CHAPITRE 1 : GÉNÉRALITÉS
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1.1. CONTEXTE GÉNÉRAL DE LA CÔTE
D'IVOIRE
La Côte d'Ivoire s'étend sur une superficie de
322 463 km2 soit, environ, 1% du continent
africain. Ses frontières dessinent approximativement un carré
s'inscrivant entre les coordonnées de 2°30' et 8°30' de
longitude ouest, 4°30' et 10°30' de latitude nord avec, au sud une
façade littorale de 500 kilomètres (Lauginie, 2007).
Ses climats font la transition entre les climats
équatoriaux humides et les climats tropicaux secs. L'uniformité
des températures moyennes annuelles sur l'ensemble du territoire (24
à 27°C) est à souligner, de même que les faibles
variations des températures moyennes mensuelles, d'une saison à
l'autre. Sur l'ensemble du territoire, les apports météoriques
sont d'environ 460 milliards de m3 par an, correspondant à
une hauteur moyenne de précipitations d'environ 1400 mm. En
considérant que les nappes souterraines sont stables « en moyenne
», le déficit hydrique, est estimé à 420 milliards
m3 par an, soit 91% par an du total (Riezebos, 1994).
Les sols appartiennent, dans leur quasi-totalité, au
type ferrallitiques fortement ou moyennement désaturés, les
autres sols (sur roches basiques, ferrugineux tropicaux et hydromorphes)
n'occupant qu'une faible portion du territoire (Monnier, 1978a).
Quant à la végétation ; un domaine
guinéen, au paysage forestier, et un domaine soudanais, avec un paysage
de savane, se partageant très schématiquement le territoire.
Mais, ces deux domaines offrent, en fait, une grande diversité de
formations végétales (Lauginie, 2007).
1.2. ÉVOLUTION DE LA FORÊT EN CÔTE
D'IVOIRE
Selon une cartographie récente des forêts en
Côte d'Ivoire, la couverture forestière est passée de 7,85
millions d'hectares en 1986 à 5,09 millions d'hectares en 2000, puis
à 3,4 millions d'hectares en 2015. Ceci correspond à des taux de
perte annuels respectifs de 3,04% (238 812 hectares) et 2,66 % (135 392
hectares) (SEP-REDD + et FAO, 2017).
Le rythme de la déforestation a ralenti entre 2000 et
2015 mais, il reste toujours largement supérieur aux capacités de
régénération de la forêt naturelle. Les forêts
restantes sont soumises à de fortes pressions.
Les moteurs directs les plus importants de la
déforestation et de la dégradation des forêts sont : -
l'expansion de l'agriculture notamment pour la mise en place des cultures de
rente
(cacao, hévéa, palmier à huile) et les
cultures vivrières itinérantes (riz, igname); - l'exploitation du
bois-énergie;
- l'exploitation anarchique des sols au-delà de leurs
capacités de régénération;
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- et les feux de brousse incontrôlés.
Les moteurs indirects de la déforestation et de la
dégradation des forêts sont :
- la faiblesse de la gouvernance;
- le manque de coordination entre la politique
forestière et les autres politiques sectorielles utilisatrices de
l'espace;
- le manque de sécurisation foncière et la
pression démographique (migrations et accroissement);
- ainsi que les crises sociopolitiques et l'instabilité
politique de 2002 et 2010. (SEP-REDD+ et FAO, 2017).
En dehors de l'Inventaire Forestier National
réalisé entre 1974 et 1976, dont les résultats n'ont pas
été officiellement publiés, le pays ne dispose pas
à ce jour de données actualisées complètes. Un
autre inventaire est prévu avec l'appui de l'Agence Française de
Développement (AFD) à travers le Contrat de Désendettement
et de Développement (D), pour inventorier les ressources
forestières et fauniques en 2018 . L'étude de faisabilité
de cet inventaire est en cours et la méthodologie et les
différents paramètres à mesurer seront identifiés
lors de cette étude de faisabilité (SEP-REDD+ et FAO, 2017).
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