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Dimensions Stratégiques de l'Outsourcing Bancaire

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par Cédric Mahé
Université de Cergy-Pontoise - Master Finance 2005
  

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CONCLUSION

Les dirigeants des grands groupes bancaires s'accordent à dire que

les métiers d'Outsourcing vont se développer très rapidement, notamment dans les métiers des titres. Le projet auquel j'ai participé durant ma formation

en apprentissage en est un simple exemple.

Andreas Hackethal, dans son chapitre dans La Nouvelle Économie Bancaire, évoquait la méme hypothèse : « En ce qui concerne l'évolution des chaînes de création de valeur en des réseaux de création de valeur, le secteur financier se trouve encore au début ».

De méme, selon René Lecomte, Président Directeur du FIPA, « le modèle d'entreprise doit être au service des gestionnaires d'actifs. Il doit offrir tout ce que ceux-ci ne pourront ou non voudront plus faire en interne pour des raisons soit de coût soit de masse critique, ou encore à la suite de concentration sur leurs métiers coeurs qui sont la gestion financière et la vente. Ce qui ne les autorisera plus à mobiliser des ressources de management sur des questions qui ne seront plus centrales pour elles ».

Mais si l'externalisation connaît actuellement une forte croissance au sein des banques, nous sommes amenés à émettre des réserves quant à cet essor. Nous ne pouvons ainsi omettre de dire que l'externalisation induit d'importants risques.

Tout d'abord, un argument du risque est la dépendance envers le prestataire, qui s'occupe de plusieurs clients. En effet, l'externalisation diffère fortement de la cession d'activité ; or plus le temps passe, plus il semble difficile de réintégrer une activité externalisée. C'est pourquoi l'entreprise doit assurer un suivi rigoureux de l'activité et rester en contact constant avec le prestataire. C'est en cela que l'externalisation diffère de la cessation pure et

simple de l'activité (ou «downsizing » mis pour réduction de taille).

Mais malgré ce suivi, le fait de ne plus réaliser une activité soi-méme

peut faire perdre progressivement ses compétences et son savoir-faire. Cette question est cruciale pour l'entreprise et peut étre irréversible.

C'est entre autres choses la raison pour laquelle il a été proposé d'interdire l'externalisation des fonctions stratégiques telles que les fonctions

de contrôle ou de gestion des risques par exemples, dans le cadre de réflexion menée par le CEBS (Committee of European Banking Supervisors).

Le risque de défaillance ou de sous-performance du prestataire est aussi à considérer. Il s'agit là de risques techniques ou de risques économiques (dépôt de bilan du prestataire par exemple). Les termes du contrat doivent donc étre clairs pour anticiper les conséquences de ces éventuels risques.

Enfin, il existe bel et bien un risque social dans le fait que les salariés peuvent se sentir « trahis » ou rejettent cette idée d'externalisation dans une moindre mesure. Cette opposition n'est pas toujours visible, mais il peut subsister un ressentiment par rapport au comité de pilotage.

L'externalisation a d'ailleurs pour but à long terme la réduction d'effectifs et ces opérations se traduisent fréquemment par un transfert de personnel, voire par des licenciements.

Les formes d'externalisation évoluent donc à mesure que l'activité externalisée se rapproche du coeur de métier. La filialisation est la plus ancienne des formes d'externalisation et nous assistons au développement

de partenariats entre les banques elles-mémes ou entre les banques et d'autres sociétés de service.

Cette démarche répond au méme souci de mutualisation des coûts et d'optimisation des fonds propres. L'ouverture des frontières a entraîné des changements d'échelle au niveau européen. On se dirige vers un nouveau modèle de banques.

Pour des raisons pratiques, nous nous sommes plus particulièrement intéressé à l'externalisation des « Back-offices Marchés ». Et à plus ou moins

long terme, de nombreux arguments émettent l'hypothèse que ce corps de

métier de la banque jouera directement la carte de l'Outsourcing.

Il semblerait que toutes les conditions soient déjà réunies. À titre personnel, il est donc légitime que je me pose des questions quant à l'avenir

de ces back-offices auxquels je me sens aujourd'hui « attaché ».

Mais, en dépit des mesures stratégiques telles que l'externalisation, le secteur financier continue à créer de l'emploi. Nous disons « en dépit » car des transferts de salariés sont souvent, rappelons-le, les conséquences sociales de cette pratique.

Et si l'on considère que dans les dix prochaines années, le secteur de

la banque verra partir un tiers de ses salariés en retraite, nous pouvons citer l'exemple des entreprises japonaises qui ont réglé à leur manière la question

de la préretraite anticipée, en envoyant leurs salariés de plus de cinquante ans chez des prestataires de service d'outsourcing.

Au-delà des performances financières, nous sommes donc en mesure

de nous demander si les stratégies d'externalisation n'engendrent pas une contre-performance sociale.

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ANNEXES

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille