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Paragraphe2 : L'efficacité des conventions
localesInitiées,  élaborées,  et  mises  en 
oeuvre  par  les  populations  locales  à certaines  exceptions 
prêtes,  les  conventions  locales  ont  montré,  au-delà 
de leur  opportunité  face  à  la  dégradation  des 
conditions  de  vie  des  utilisateurs de  la  ressource ;  leur  efficacité.  C'est  pour 
concrétiser  cet  état  de  fait  au bonheur des populations que
toutes les stratégies des projets de développement  à  la 
base  s'accordent  aujourd'hui  sur  l'efficacité  de  ces  outils de   gestion.   Pour   preuve,   la   récente  
rencontre   à   l'IIED   de   toutes   les Organisations non
gouvernementales afin d'harmoniser leur méthodes d'intervention 
à  travers l'outil  novateur  que  constitue  la  convention  locale. 
En effet,  la  participation  de  toutes  les  couches  sociales  de  la 
collectivité  est  le gage de cette efficacité.
Considérées par les textes  législatifs et
réglementaires   comme  de   simples  usagers   des   ressources ;   la 
 convention locale   vient   rétablir   cette   injustice  
institutionnelle   faites   aux   populations locales  en  mettant  au 
début  et  à  la  fin  de  tout  le  processus. 
L'expérience  des conventions   locales   a   montré   cette  
efficacité   dans   la   gestion   durable   des systèmes
économiques. En  engageant  l'ensemble  des  partenaires,  les  conventions
 locales  ont permis   de   jouer   sur   les   synergies   et   d'obtenir  
l'adhésion   de   toutes   les populations  dans  une  gestion 
concertée  des  ressources  communautaires.  La réglementation 
par  exemple  de  l'accès  aux  zones  de  parcours,  la  coupe  du bois
vert par les femmes et la responsabilisation des populations dans la mise en  oeuvre  de  certaines  règles  ont  permis  de 
redresser  des  situations  proches d'une  dégradation 
irréversible.  Un  des  exemples  de  convention  locale  les plus
réussies  et  les  plus  souvent  citées  est  celle 
signée  entre  six  villages  maliens dans   la   zone   de   Koutiala  
en   vue   de   faciliter   la   gestion   de   l'espace   inter 49 villageois appelé « Siwaa » ou brousse
sèche, a permis à tous les intervenants   (organismes   de  
développement,   projet   de   recherche   ONG) d'harmoniser   leur  
approche   avec   une   forte   implication   de   l'administration
locale64. Cette  effectivité  est  renforcée  par 
l'implication  dans  toutes  les  strates de   formalisation   et   de   mise   en   application   de  
la   convention   de   la   gente féminine.  Elles  ont 
été  associées  à  la  réglementation  de 
la  coupe  du  bois  de chauffe.  Il  semble  certain  que  la  mise  en  place
 d'un  comité  inter  villageois  en vue  de  veiller  à 
l'application  des  mesures  arrêtées  soit  l'un  des  meilleurs
moyens  d'impliquer  les  populations.  L'implication  des  communautés 
de  base dans  le  diagnostic,  la  planification,  l'exécution  et 
l'évaluation  des  activités semble  être  l'une  des 
voies  les  plus  appropriées  pour  assurer  une  meilleure GRN. Au 
Sénégal,  l'exemple  de  du  POAS  de  Rosso  est  indicateur  du
 degré d'efficacité  des  conventions  locales  surtout  dans  la
 gestion  des  conflits.  En effet,   avec  l'avènement  des 
aménagements   hydro   agricoles  dans  toute  la vallée  du 
fleuve  Sénégal  un  bouleversement  complet  des  habitudes 
tant  sur les plans écologique, social, qu'économique s'est 
opéré. L'élevage qui constituait   la   première  
activité   dans   le   delta   du   fleuve   a   été  
relégué   au second plan au profit  de l'agriculture
irriguée ; ce qui  avait comme conséquence  des  conflits 
récurrents  entre  agriculteurs  et  éleveurs.  Après  sa
mise   en   place,   des   estimations   ont   montré   que   la  
fréquence   avait   très largement   diminuée   car   les 
 zones   ont   été   bien   délimitées  
après   moult concertations65. Ces  expériences  mettent  en  relief  l'existence  de 
nombreuses  capacités et   de   compétences   en   matière   de  
gestion   décentralisée   des   ressources naturelles  tant 
à  l'échelle  d'un  village  qu'entre  les  villages.  Ces 
compétences trouvent leur cadre d'expression au niveau du village du
fait de la dépendance   des   populations   locales   à  
l'égard   des   ressources   et   d'une tradition   qui  
réglemente   leur   accès.   De   plus,   la   convention  
prévoit   des instances  de  régulation  composées  des 
représentants  de  toutes  les  couches 64 CTA, « La gestion des sols par les
populations locales : expériences et réussites en Afrique
sub-saharienne » Actes du séminaire de Bamako, Mali, 9-14 novembre 1998. 222
p. 65  Document officiel du POAS de Rosso
Béthio. 50 sociales  compétentes  en  premier  ressort  pour 
l'application  des  éventuelles sanctions préalablement
édictées. |