CHAPITRE I : CULTURE
EN BANDES ALTERNEES
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1.1. GENERALITES
1.1.1. Définitions des termes
L'association culturale peut être définie comme
la culture de deux ou plusieurs espèces végétales (ou
variétés) sur une même parcelle, avec chevauchement de
leurs cycles biologiques dans le temps (Salez, 1988).
Il existe quatre types d'associations culturales correspondant
à des « arrangements spatiaux » qui sont :
y' La culture mixte ou culture en
mélange (mixed intercropping ou mixed cropping), se caractérise
par une alternance des espèces à l'intérieur des lignes de
semis ou bien une disposition en vrac sur le billon; les composantes y
apparaissent intimement mêlées; il s'agit du type d'association le
plus représenté dans l'Ouest Cameroun (Salez, 1988).
y' La culture intercalaire ou en lignes
alternées (row intercropping) présente une alternance de rangs
(ou lignes de semis) chaque rang étant composé d'une seule des
espèces représentées (Traoré, 2009).
y' La culture en bandes (strip intercropping)
fait alterner quatre à dix rangs de chaque composante de l'association;
ces bandes sont suffisamment étroites pour qu'il y ait interaction des
espèces et suffisamment larges pour permettre une culture
indépendante de chaque espèce (mécanisation) (Salez,
1988).
y' La culture en relais ou
dérobée (relay intercropping) fait interférer les cycles
des différentes composantes pendant une période relativement
courte, du fait d'un semis échelonné de ces composantes (Salez,
1988).
Dans la bibliographie rédigée en anglais, le
terme « intercropping » correspond généralement aux
cultures associées au sens large sans distinction entre les quatre types
énoncés ci-dessus.
1.1.2. Principaux avantages des cultures
associées
La période où les cultures associées
n'étaient considérées que comme une pratique «
arriérée », devant nécessairement évoluer vers
la monoculture hautement mécanisée, semble maintenant
révolue.
Les avantages les plus nets de la pratique des associations de
cultures s'articulent autour de quatre axes :
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y' Une bonne utilisation des ressources de l'environnement
(eau, éléments minéraux, lumière) : celle-ci est
due à une complémentarité spatiale et temporelle des
appareils foliaires et racinaires ; la couverture du sol, meilleure qu'en
culture pure, limite les risques d'érosion, d'où
l'intérêt des cultures associées sur fortes pentes; le
billonnage, en assurant un meilleur enracinement, accroit cette
complémentarité. Ces caractéristiques permettent aux
associations culturales de tirer parti des milieux dont le niveau de ressources
est limitant (Salez, 1988).
y' La stabilité et la sécurité des
productions : la multiplicité des plantes cultivées
entraîne une répartition des risques, toutes les plantes
n'étant pas affectées au même degré par les
aléas d'ordre climatique ou phytosanitaire. Cette stabilité se
fonde essentiellement sur le phénomène de croissance
compensatrice : le mauvais développement de l'espèce
particulièrement sensible à un aléa donné est
largement compensé par un surcroît de développement (du
fait d'une disponibilité accrue des ressources) des autres
espèces par rapport à celui qu'elles auraient eu en culture pure
(Salez, 1988).
y' L'augmentation des rendements : l'utilisation plus
efficiente des ressources et la croissance compensatrice aboutissent
naturellement à un supplément de rendement (appelé
«sur rendement», «over yield», «transgressive yield)
de l'association par rapport aux cultures pures; ce « sur rendement »
exprimé par le Land Equivalent Ratio (LER) se situe très souvent
entre 20 et 50% voire plus lorsque l'on associe espèces annuelles et
pérennes (Bedoussac, 2009 ; Beauval, sd).
y' Répartition plus régulière du travail
dans le temps : cet étaiement du travail qui n'implique pas
forcément une meilleure valorisation du travail permet du moins
d'écrêter les pointes de travail (Beauval, sd).
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