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Effet de la culture en bande et du zaï sur l’amélioration de la production du mil et du niébé dans le département de Mayahi.


par Souleymane LAMINOU ADAMOU
Université Dan Dicko Dankoulodo de Maradi-Niger - Master II en production végétale durable 2019
  

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INTRODUCTION

Le Niger est l'un des pays Ouest Africain soumis à un climat de type sahélien dont les principales caractéristiques sont une pluviométrie faible, variable dans le temps et dans l'espace, des températures élevées et des vents, tendant à accentuer son aridité (ANADIA, 2014). Il fait partie des pays les plus vulnérables au monde en raison du contexte lié à son climat, ses institutions, son économie et son environnement (Banque mondiale, 2018).

Des nombreux signes attestent que le paysage Nigérien subit des modifications, parfois irréversibles, accentuées depuis une trentaine d'années. Les raisons de cette évolution tiennent à deux facteurs convergents : série de sécheresses qui se sont succédées au Sahel depuis la fin des années 60 (1973-1974, 1983-1984 et 2004- 2005) et l'accroissement de la population humaine (PANA, 2006). L'agriculture demeure la principale activité économique du Niger où elle occupe 86 % de la population. Essentiellement pluviale, c'est une activité pratiquée de manière traditionnelle, avant tout destinée à la consommation familiale et à l'autosuffisance alimentaire nationale (Hauchard, 2007). Cependant, les systèmes de production alimentaire sont confrontés à d'immenses difficultés qui sont entre autres la dégradation continue de terres, les pressions liées à l'occupation des sols et le changement climatique. Ces contraintes nuisent à des millions d'agriculteurs des pays en développement, qui doivent lutter pour nourrir leur famille (Winterbottom et al., 2014 ; Botoni et Sébastien 2012).

L'amélioration de la production agricole et la sécurité alimentaire est un des défis majeurs qui préoccupe les autorités, les producteurs et les scientifiques du Niger du Burkina Faso et du Sénégal. Ces derniers l'ont déjà dit : l'insécurité alimentaire n'y est rien d'autre que le résultat d'une production agricole insuffisante générée par la pratique de systèmes de culture non durables par les producteurs (CORAF, 2011). En effet, à l'horizon 2050 la région Ouest Africaine passera de 350 millions à près de 500 millions en 2050 si ces tendances se confirment. Sans mesures d'adaptation surtout climatique, les rendements des céréales baisseront de 10 à 50 % en Afrique soudano sahélienne selon Botoni et al. (2015) et de 10 à 15% d'ici 2025 selon Jerome et al. (2013) ; alors que 20% des populations sont déjà structurellement vulnérables et que les crises alimentaires sont régulières (CILSS, 2013). On estime qu'en 2100, l'Afrique de l'Ouest subira les pertes agricoles les plus élevées dans le monde, entre 2 et 4 % de son PIB.

Les prévisions sur les changements climatiques convergent toutes vers les mêmes conclusions : une hausse généralisée des températures, une montée du niveau des mers, une variabilité

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accrue de la pluviométrie et des caractéristiques de la saison des pluies et une recrudescence des phénomènes extrêmes (Botoni et al., 2015). A titre illustratif, la hausse de la température moyenne entre 1980/99 et 2080/99 pourrait atteindre entre 3 et 4°C sur l'ensemble du continent soit 1,5 fois plus qu'au niveau mondial (OCDE/CSAO, 2008).

Pour se faire, l'agriculture doit relever trois défis majeurs : « nourrir une population croissante ; contribuer à la réduction de la pauvreté rurale et urbaine ; et répondre aux inquiétudes sur la gestion des ressources naturelles tout en assurant une production suffisante » Il est donc urgent de trouver les voies menant à une autre forme d'agriculture, plus durable : c'est-à-dire viable économiquement, acceptable socialement et n'abusant pas des ressources et respectueuse de l'environnement (Noirard et al., 2011). A cet effet, plusieurs technologies sont disponibles en zone sahélienne. La culture sous zaï agricole et l'association culturale notamment la culture en bande alternées qui englobe rotation et association entre légumineuse et céréale peuvent être des pratiques assez prometteuses pour la gestion de l'eau et de la fertilité des sols. Ces technologies permettent une optimisation des modalités culturales de céréales et légumineuses, le choix variétal, la densité de semis et le choix de la technique culturale restent de ce fait une étape cruciale (Jérôme et al., 2013 ; Bado, 2002 ; Elodie, 2012) bien qu'ils peuvent dépendre d'un certain nombre de facteurs comme les traditions locales (Singh et Ajeigbe, 2000).

C'est pour faire face à ces défis cités ci-haut que le projet Sahel Bio a travaillé dans 40 villages du Département de Mayahi à Maradi. Sahel Bio est un cabinet d'étude créée en 2013 à l'initiative de sept jeunes diplômés en agronomie et en sciences sociales.

La présente étude a concerné principalement deux (2) des technologies diffusées. L'objectif global est de connaitre l'effet de la culture en bande alternée et du zaï sur l'amélioration de la production du mil et du niébé dans le Département de Mayahi.

Pour atteindre l'objectif global, les axes de recherche suivants ont été définis :

y' Déterminer l'apport de la pratique des cultures en bandes alternées sur le rendement du mil et du niébé ;

y' Evaluer la compétition entre les cultures (mil et niébé) en association à travers le ratio de compétitivité ;

y' Evaluer la marge bénéficiaire de la culture en bande alternée par rapport à la pratique habituelle des producteurs (association en vrac) avec l'indice d'avantage monétaire par rapport à la culture en pure ou monoculture ;

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y' Evaluer le rendement induit par la culture sous zaï agricole par rapport à la pratique traditionnelle des producteurs ;

y' Evaluer la marge bénéficiaire de la pratique du zaï agricole par rapport à la pratique habituelle des producteurs

Aussi, cinq (5) hypothèses sont émises, à savoir :

y' La technique de culture en bande alternée améliore la productivité agricole ;

y' la compétition du mil face au niébé ou vice versa est très négligeable en culture en bande alternée ;

y' la marge bénéficiaire induite par la culture en bande alternée est doublement supérieure

à celle de la pratique habituelle des producteurs avec un MAI élevé ; y' Les investissements dans la pratique du zaï agricole contribuent de façon significative à

l'amélioration de la production agro-pastorale ;

y' Les revenus engendrés par la pratique du zaï agricole rendent à un seuil acceptable les populations moins vulnérables aux effets de sécheresse.

Le présente mémoire s'articule autour de deux (2) chapitres chacun segmenté en différentes parties qui sont :

y' Une première partie consacrée à une synthèse bibliographique faisant une revue de la littérature pour bien cerner les différents concepts de la présente étude ; y' La méthodologie de l'étude est abordée dans la deuxième partie du document ; y' La troisième partie est consacrée aux résultats et discussion.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery