), de l'autre des dettes (passif du bilan). Ce document établi, au minimum, annuellement a pour but de présenter la situation patrimoniale de la société. Il réalise l'inventaire des biens, des créances et des dettes qui composent ce patrimoine. Le patrimoine de l'entreprise (capitaux propres en termes comptables) est égal aux biens et créances de l'entreprise (immobilisations et actifs circulants) diminués de ses dettes. La signification des différentes rubriques du bilan est la suivante : Immobilisations : Ce sont les sommes dépensées par l'entreprise afin d'acquérir des biens durables (terrains, immeubles, matériel, etc.). Actifs circulants : Il s'agit des biens ou créances, propriété de l'entreprise, mais qui n'ont pas vocation à demeurer durablement dans la société. Pour la simplification, disons qu'il s'agit essentiellement du stock et des sommes dues par les clients. Trésorerie positive : est les disponibilités de la société à la date d'arrêté du bilan. Il s'agit ici d'une situation à un moment donné qui peut se modifier très rapidement. Trésorerie négative : La société doit en général à ses banquiers et fournisseurs des sommes qu'elle est censée pouvoir rembourser à tout moment. Passifs circulants : Ce sont les dettes que contracte toute entreprise vis-à-vis de tiers (fournisseurs, états, organismes sociaux, etc.) et qui devront faire l'objet d'un règlement rapide. Dettes à long terme : On retrouve ici des sommes dues le plus généralement au banquier, comme pour la trésorerie négative. La différence est toutefois importante puisque ces montants ne pourront être exigés immédiatement par le prêteur. Celui-ci s'est contractuellement engagé à n'en demander le remboursement qu'à une ou des dates données. On retrouve à ce niveau les emprunts souscrits par la société auprès d'organismes financiers (banques et autres prêteurs). Les fonds propres : Les capitaux propres représentent l'écart entre les biens, créances et dettes, énumérés ci-avant. Une autre interprétation consiste à dire qu'il s'agit des sommes mises à la disposition de l'entreprise par les actionnaires, soit sous forme d'apport, soit par le non-prélèvement total ou partiel des résultats réalisés par la société jusqu'à la date où est établi le bilan. L'analyse la plus significative qui peut être réalisée de ce bilan, c'est la réalisation du bilan financière qui consiste à isoler le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement et la trésorerie. Le mode de calcul ainsi que la signification des trois grandeurs décrites ci-dessus sont précisés dans le tableau suivant :
Le compte de résultat Le compte de résultat nous donne les composantes du résultat trouvé dans le bilan : les causes de variation du patrimoine. Ce document a pour but d'analyser le résultat dégagé par l'entreprise sur une période donnée. Son principe est de partir du chiffre d'affaires réalisé, puis de soustraire de celui-ci les différentes charges, afin de déterminer un certain nombre de soldes intermédiaires, puis le résultat net de l'entreprise. Les principales étapes de ce calcul sont les suivantes selon la présentation classique des comptes (ou présentation fiscale) : Produits de l'entreprise : on retrouve à ce niveau, en plus du chiffre d'affaires, la production immobilisée et les subventions reçues. Résultat d'exploitation : ce résultat est obtenu en déduisant des produits les achats et toutes les charges courantes, à l'exception des frais financiers. Résultat financier : c'est la balance des charges et produits à caractère financier. Résultat exceptionnel : on y trouve tous les éléments du résultat normalement non liés à l'activité de l'entreprise. Participation des salariés. Impôt sur les sociétés : qui vise les bénéfices des entreprises constituées sous forme de sociétés de capitaux bénéfice ou perte : ce dernier montant, qui figure également au bilan parmi les capitaux propres, correspond au résultat d'exploitation diminué ou augmenté des résultats financiers, du résultat exceptionnel, et diminué de nouveau de la participation des salariés et de l'impôt sur les sociétés. À ce niveau que les charges enregistrées influent sur le résultat de deux manières : Des charges correspondant à des dépenses. Même si il existe un décalage entre l'apparition, ou plutôt la constatation de la charge, et la dépense, on peut toutefois classer dans cette catégorie la plupart des charges, à l'exception des dotations, que ce soit aux provisions ou aux amortissements. Des charges ne correspondant pas à des dépenses. Ce sont les dotations qui vont constater la perte de valeur d'un élément d'actif. Ainsi, l'amortissement constate-t-il la diminution de la valeur d'un matériel qui s'use et devra être remplacé à terme. Une dotation aux provisions peut également constater l'apparition d'un risque nouveau. Cette distinction entre charges décaissées et non décaissées permet de dégager une notion essentielle celle de : marge brute d'autofinancement MBA. Marge brute d'autofinancement : la marge brute d'autofinancement est, au bilan de fin d'exercice d'une entreprise, le total constitué par les amortissements, tout ou partie des provisions et le résultat net après impôt. Elle représente la capacité d'autofinancement de l'entreprise dégagée au cours de l'exercice (avant une éventuelle distribution de bénéfice). La marge brute d'autofinancement (MBA) se calcule en réalisant la somme algébrique : Ø Du résultat net ; Ø Des amortissements; Ø Des dotations aux provisions à caractère de réserve; Ø Des reprises de provisions à caractère de réserve. C'est MBA qui représente le flux de trésorerie, qui pourra être utilisé par l'entreprise pour procéder : Ø Au remboursement des emprunts, Ø À l'autofinancement des investissements, Ø Au versement des dividendes aux actionnaires.
