Le transfuge politique au sein des partis politiques implantés à Kisangani.par Marien Mwamba Ngwabi Université de Kisangani - Licence en sciences politiques et administratives 2004 |
I.2.2. Le déficit d'intérêt.Sous cette section, nous regroupons les intérêts partisans non compensés à l'origine des désadhésions au sein des partis politiques. Il s'agit de l'asymbolique partisane et les pertes matérielles. A. L'ASYMBOLIQUE PARTISAN Les défections en nombre relativement moins considérable (08 sujets sur 60 enquêtés soit 13,3 %) au sein des partis politiques sont la conséquence des frustrations qui sont la conséquence des frustrations qui renvoient à l'impossible de satisfaire certaines pulsions au niveau d'une meilleure estime de soi et à la morosité des relations humaines dans le parti. En effet, au besoin d'appartenance et d'estime qu'éprouve constamment l'homme et dont la satisfaction est fonction notamment de l'appartenance aux groupes sociaux, s'ajoutent la nécessité des qualités individuelles et l'acceptation des autres membres du groupe pour satisfaire cette pulsion. La fuite des railleries et de l'indifférence des autres membres du parti est une cause de taille expliquant certaine désadhésion. Elle est la conséquence du fait que le nouvel adhérent ne soit pas imposé par ses qualités, ses mérites au sein du parti comme l'a constaté Maurice DUVERGER à travers le comportement, des intellectuels au sein des partis : « L'attitude des intellectuels à l'intérieur des partis pose toujours des problèmes spéciaux, soient qu'ils éprouvent des difficultés à se maintenir dans les cadres communs, (...) : individualistes ou mystiques, ils occupent une situation à part, souvent instable, qui leur vaut généralement la méfiance des autres partisans »27(*) Les précautions dont s'entourent certains partisans ne permettent pas leur intégration dans le parti. De même, dans des partis à caractère ethnique où l'appréciation des mérites individuels et partant, la possibilité de l'intégration, ne se font que sur base des canaux étroits comme l'appartenance ethnique identique, la proximité géographique et les affinités amicales ; les adhérents ne répondant pas à ces critères se voient quelque peu marginalisés. La décision logique parait l'abandon du parti. L'impossibilité d'intégration par défaut de qualités ou du fait des mauvaises relations au sein du parti expliqué également l'abandon des partis : 8 sujets sur les 60 enquêtés soit 13,3 % sont de cet avis (cfr. Tableau n° 1) B. LE DEFICIT D'ENJEUX Nombre des défections sont l'effet des déceptions dues à la disproportion entre les ambitions nourries, les efforts consentis par l'adhérent et les compensations effectives qui devraient en découler. (27 sujets sur 60 soit 47 % de nos enquêtés ont avancé ces raisons). En effet, comme tout groupe social, le parti politique se fixe effectivement des objectifs, mobilise des ressources pour les poursuivre, déploie un ensemble des valeurs et des normes devant orienter la conduite de ses membres qui, de leur coté, adhérent à ces fondamentaux partisans car les trouvent-ils relativement conforme à leurs propres buts, valeurs, moyens, intérêts et ambitions. Il s'agit là de la capacité du parti à mobiliser ses adhérents autour de sa cause qui doit en principe correspondre à la conviction des membres à se dévouer à la cause du parti. En cas de déficit d'enjeux généralement, il s'observe une dissymétrie entre les ambitions, les espoirs, les mérites et les efforts des adhérents en faveur du parti et les récompenses qu'ils reçoivent en contrepartie comme le démontre l'opinion de nos enquêtés sur le déficit d'intérêts, genèse de leurs défections des partis.
Source : Notre enquête sur terrain (Voir questionnaire question 5, assertion b. Détails. Comme le montre le tableau ci-dessus, dans certains cas, quelques membres des partis désertent parce qu'en adhérant, ils croyaient pouvoir bénéficier des prébendes du parti. N'ayant pu effectivement en bénéficier car étant mobilisées pour le fonctionnement du parti, ils préfèrent s'en retirer pour d'autres, estimés plus généreux. C'est le lot de ceux dont les cupidités sont déçues et de ceux qui taxent les dirigeants des partis d'opaques dans l'affectation des ressources. 10 sujets sur les 27 soit 37% enquêtés ayant attesté avoir quitté leurs partis à cause du déficit des intérêts, évoque la question d'argent (cfr. Tableau n° 3) De même, dans l'autre cas (10 cas sur 27 soit 33,3%), cfr tableau n° 33), les défections sont la conséquence des déceptions d'ambition. L'adhérent qui, croyait pouvoir commercer une carrière politique à travers l'accès au mandat électif à l'intérieur du parti ou dans les collectivités publiques, découvre qu'il ne dispose pas de moyens pour y accéder parce qu'ils ne sont pas mis à sa disposition ou que lui-même ne trouve d'occasions pour en avoir. Ilse trouve donc désarmé et faible par rapport à la hauteur de ses propres ambitions. D'autre pat, le militant actif, en ordre de cotisations, présent dans le champ des forces sociales et politiques, cherchant à rassembler les sympathisants autour de la cause du parti et de son leader, déchante lorsque les avantages (argent, promotion, confiance) qu'il en tire sont inférieurs ou nuls par rapport aux efforts déployés en faveur du bien du parti ou lorsque ses efforts sont carrément méconnus au sein du parti. L'adhérent les plus décisifs finit par choisir l'abandon de ce parti pour un autre à la suite des vaines réactions alternées de silences et de protestation. Huit cas sur 27 soit 29,6% de nos enquêtés, qui ont déserté leurs partis d'origine à cause du déficit d'intérêts, affirment que la dissymétrie entre les mérites, les efforts et les récompenses a été la cause de leur départ (cfr. tableau n° 3). C'est ce déficit d'enjeux que traduit pertinemment bien le taux de devénalité de 45 % (cfr. tableau n° 1) et qui s'explique également les causes des défections dans les partis politiques. * 27 Maurice DUVERGER, op. cit. p. 119 |
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