I.1.3. Le désaccord
idéologique.
Les divergences des vues sur la conception, l'organisation, la
gestion et le contrôle des activités du parti d'une part, ainsi
que les prises des positions du parti incarné dans le leader, d'autre
part, font que certains adhérents ne sont pas d'accord et par
conséquent, abandonnent leurs partis. Quelques rares de nos
enquêtés sont de cet avis : 8 sujets sur 60
enquêtés soit 13,3 % (cfr tableau n° 1).
En effet, l'idéation, l'attribution à des
organes compétents et la surveillance de l'exécution des
activités du parti dépendent du style de direction du leader ou
des tenants de l'Etat-major. Un comportement directorial
caractérisé par un très haut degré de supervision
qui frise l'autocratisme frustre les adhérents subordonnés.
Lorsque la communication est unilatérale, le chef se
borne à dire aux membres du parti que faire, quand, comment, pourquoi et
où faut-il le faire les adhérents se sentent
instrumentalisés dans une certaine mesure parce que le chef ne tient pas
compte de leur volonté et ne vise que a réalisation de
l'intérêt du parti.
Il en est de même lorsque le leader ou les apparatchik
déploient beaucoup d'autorité et très peu de relation
interpersonnelles, l'adhérent subordonné est stressé et se
boit, après accumulation, contraint de quitter le parti.
Par ailleurs, certaines prises de position face aux
problèmes, aux situations politiques du système politique au sein
duquel évolue le parti, déconcertent les adhérents.
Le radicalisme idéologique dans une situation de crise
politique exigeant des accommodements, des concessions entre les acteurs
politiques, passe pour être de l'intransigeance aux yeux de la population
en général et des adhérents en particulier. Par
conséquent, il ne rencontre pas l'assentiment des adhérents dont
l'aspiration est l'accommodement rapide en cas de crise politique.
L'inflexibilité de l'idéologie partisane aux
contingences du système politique est également à la base
des certains rares défections. De même, certains points
idéologiques contraires à l'opinion commune mettent les
adhérents qui ne savent pas les défendre ; mal à
l'aise face aux critiques des adversaires et même facilement
dissuasibles. Ce qui les poussent à quitter leur parti d'origine pour
rejoindre un autre.
Le nombre des défections à la suite des
désaccords idéologiques, traduit par le taux de
dédoctrinalité ou de désidéoligité
s'obtenant du centuple du nombre de désertions du fait des
désaccords idéologiques à dividende de
l'échantillon, est d'une faiblesse remarquable : 13,3 % (cfr.
Tableau n° 1). Il est l'expression de la faiblesse des conflits autour des
idées et des contradictions idéales au sein des partis
politiques.
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