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Incidence des technologies de l’information et de la communication (tic) sur l’education formelle des eleves des etablissemsnts publics du benin : cas du ceg2-savalou


par Léonore Frenckel Adoko
Université d'Abomey-Calavi  - Master 2 professionnel  2020
  

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DEUXIÈME PARTIE :

PROBLEMATISATION

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Ce chapitre s'articule autour de cinq parties. Il va nous permettre de faire un lien entre les travaux existants et notre cadre théorique afin de poser la question de recherche.

2.1 Revue de littérature

On peut dire sans le contester que les TIC bouleversent la pédagogie sous tous ses aspects sans toutefois la détruire. De l'enseignement traditionnel en face à face ou l'enseignant dispensait son cours selon une dynamique verticale : « du haut vers le bas », on passera à une pédagogie horizontale dans laquelle l'élève est l'artisan de sa formation. Ce changement a des effets en ce sens que les TIC permettent et améliorent l'acquisition des compétences tant chez l'apprenant que chez l'enseignant.

Les TIC bien qu'elles offrent des atouts immenses sur le plan socio-économique et éducatif, ont aussi leurs revers de la médaille. Dès lors, beaucoup d'auteurs ont mis en relief dans leurs ouvrages, articles, thèses et mémoires, les perversités et méfaits tant scolaires que socio-culturelles suscitées par l'usage chaotique par les jeunes Africains des Technologies innovantes communicationnelles, en l'occurrence l'Internet. Comme le relève Le Bouclier (2003) dans son article qui traite justement des « Dangers de l'Internet pour les mineures », les TIC recèlent des données diverses qui se révèlent « comme les dangers réels qu'il présente en terme de contenus, d'absence de sécurité et de protection des données personnelles font d'Internet un média peu accueillant pour les enfants. La délinquance et la criminalité qui y trouvent une place grandissante, comme le manque d'éthique d'un grand nombre de sites, présentent de sérieux dangers pour les enfants comme pour les adolescents »

Pour Ramatha (2003) la situation parait alarmante dans la mesure où nombreux sont les jeunes internautes qui « déclarent visiter les sites pornographiques, ce qui culturellement pose problème » puisque ces pratiques étrangères ne font guère bon ménage avec les normes socio-culturelles de l'Afrique au sud du Sahara. La prostitution est légalisée sur le Net, à travers des femmes de moeurs légères qui dévoilent les parties intimes de leurs corps à travers photos et vidéos pornographiques à but lucratif. Ces déviances sociales normalisées sur la Toile mondiale sont mises à l'index par Kent (2000) lorsqu'il note que la pratique de l'arnaque s'intensifie dans ce monde virtuel : « Le cyberespace n'est pas un monde réel : les personnes que vous y rencontrerez ne sont pas forcément identiques sur le Net et dans la vie réelle ». Certaines filles africaines ambitieuses l'ont souvent appris à leurs dépens. Souvent, les rêves fous qu'elles ont longtemps caressés en surfant sur les nombreux sites de rencontre se sont transformés en cauchemars. Leurs « maris ou amis du Net » se sont mués en bourreaux,

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proxénètes et autres trafiquants d'êtres humains une fois le contact physique établi loin de leur milieu social sécurisant.

Les enfants de nos jours disposent presque tous des téléphones portables peuvent aisément télécharger ces vidéos et images moralement nocives sur leurs cartes mémoires pour s'en délecter discrètement, parfois en plein cours au grand dam de leurs enseignants.

A côté des risques liés à l'usage des TIC par les jeunes apprenants en l'occurrence les lycéens, certains auteurs tels que Larose, Grenon, et Palm (2004) notent que les difficultés de diverse nature entravent l'intégration aisée et satisfaisante de ces technologies communicationnelles dans le champ de la pédagogie en Afrique noire. « Les obstacles à une mise en oeuvre plus efficace et surtout mieux intégrée des TIC en enseignement sont nombreux. Outre ceux qui relèvent des contenus et de la cohérence de la formation initiale ou continue qui leur est offerte, les praticiens sont confrontés à plusieurs irritants environnements qui, à la fois réduisent la probabilité qu'ils utilisent plus et mieux ces ressources et qu'ils en diversifient le profil d'intégration. Qu'il s'agisse de la disponibilité des équipements, de leur qualité (...), de celle des ressources humaines qualifiées ou compétentes qui sont rapidement accessibles pour les praticiens (...)

En effet, force est de constater que jusque-là, dans notre pays le Bénin, les équipements informatiques avec connexion au Net sont encore rares, à part certains cyber-centres de la Capitale et services administratifs publics et privés qui en disposent. Il est vrai que beaucoup de bureaux de l'administration publique et les établissements d'enseignement supérieur publics et privés disposent des salles multimédias ou informatiques, mais l'accès à la Toile mondiale pose encore problème. Des auteurs comme Bideau (2006), Dufort (2004), Danoye (2002), Gervais (2000), ont analysé ces difficultés qui sont entre autres :

- Difficultés économiques : elles sont liées au financement des TIC, à l'acquisition légale de certaines applications et contenus pédagogiques « qui entraînent des coûts récurrents pour les commissions scolaires ». Citons aussi les coûts des abonnements annuels à des périodiques, journaux, vidéos en ligne, à l'accès aux services d'animation pédagogique en ligne ;

- Problèmes de repérages des informations utiles, pédagogiques et diffusion des ressources numériques.

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Les TIC et surtout l'Internet demeurent encore élitistes, n'étant pas véritablement à la portée de tous les Africains et particulièrement les Béninois. Ainsi, même les usagers qui parviennent à accéder au Net, se confrontent aux entraves liées au tri des données informatives et éducationnelles. Selon Gervais (2000), « Les enseignants et les élèves éprouvent de grandes difficultés à trouver l'information sur les contenus disponibles sur Internet. L'appropriation par ceux-ci de matériels pédagogiques et didactique complémentaires en soutien aux apprentissages des élèves et en complément aux ressources imprimées (manuels scolaire notamment) semble toujours difficile même si les technologies sont disponibles à l'école depuis le milieu des années quatre-vingt »

Il n'est pas évident d'évaluer la masse de données numériques communicationnelles disponibles sur le Web en vue de distinguer l'utile du ludique ou futile. En fait, les contenues de ces piles ou flots d'informations accessibles sur la Toile mondiale posent légitimement le problème de leur validité et crédibilité susceptibles d'être instructives ou divertissantes. Alors que les éducateurs désirent se servir des ressources numériques cognitives parfaitement adaptées aux approches pédagogiques en vogue. Larose, Grenon et Palm (2004) soulignent dans une enquête qu'ils ont effectué que seulement « 62% des enseignants répondants demandent à leurs élèves de faire des recherches d'informations sur Internet. » Cela démontre à suffisance que les recherches documentaires ordonnées par les enseignants à leurs apprenants ne sont pas systématiques en Afrique.

A cet effet pour Pouts-Lajus (2001), la question de l'efficacité pédagogique des TICE est redoutable et « comme il y a des croyants et des athées, il y'a des partisans des TICE et des adversaires des TICE ». Certains pourfendeurs estiment que l'écran installe entre l'élève et l'objet de son apprentissage, une distance préjudiciable sur le plan cognitif (Cité par Poyet 2009). Ils soulignent aussi que l'outil informatique qui fait l'objet de convoitise et d'attraction des adolescents produirait des effets nocifs sur le plan physique et psychologique : les TIC peuvent nuire à la santé de nos jeunes utilisateurs qui sont désaxés sous l'angle éducationnel. On citerait en exemple les effets nocifs de l'usage régulier des téléphones portables sur la santé de ses utilisateurs.

Bideau (2000), lui souligne que l'usage des ordinateurs en classe est quelque peu stressant, encombrant et voire importunant, comparable à la cohabitation avec un éléphant. On tente de le dompter sinon de l'apprivoiser au meilleur des cas. Il en est ainsi des technologies, compare l'auteur, puisque ses usagers tant apprenants qu'éducateurs ont intérêt à les adopter

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dans leurs pratiques et démarches pédagogiques en changeant leurs habitudes et comportements. Mais changer de comportements en situation d'enseignement ou d'approches pédagogiques, s'inquiète-t-il, ce n'est pas évident, dans la mesure où l'habitude a la dent dure, surtout quand elle devient une seconde nature.

Laferriere et al (1999), pour sa part, dans un article mis en ligne, insiste sur le fait que l'intégration réussie des TIC dans le domaine de l'enseignement exige que les enseignants et leurs apprenants soient d'abord mieux équipés et aient accès à des meilleures ressources pédagogiques et cognitives, pour éviter des redites et redondances inutiles.