Nous examinerons tout d'abord les reclassements du bilan, puis les retraitements qui ont trait au compte de résultat. A Les reclassements du bilan Le premier travail va consister à présenter le, ou plutôt les bilans, sous forme non plus de deux colonnes mais de listes faisant apparaître les données les plus significatives : fonds de roulement, besoin en fonds de roulement, trésorerie. Cette présentation est faite sur plusieurs années, souvent trois, de manière à mettre en évidence les évolutions. Ces tableaux seront présentés en ayant opéré les reclassements suivants : Ø Provisions réglementées et subventions : Dettes à long terme pour le prorata de l'impôt sur les sociétés (IS) et Capitaux propres pour le solde. Ø Provisions pour risques excédentaires : Même règle que les provisions réglementées. Ø quasi-fonds propres non remboursables : À ajouter aux capitaux propres. Deux remarques sont nécessaires au niveau de l'analyse des bilans : Ø Pour la construction du business-plan, on demeure dans l'optique d'une image comptable classique. Cela conduira, contrairement à ce qui est fait en cas d'évaluation d'une entreprise, à retenir une approche comptable des valeurs. La valeur comptable simulée est égale au prix d'acquisition diminué des amortissements qui auraient été pratiqués si la société avait été propriétaire du ou des biens concernés. L'amortissement sera calculé selon les règles en vigueur dans la société pour des biens de même nature. Ø Une analyse financière n'étant pas un audit, la fiabilité des comptes ne sera pas remise en question. On supposera donc que les principes comptables ont été respectés et que les comptes donnent bien de l'entreprise une « image fidèle », au sens qu'attribue à ce terme la doctrine comptable. B Retraitement du compte de résultat Comme pour le bilan, le premier travail consiste à réaliser une présentation plus économique des comptes. Cette nouvelle analyse permet de faire apparaître une série de montants significatifs, dits soldes intermédiaires de gestion (SIG). Ces soldes intermédiaires sont : Chiffre d'affaires ; production ; marge brute ; valeur ajoutée ; excédent brut d'exploitation ; résultat courant avant IS ; résultat exceptionnel ; résultat net ; marge brute d'autofinancement. L'intérêt de cette analyse est de faire apparaître, avec plus de clarté, comment est généré le résultat de l'entreprise. Là encore, l'analyse, pour être significative, doit porter sur plusieurs années.
Le bilan et le compte de résultat présentent : Ø L'un, une situation instantanée de la société, Ø L'autre, le résultat des opérations réalisées au cours d'une période donnée (en général l'année). Ces deux documents sont évidemment indispensables mais ne fournissent pas d'information sur la manière dont a évolué la situation financière de l'entreprise au cours d'une période. La comparaison de bilans successifs réalisée (comme le montre le modèle de tableau sur l'analyse des bilans) met en évidence les variations de structure financière mais ne dévoile pas les causes de ces évolutions. Cette connaissance est cependant indispensable pour bâtir un business-plan, puisqu'un des buts de celui-ci sera justement de montrer aux utilisateurs comment évoluera dans les années à venir la structure financière de l'entreprise. Devant cette carence de l'information comptable classique, les financiers ont tenté de créer des outils qui mettent en évidence les causes des évolutions de la structure financière. Ces outils sont ceux de l'analyse par les flux, avec deux approches, l'une dite « classique », l'autre dite « moderne ». A Les tableaux emplois / ressources (approche classique) Ce tableau a pour objectif de : Ø comprendre comment la capacité d'autofinancement et les emprunts nouveaux ont financé l'investissement ; Ø comprendre l'évolution de l'équilibre financier. Les tableaux sont en principe établis sur plusieurs années, en général trois ou cinq ans. B Tableaux des flux (méthode moderne) Cette nouvelle approche cherche comme la précédente à identifier les causes de variation de la situation financière de l'entreprise en agissant toutefois sur l'analyse. Ses buts sont : Ø suivre sur plusieurs années la rentabilité de l'investissement. Ø coller à la logique interne de l'entreprise : Flux d'exploitation, flux financiers et flux exceptionnels. Les tableaux se présentent en général comme le montre le modèle de tableau des flux (à l'annexe). |
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