4.3 Discussion des résultats finaux et
validation des hypothèses
Au terme de notre travail de présentation,
d'interprétation des données finales de notre enquête du
terrain, il importe de les synthétiser en vue de répondre
logiquement à notre question de recherche de départ :
Existe-t-il des dangers réels socio-éducatifs qui guettent
les élèves à travers l'usage des TIC dans
l'éducation ?
Le temps passé sur internet est très important :
plusieurs heures par jour pour la majorité des répondants. Ce
résultat est conforme à celui d'autres enquêtes du
même type. Par exemple, Pouts-lajus (1998), affirme que les jeunes ont
« investi des machines à communiquer avec un tel engouement que
cela modifie leur être social, et aussi leur psychologie ».
L'Internet exerce en effet de plus en plus un attrait irrésistible et
une influence déterminante sur les jeunes au point de modifier
défavorablement leur personnalité. En effet à travers le
chat, les adolescents scolarisés tentent de se forger une nouvelle
personnalité, la plupart des cas fausse, s'amusant à se
piéger les uns les autres dans ce monde virtuel.
On remarque que la fréquentation des réseaux est
quasi-permanente pour une grande majorité des répondants comme si
cette connexion les accompagnait tout au long de la journée. 72 % des
élevés ont choisi qu'ils se connectent plusieurs fois par jour
(figure 8). Tiemtore, (2006), clarifie cette question pensant
que les Technologies de l'Information et de la Communication sont
utilisées par les Africains d'abord pour se divertir et rarement pour se
cultiver. Et ceci grâce à l'accès qu'elles permettent
à une très grande quantité de fichiers vidéos et
audio sur Internet, des jeux et aussi, par l'utilisation des moyens de
communication (mail, tchat, forum de discussions, téléphonie IP,
réseaux sociaux, etc.).
56
.
Lorsque nous avons demandé aux élèves si
d'après eux, quels sont les principaux dangers de ces réseaux ?
Le danger le plus fréquemment cité est, de loin, le risque de
faire de mauvaises rencontres 66 % (figure10) (« pervers ; sexuels »,
« pédophiles », « personnes mal intentionnées
», par exemple). Ces réponses sont à peu près
similaires à celles de l'étude de Leroux (2013) qui montre que
L'expression « life log » désigne le fait de publier pour
raconter sa vie en ligne et se raconter, en permanence. Internet est en effet
un espace que les jeunes se sont appropriés pour exprimer leur
subjectivité, leurs émotions avec plus de facilités que
dans la face à face du quotidien (Leroux, 2013).
La figure 13 il ressort que 71 % des élèves ont
répondu qu'internet est nuisible à leur scolarité et
donnent une explication majeure : le temps important passé sur internet
empêche de consacrer suffisamment de temps au travail scolaire. Les
autres explications sont les risques de copier-coller et le risque
d'accéder à de fausses informations. Ces résultats
corroborent avec celle des travaux de, Élodie Kredens et Barbara Fontar
(2010), parmi les risques identifiés par les jeunes, la mauvaise
rencontre est la réponse la plus souvent donnée. Les autres
risques sont les virus, les bugs et les spams. En troisième risque,
apparaît l'affichage de contenus violents ou réservés aux
adultes et en dernier lieu, les escroqueries et les problèmes
liés à l'argent.
La figure 17 montre qu'internet peut apparaître comme un
« bouche-trou » dans les moments d'ennui ou d'inactivité ; il
s'agit donc d'un geste quotidien, banal et il y a une présence
régulière des élèves sur la toile. Du figure 18; on
remarque la naïveté des élèves qui par leur
réponse, montrent qu'ils confondent les deux univers (le réel et
le virtuel) et que leurs activités virtuelles sont primordiales par
rapport à leur vie réelle. Ces réponses sont similaires
à celles des résultats de (Laflamme et al, 2006) qui porte sur
l'« Utilisation d'internet et relations sociales » Dans cet
étude, les auteurs opposent le discours optimiste : internet
représente le futur et un avenir meilleur, il est inéluctable et
stimule la créativité, et le discours pessimiste :
inhumanité des relations sociales, impérialisme d'internet.
La quasi-totalité des enseignants interrogés se
déclarent incompétents, avec les TIC. Seuls 6% d'entre eux se
déclarent être performants ou experts avec les TIC. Ces
résultats corroborent avec l'étude de Hargittai qui a
expliqué que les pratiques sur Internet dépendaient aussi de la
capacité cognitive des individus à se projeter sur la tâche
à accomplir avec ces nouveaux outils et du savoir-faire technique de
l'usager (Hargittai, 2002).
57
Leurs portées nocives sur les apprentissages scolaires
et la personnalité des adolescents scolarisés se manifestent
à travers leur comportement quelque peu déviant et leurs
aptitudes ou habiletés pédagogiques en berne, et souvent
défaillantes, l'insécurité qui règne su la toile,
cette « jungle technologique » peu sure et moins accueillante pour
les mineures. Nous avons pu nous aussi montrer dans nos inverstigation que les
dangers technologiques menacent dangereusement l'éducation et
l'instruction de nos jeunes gens. Et cela est la résultante ou constitue
les effets négatifs de l'engouement voire la passion que
déchaîne l'avènement des TIC sous nos tropiques. Ils sont
visiblement extasiés par les prouesses technologiques
communicationnelles modernes au point de se laisser glisser vers l'abîme,
pratiquant la politique d'autruche, du fait que la raison a cédé
le pas à la passion. C'est pourquoi, certains apprenants brillent par
une impolitesse caractérisée. Ce faisant, ils ignorent royalement
les conséquences fâcheuses de tels comportements inciviques sur
leurs habiletés ou aptitudes pédagogiques voire progrès
intellectuel. Nous osons humblement croire que nos hypothèses
émises dans l'optique de vérifier lesdites réalités
socio-éducatives se sont avérées confirmées,
partiellement validées et nos objectifs atteints, au vu des
résultats obtenus auprès des enseignants. Par contre, ces
hypothèses se retrouvent infirmées conformément aux
résultats obtenus à travers le sondage des élèves
qui affirment être prioritairement attirés par le Net grâce
à ces atouts pédagogiques et cognitives, jugeant «
instructives » et « civilisantes » les données
informatives dont renferme la Toile mondiale. Ce qui parait tout de même
étonnant car ils se trahissent eux-mêmes à travers leur
usage passionné des TIC devenus un terrain de jeu et des gadgets
technologiques destinés à satisfaire leur goût
prononcé pour les loisirs, les jeux et le visionnages des images,
vidéos et films peu éducatifs.
|