El Methni Mohamed (2008), lui, tout en reconnaissant les apports fructueux des TIC à l'enseignement et à la formation, suggère que l'enseignant puisse avant tout maîtriser les techniques informatiques en vue de demeurer maître et possesseur des programmes éducatifs qu'il utilise dans sa classe. Car après tout, c'est lui la pierre angulaire du système éducatif. Il relève que le fait d'accorder une confiance exacerbée aux apprenants sans pour autant les contrôler peut laisser germer en eux l'esprit de paresse et surtout de passivité. Somme toute, l'enseignant doit rester dans son rôle en vue d'optimiser ses résultats avec ou sans l'usage des TIC.

Les effets nocifs des Tic et singulièrement du Net ne se manifestent pas seulement sur la santé mentale des jeunes gens, mais aussi peuvent pervertir, ou du moins entrainer les adolescents africains vers une certaine déviance de leurs relations socio-culturelles. D'où des cas d'arnaque et des rencontres qui se sont transformées en cauchemars pour certaines jeunes filles noires. Serge POUTS-LAJUS dans « L'école à l'heure d'Internet », affirme que les jeunes ont « investi des machines à communiquer avec un tel engouement que cela modifie leur être social, et aussi leur psychologie ». L'Internet a en effet de plus en plus d'influence sur les jeunes modifiant par ricochet leur personnalité. En effet à travers le chat, les jeunes se forgent par goût du snobisme une nouvelle personnalité qui ne leur sied guère. C'est ce que déplore Rigaut (2001) que nous avons déjà cité, dans son livre « Au-delà du virtuel : exploration sociologique de la cyberculture ». Il nomme cette nouvelle tendance à se dépersonnaliser de la part des adolescents « cyber convivialité » qui fait du Net un facteur défavorable à la sociabilité des jeunes utilisateurs d'où le développement de la « cybercriminalité ». Il est à craindre que les adolescents à la longue ne deviennent si accrocs à la Toile mondiale, inaptes à s'affirmer en dehors de l'Internet, dans la société, à travers la création de personnalité virtuelle. L'auteur de conclure que le Net joue dans les relations sociales un rôle bivalent, établissant une nouvelle

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dynamique créée par les adolescents instruits tout en y constituant un frein majeur, les enferment dans un ghetto psychologique.

Selon une étude menée sur les usages du Net par les jeunes réalisée par deux sociologues des médias, Kredens Et Fontar (2010), parmi les risques identifiés par les jeunes, la mauvaise rencontre avec des personnes peu recommandables est la réponse la plus fréquemment donnée. Les autres risques sont les virus, les bugs et les spams ou pourriels qui sont les publicités illégales expédiées sans le consentement du récepteur. Les deux chercheurs ont aussi noté la fréquence sur le Web des contenus documentaires et audio-visuels violents ou réservés aux adultes tels les vidéos traitant de la sexualité (pornographie) et en dernier lieu, les escroqueries et autres problèmes inhérents au faux et usage du faux. Les dangers se rencontrent donc dans tous les domaines : la mauvaise rencontre, les atteintes à la vie privée, la violence du contenu de certains sites visités, la cyber escroquerie, la cyber délinquance et la désinformation (utilisation d'informations erronées), et la liste n'est pas exhaustive. En clair, les TIC développent chez les apprenants une intelligence inductive (qui part des effets aux causes) ce qui diffère celle déductive pratiquée sur les bancs de l'école contemporaine.

Pour d'autres, seul l'excès est néfaste comme en toute chose. L'efficacité des TIC repose principalement sur le recensement des « bons usages ». Pour évaluer l'impact des TIC sur l'enseignement et l'apprentissage des élèves, il est nécessaire de s'interroger sur le terme « impact » et sa mesure. Pour mesurer l'impact des TIC, les performances des élèves représentent une variable privilégiée et de nombreuses recherches s'appuient sur l'amélioration des performances des élèves.

Ces différents travaux ont le mérite d'avoir mis en exergue plusieurs aspects liés aux incidences des TIC dans l'enseignement en général, notamment dans d'autres contextes que celui béninois, mais pas dans l'enseignement au CEG2-SAVALOU. C'est justement ce vide que nous voudrions combler en initiant cette recherche qui cherche à faire un bilan des risques auxquelles les élèves pourraient se confronter dans l'usage des TIC capable d'influencer leurs aptitudes scolaires et leurs personnalités au CEG2-SAVALOU.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery