2) Royauté médiévale et Religion
catholique
Le régime politique le plus répandu est la
monarchie mais les souverains ne détiennent pas un pouvoir absolu : les
princes, mais surtout l'Eglise, étaient des acteurs politiques dont ils
devaient tenir compte. Au moyen âge classique, certains rois, en Europe,
tentent d'unifier leurs Etats en s'appuyant sur les notions juridiques
concernant la féodalité. Le peuple est sous le protectorat du
roi. A la disparition du dernier empereur d'Occident (Ve siècle), les
rois barbares instaurent une nouvelle forme de pouvoir, reniant la
royauté médiévale. Ce pouvoir se transmet de façon
héréditaire, donc dynastique, et ce, malgré une
élection "théorique". Le sacrement de certains de ces rois les
place au-dessus des seigneurs. Dès le haut moyen âge, la
volonté de l'Eglise d'étendre le christianisme, appuyée
par Rome, est confrontée à des résistances au sein
même de la chrétienté, surtout en milieu rural d'où
le mot « païen » paganus (habitant de la campagne). Faire
entendre le message du Christ aux peuples barbares, faire appliquer la morale
chrétienne, en rappelant les interdits, était la
préoccupation des rois chrétiens.
8 Fondé par Ugo di Payns, dicté par la règle
de San Bernardo de Chiaravelle, cet ordre qui relève du domaine
religieux mais également du militaire, acquiert et étend son
pouvoir aussi bien politiquement qu'économiquement. Il est aussi
à l'origine, d'une nouvelle expression architecturale, puisée en
partie dans la culture Arabe et qui s'étendra de la France à
presque toute l'Europe : l'art Gothique.
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En effet, durant le Moyen Age, dans chaque aspect de
l'existence la foi transparaissait : le Christ, les Apôtres, les
Prophètes étaient sans cesse évoqués. A chaque
perturbation du cours ordonné de la nature on invoquait les patrons
célestes et les endroits où étaient conservées les
reliques dégageaient une présence rassurante. On
réprimandait et consolait les hommes aux portes des cathédrales
et des autels. La croix et les images des Saints, placées aux carrefours
des rues et des ponts, accompagnaient le chemin des pèlerins ; les
cloches des églises et des couvents donnait le tempo de la
journée. Le Pape gouvernait la société chrétienne
et même les souverains régnaient au nom de Dieu, oints d'huile
sacrée. Les outils de travail, les animaux, la nourriture et les
armées étaient solennellement bénis. En 313, l'Edit de
Milan accorde la liberté de culte aux chrétiens ; en 381, le
christianisme devient religion d'Etat et se diffuse sur une majeure partie de
l'Europe.L'Eglise abrite les lettrés, les théologiens et tous les
érudits, atout majeur face à l'illettrisme des peuples et des
aristocrates barbares. De plus cela servit à la survie de la culture
latine classique et de l'art, selon les témoignages des moines et des
évêques. Dans les monastères, l'on continue à
enseigner le trivium et le quadrivium.
Au VIII e siècle, c'est le pouvoir de la papauté
qui s'étend sur l'occident chrétien, grâce à la
puissante montée du christianisme. Rome, la ville des empereurs devient
donc celle des papes, du fait que s'y trouvent les reliques de St Pierre et les
royaumes barbares se laissent transformer par le christianisme qui scèle
un nouveau monde. Le pape, même, devient un véritable monarque au
XIIIe siècle. Sa puissance lui permet de s'opposer aux empereurs et
d'utiliser l'excommunication comme arme. L'empereur, se réclamant de
l'héritage romain, exerce, en théorie, un pouvoir universel, et
protégerait l'Eglise.
« Au début du XIIIe siècle, l'explosant
mouvement monastique finit par s'éteindre et le renouveau du
christianisme occidental dépendit dorénavant des nouveaux ordres
mendiants comme celui des franciscains ( crée par François
d'Assise - Ombrie - 1181-1226 ) et celui des Dominicains, fondé à
St Domingue par Domingo de Guzman. François d'Assise était
célébre pour son amour des hommes et du monde naturel. Le
célèbre peintre Giotto l'immortalisa par une de ses oeuvres
(alors qu'il prêche la bonne parole aux oiseaux. Il devint mendiant
après avoir renoncé aux plaisirs et richesses de ce monde et
consacra sa vie aux pauvres, aux malades ainsi qu'à l'ordre des
frères mineurs, qu'il créa en 1210, puis l'ordre des pauvres
dames qu'il fonda avec une de ses fidèles en 1212. Les membres de ses
ordres avaient pour interdiction de posséder quoi que ce fût, ils
devaient aider les pauvres et répandre la foi ». (Hallam, 1997)
LE SERMON AUX OISEAUX 9
Giotto*
*Giotto di Bondone ou Ambrogiotto di Bondone (1267 - 1337
à Florence) est un peintre, un sculpteur et un architecte italien du
Trecento, dont les oeuvres sont à l'origine du renouveau de la peinture
occidentale. C'est l'influence de sa peinture qui va provoquer le vaste
mouvement de la Renaissance à partir du siècle suivant dont il
est l'un des maîtres en Italie au début du XIVe siècle. En
cette fin du Moyen Âge, Giotto est le premier artiste dont la
pensée et la nouvelle vision du monde aidèrent à
construire ce mouvement, l'humanisme, qui place l'homme à la place
centrale de l'univers et le rend maître de son propre destin.
Les fresques que Giotto a peintes à Florence
(église Santa Croce de Florence), à Assise (basilique
Saint-François d'Assise) et à Padoue (chapelle des Scrovegni dans
l'église de l'Arena de Padoue) figurent parmi les sommets de l'art
chrétien.
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