2.2) Exemples de banques qui externalisent.
2.2.1 L'informatique, en téte des contrats.
Les contrats d'externalisation, nous l'avons vu, sont
de véritables partenariats entre les banques et les prestataires.
Voici, les dix plus gros partenariats stratégiques des banques avec
des sociétés d'informatique, en
2002.
Les partenariats stratégiques bancaires en 2002 :
une approche internationale8
Banques
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Nature du partenariat
|
Lieu de signature
|
Partenaire
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JP Morgan
|
Infrastructures
|
New York
|
IBM
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Bank of America
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Réseaux
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New York
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EDS
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American Express
|
Infrastructures
|
New York
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IBM
|
Deutsche Bank
|
Infrastructures
|
Francfort
|
IBM
|
ABN Amro
|
IT
|
Amsterdam
|
EDS
|
CIBC
|
Infrastructures
|
Toronto
|
HP
|
DBS Bank
|
Infrastructures
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Singapour
|
IBM
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Thai Farmers Bank
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IT
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Bangkok
|
IBM
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Bankinter
|
IT
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Madrid
|
IBM
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Crédit Agricole/Comète
|
Infrastructures
|
Paris
|
IBM
|
Comme la chronologie de la stratégie d'externalisation l'a
montré, il
n'est pas étonnant de trouver les banques
anglo-saxonnes aux premiers rangs.
Cependant, JP Morgan a surpris tout le
monde en décidant de rapatrier les 4.000 informaticiens
"transférés" chez IBM. La direction de la banque
américaine avait justifié ce changement de situation par
la fusion avec son concurrent Bankone qui lui aurait permis «
d'obtenir une plus
grande capacité à gérer ses propres
technologies et infrastructures ».
8 Source : IGS/Gartner/IDC
Mais dans ce cas, les économistes supposent qu'il s'agit
plutôt d'un
mécontentement par rapport aux services rendus.
Toutefois, en 2004, la méme banque américaine a
décidé d'externaliser à nouveau ses infrastructures,
à hauteur de 30 % de son budget informatique, et ce,
auprès de quatre prestataires : Computer Sciences
Corporation, Andersen Consulting, ATT Solutions et Bell Atlantic Network
Integration. Le contrat couvrait aussi bien des activités
banalisées comme les centres de traitement de données
que des activités plus sensibles telles qu'une partie du
développement et de la maintenance des applications.
Outre ces activités concernées, ce contrat
stratégique se distinguait également de l'externalisation
tactique de par son ampleur. D'un montant estimé à 2.1
milliards de dollars et d'une durée de sept ans, il impliquait le
nouveau transfert de 900 employés.
En Océanie, l'outsourcing réalisé par
la Commonwealth Bank of Australia (CBA) vers EDS en 1997
est un exemple d'opération globale de très grande envergure.
La valeur initiale du contrat était de plus de 3.8
Millions d'Euros sur 10 ans et intégrait le transfert
d'environ 1 400 personnes vers EDS. Ce contrat était à
l'époque le plus important jamais signé dans les institutions
financières. Pour information, CBA est une des quatre plus
importantes banques d'Australie et représente la plus forte
capitalisation boursière.
De l'autre côté de l'Atlantique, le groupe
Abbey National, spécialisé dans les
crédits aux particuliers, a externalisé au sein d'une
joint venture créée conjointement avec EDS, la gestion de
ses préts immobiliers et personnels. L'accord signé d'une
valeur d'environ 390 Millions de Dollars et valable 10 ans comprenait le
transfert de 1 500 salariés d'Abbey National. L'économie
escomptée par le groupe britannique est de l'ordre de 130
millions de dollars sur cette période.
À deux pas des îles Britanniques, sur le
vieux continent, de nombreuses opérations d'outsourcing ont
également lieu.
C'est notamment le cas de la France où la plupart
des banques
françaises y ont recours, pour ne pas dire
toutes. De la BNP-Paribas au Crédit Agricole, en passant par la
Banque Hervet, le groupe Crédit Mutuel- CIC, la Société
Générale...À vrai dire, il est méme plus difficile
de trouver une banque qui n'externalise aucun service.
En effet, pour ne citer que deux d'entres elles, la
BNP-Paribas est
la première banque française à avoir
choisi la co-entreprise, en créant avec IBM une entreprise commune -
BNP Paribas Partners for Innovation - qui compte 450 personnes lui
fournissant les prestations de service informatique dont elle a besoin.
Ce mouvement d'externalisation qui suit la vague de
départs en retraite s'étendra pour la BNP Paribas aux
moyens de paiement et à la gestion de valeurs mobilières,
d'ici à 2010.
De méme, la Société
Générale G2SI mise fortement sur
l'externalisation des opérations titres auprès des banques
d'affaires. Elle a également signé un contrat
d'externalisation avec ING Wholesale Banking UK, qui concerne le
back-office d'activité de salle des marchés et de banque
d'investissement. Bien entendu, la S.G. externalise aussi le support
bureautique et réseau de 9000 utilisateurs de son siège social,
et ce, depuis
1995.
Au delà des Pyrénées, l'outsourcing
existe aussi en Espagne, où la Caixa Catalunya,
troisième caisse d'épargne espagnole, annonçait avoir
conclu, pour la décennie à venir, un contrat
d'externalisation de son informatique avec le groupe Accenture, pour
une valeur de près de 220 millions d'euros.
Et bien entendu, la Deutsche Bank, en Allemagne,
figure également au palmarès des banques outsourcers.
Affichant de bons résultats, la banque allemande n'est
toutefois pas satisfaite. Son objectif étant de rejoindre la
catégorie des établissements les
plus rentables (en affichant un rendement de 25 % de
ses fonds propres
contre 17 % en 2004), elle a donc confirmé de nouvelles
restructurations, qui
ont conduit, à une réduction de 6 400 du nombre de
salariés dans le monde, en partie dues à l'externalisation des
services informatiques.
Nous avons à deux reprises cité l'exemple de
l'externalisation au
FIPA. Voici le moment de partager une expérience, en
détaillant concrètement la mise en place et le suivi de cette
stratégie.
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