Partie II
La Société au Moyen Age en Europe
1) Introduction
La période du Haut Moyen Age ( de 410 à 1050 )
est la plus représentatrice d'invasions barbares et de disettes depuis
la chute de l'Empire Romain, suite aux conflits internes, aux incursions
barbares, aux épidémies de peste et à la famine. L'on ne
parlait pas de manger mais de survivre et ce dans des conditions
d'hygiéne déplorables et des rapports « sociaux »
très tendus.
L'on dormait dans des grottes, des baraques, des cabanes ou
des étables. Les populations effrayées abandonnaient les villes
oû elles n'étaient plus en sécurité ni ne trouvaient
plus de quoi subsister et se réfugiaient dans les campagnes, les
collines et les lieux où elles se sentaient plus protégées
et soutenues comme autour des Paroisses qui commençaient à
naître et des forteresses des plus puissants. Ainsi se formèrent
petit à petit sur les anciennes structures Romaines,
particulièrement nombreuses en Italie ( mais aussi Etrusques ) des
petites villes, autour des Châteaux ainsi que des bourgs, et villages
à la campagne. Ceci favorisa la naissance et le développement du
Féodalisme : première forme de gouvernement pyramidal,
économie autocratique fermée que caractérise la phase
initiale du Moyen Âge.
Le fief, petit Etat, gravitait autour du château : tout
se déroulait dans son environnement, peu d'argent circulait mais l'on
payait beaucoups de taxes : d'un côté le puissant seigneur
féodal, de l'autre des centaines de serfs qui vivaient dans des
conditions désespérées. Le régime féodal ,
organisation hiérarchique de la noblesse liant les membres entre eux qui
a duré du IXe au XIIIe siècle, est ainsi mis en place
principalement pour se protéger des guerres et des envahisseurs. Chaque
seigneur devenait vassal d'un seigneur plus puissant en s'engageant envers lui
et en échange de sa loyauté, recevait un fief, un territoire, ou
un droit de prélever des taxes. Le pouvoir d'un seigneur se mesurait au
nombre de ses vassaux qui n'étaient pas tous seigneurs. En fonction de
leur fortune les seigneurs et rois avaient des châteaux forts plus ou
moins grands et prestigieux. L'empereur Frédéric II (1194-1250)
fit édifier de grandes forteresses en Catane ( Sicile) et à
Castel Monte ( Pouilles) durant son règne en Italie, constructions
souvent d'influence Byzantine ou musulmane.
Ces nouvelles villes, toujours plus fortifiés
deviennent, avec les Paroisses les
premières structures archaïques
d'agrégation sociale consolidant ainsi de vraies formes de vie
urbaines.
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Cette « urbanisation », avec la construction des villes
marinières, favorise la production de marchandises ainsi que les
échanges commerciaux. Les croisades (vers l'an 1000) feront s'ouvrir les
voies de l'Orient : période cruciale car l'effritement de l'Empire
Carolingien, crée la crainte dans les populations. Dans ce climat
d'instabilité politique, de désorganisation sociale, la crise des
valeurs du Christianisme et la famine s'ajoutant à ce chao social,
émerge, sur la péninsule nordique, un "procès" politique,
économique et culturel. Procès qui s'étendra au bassin
méditerranéen, jusqu'aux frontières du monde islamique.
C'est dans ce contexte précis, en 1119, qu'apparaît l'Ordre des
Templiers8 dont certains des membres seront par la suite
persécutés et exécutés car considérés
comme dangereux par l'Eglise et la Monarchie Française. C'est aussi la
naissance des ligues dont la Ligue Lombarde constituée en 1167 (
adhésion de seize cités du nord de l'Italie) et qui soutenue par
le Pape Alexandre III, se confronte à l'Empereur qui dût lui faire
de nombreuses concessions après sa défaite à Legnano. Au
début du XVe siècle, le pouvoir se trouvait partagé dans
la péninsule Italienne, entre cinq grandes cités : Rome,
siège de la Papauté, Florence avec les Médicis en 1434; la
République de Venise ( ayant à sa tête un doge élu
à vie) ; la ville de Milan, gouvernée par les Visconti et enfin
Naples, annexée en 1442 par le Roi d'Aragon et de Sicile Alphonse V le
Magnanime.
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