1.1.3. Aperçu sur les légumineuses
1.1.3.1. Caractéristiques
Les légumineuses ont une bonne adaptation à la
culture en association. Cette adaptation s'appuie sur diverses
caractéristiques de cette famille botanique qui sont :
? Généralement héliophiles mais
tolèrent l'ombrage (sauf l'arachide), elles s'accommodent de la
présence de nombreux partenaires ; leur cycle photosynthétique en
C3, complémentaire de celui en C4 de certaines céréales
(maïs), permet une amélioration de la photosynthèse globale
de l'association ;
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? Un cycle court (surtout pour les légumineuses
alimentaires), elles peuvent être combinées à des plantes
annuelles en tirant parti de la complémentarité temporelle entre
espèces ;
? Elles sont peu concurrentes vis-à-vis des ressources
minérales, particulièrement pour l'azote ;
? Elles fournissent éventuellement des reliquats
d'azote aux plantes partenaires ou aux cultures suivantes (Hellou, 2014).
1.1.3.2. Insertion des légumineuses dans les
systèmes de culture
Les recherches sur les légumineuses montrent qu'elles
jouent un triple rôle de protection des sols contre la
dégradation, de lutte contre les adventices et d'amélioration et
du maintien de la fertilité des sols par la fixation de l'azote
atmosphérique.
? Importance des légumineuses dans la
protection des sols contre la dégradation et dans la lutte contre les
adventices
Les légumineuses sont considérées comme
des plantes de couverture qui peuvent permettre de protéger les sols
contre la dégradation.
Les études menées par Zougmoré et
al. (1999) révèlent que les légumineuses par la
production de biomasse sont intéressantes dans la protection de la
surface du sol. A 30 jours après semis, il a noté que la
légumineuse (Canavalia ensiformis) assure une couverture du sol
de 38 % contre 20 % pour Mucuna spp.
? Importance des légumineuses dans le maintien
de la fertilité des sols
Concernant la fixation symbiotique de l'azote (N2)
atmosphérique, Bado (2002) indique dans une revue de la
littérature qu'elle se fait par plusieurs mécanismes dont le plus
important et le plus connu est la fixation biologique par des micro-organismes
libres ou vivants en symbiose avec certaines plantes comme les
légumineuses. Les racines des légumineuses peuvent ainsi
être infectées par des bactéries du genre Rhizobium et
entraîner la formation de nodules appelés nodosités. La
légumineuse (la plante hôte) offre à travers les nodules un
micro habitat favorable à la bactérie et des substrats
carbonés provenant de la photosynthèse. La bactérie fixe
l'azote atmosphérique (N2) et le transfert à la
légumineuse sous forme assimilable (Lahbib et al., 1981). Cette
association à bénéfice réciproque entre la
légumineuse et les bactéries est appelée symbiose
permettant une fixation de l'azote de l'atmosphère. Les quantités
d'azote fixées sont très variables d'une espèce à
l'autre et pour une même espèce car l'activité symbiotique
est
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influencée par les souches bactériennes,
l'espèce végétale et les facteurs du milieu (Wani et
al., 1995, Bationo et al., 1998 ; Anugroho et al., 2010
; Douxchamps et al., 2010).
? Importance des légumineuses dans
l'alimentation des animaux, l'amélioration des rendements agricoles et
des revenus des exploitations
Les légumineuses produisent du fourrage de
qualité pour alimenter les animaux (César et al., 2004 ;
Ehouinsou, 2004 ; Diouf et Rippstein, 2004). Les travaux de César et
al. (2004) montrent que la teneur en matières azotées
digestibles des légumineuses est supérieure à 200g / kg et
que celle des graminées n'atteint pas 125 g / kg et peut baisser
jusqu'à zéro.
Les travaux de Diouf et Rippstein (2004) au
Sénégal, indiquent que l'hectare de niébé peut
permettre la production de 334 litres de lait, alors que l'hectare d'arachide
en permet 314 litres et celui du sorgho seulement 53 litres chez une vache
locale de 250 kg.
Par l'amélioration de la fertilité des sols, les
légumineuses permettent d'améliorer également les
rendements d'autres cultures (Azontondé, 1993 ; Segda et al.,
2000 ; Bambara et al., 2008). Les données
d'Azontondé (1993) indiquent qu'en 1988 le rendement grain du maïs
était de 1300 kg / ha en culture pure et de 200 kg / ha en association
avec le mucuna et que 5 ans après (en 1993) le rendement grain du
maïs en association (2 800 kg / ha) avec le mucuna est supérieur
à celui obtenu en culture pure (600 kg / ha).
? Contraintes à l'introduction des
légumineuses dans les systèmes de culture
Les contraintes à l'introduction des
légumineuses dans les systèmes de culture peuvent être
d'ordre technique, et d'ordre socio-économique.
? Au plan technique, les légumineuses sont exigeantes
en phosphore (Bado, 2002 ; Carsky et al., 2003 ; César et
al., 2004) et la plupart d'entre elles ne produisent pas suffisamment.
L'association des légumineuses à d'autres
cultures (céréales) peut être source de compétition
pour la lumière, l'eau et les éléments minéraux, ce
qui peut affecter les rendements des cultures (Lithourgidis et al.,
2011).
? Au plan socio-économique, La faible
disponibilité des terres cultivables défavorise la culture des
légumineuses au profit des céréales et du coton dans
certaines zones.
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