Le transfuge politique au sein des partis politiques implantés à Kisangani.par Marien Mwamba Ngwabi Université de Kisangani - Licence en sciences politiques et administratives 2004 |
Deuxième partie : TRANSFUGE POLITIQUE ET SURVIEDES PARTIS POLITIQUESDans cette partie es étalée la dynamique caractéristique des partis politiques : la désertion et l'alteradhésion. Ainsi dans son premier chapitre, sont démontrées les causes du transfuge politique à travers les raisons des défections d'un coté et celles de l'alteradhésion de l'autre. Dans son deuxième chapitre, par contre, est analyse un des mécanismes de survie des partis politiques face au phénomène de transfuge. Chapitre premier : LA QUIDITE DU TRANSFUGE POLITIQUEAU SEIN DES PARTIS POLITIQUESDans ce chapitre, il est d'abord question de déceler les causes des désadhésion au sein des partis politiques puis celles de l'alteradhésion pour expliquer enfin le pourquoi du transfuge politique. I.1. LES RAISONS DES DESADHESIONS PARTISANESL'adhésion au parti politique étant un choix délibéré résultant d'un accord rationnel ou sentimental entre cause du parti et les intérêts de l'adhérent, la désadhésion, comprise comme un désengagement du parti, résultat de l'adhésion sème des points d'interrogations notamment sur ses causes. Pour tenter d'aborder ce problème relatif aux causes de la désadhésion, nous avons posé à nos enquêtés la question suivante : vous avez adhéré à plus d'un parti politique, qu'est - ce qui vous a poussé à quitter le parti ? Tableau n° 1 : L'opinion des enquêtés sur les causes des défections
A la lumière de ce tableau, il se dégage que nos enquêtés affirment qu'ils ont abandonné leur parti à cause du mauvais comportement du leader ou des dirigeants de leurs partis, 15 sujets sur 60 soit 25 % sont de cet avis. D'autres par contre reconnaissent avoir quitté leurs partis à cause d'un défit d'intérêt perçu de ceux-ci, 27 sujets sir 60 enquêtés soit 45 % l'ont approuvé. Une autre frange par ailleurs soutient l'opinion selon laquelle leur désertion des partis politiques se justifie du fait des mésententes qu'ils y ont vécues : 8 sujets de nos 50 enquêtés soit 13,3 % de nos enquêtés soutiennent cette opinion. Il en est de même de ceux qui affirment que leur défection des partis politiques a été causée par un désaccord idéologique partiel ou total : 8 sujets sur les 60 enquêtés soit 13,3 % soutiennent cette thèse. Enfin, une infime partie de nos enquêtés affirment avoir quitté leur parti pour d'autres raisons en dehors de celles déjà citées : 2 sujets sur les 60 enquêtés reconnaissent avoir quitté leurs partis du fait des sanctions statutaires ou à la lumière de leur liberté. Il est donné de constaté que plusieurs raisons sont - selon ces opinions - à la base des défections partisanes. Les unes sont liées au leader, les autres aux intérêts, aux désaccords idéologiques, aux relations endopartisanes, au rachat de la liberté, etc. Ces raisons sont singulières ou cumulatives. Cependant nous les regroupons en quelques modèles typiques dans les lignes qui suivent. I.1.1. La déloyauté au leaderL'adhésion à un parti politique est une appropriation, une conciliation par le potentiel adhérent de la cause du parti (objectifs, ressources, valeurs, idéaux,..) et ses propres intérêts. Elle est ainsi une rencontre des fondamentaux du parti - au coeur duquel se plantent les leaders et les apparatchik - et des attentes de l'adhérent à la suite de l'image que la propagande du parti diffuse autour de celui-ci, de ses leaders, de ses objectifs, de ses ressources et de ses valeurs. La désadhésion s'avère par contre une désillusion à la suite du constat de l'écart entre les représentations de l'adhérent autour du parti et la réalité vécue. Pour le cas échéant de la déloyauté au leader, elle est le constat de la différence entre les représentations ou les présupposés construits par l'adhérent sur la moralité, les capacités intellectuelles et la richesse des leaders du parti et la réalité vécue d'eux au sein du parti comme le montre le tableau ci-dessous.
Source : tableau ventilé n° 2 de notre enquête. Tous les membres des partis politiques attendent de leurs leaders politiques certaines qualités à l'instar de celles citées par MICHEL BONGRAD : « qu'elles qualités les électeurs attendent-ils de leurs hommes politiques ? Honnêteté, compétence, dynamisme, ouverture, jeunesse, expérience, disponibilité, proximité et solidarité. »26(*) La découverte des vices moraux du leader qui se reflètent par un comportement imbu d'improbité, d'infidélité et de malhonnêteté à l'égard de lui-même et du parti le fait reprocher de ses adhérents ; sont style autocratique, son impondération dans les jugements, sa partialité dans la prise des décisions au sein du parti entrent en discordance avec l'image que les adhérents s'étaient fait de lui. Cette discordance est la découverte tardive par l'adhérent de l'écart entre les représentations faites du leader et de ses actes. Cette incompatibilité morale avec le leader du fait de ses vices moraux se justifie par une désolidarité morale entre le leader et les adhérents. 8 sujets sur 15 enquêtés qui ont déserté les partis soit 53,3 % affirment l'avoir fait à cause des vices moraux des leaders. (cfr. n° 2) Par ailleurs, la mollesse du leader face aux problèmes urgents, délicat ou particuliers qui requièrent une forte et énergique réaction de sa part contraste avec le renom d'aptitude et de souplesse intellectuelle dont il a jouit et avec la multiple des diplômes universitaires dont il est détenteur. 1 sujet sur 15 enquêtés soit 6,7 % de ceux qui ont déserté les partis l'ont fait, affirment-ils, à cause de l'incapacité intellectuelle de leurs leaders. (cfr. Tableau n° 2). De même, le renom de richesse et l'ostentation de l'opulence du leader, objets d'une campagne de séduction pour l'attrait des adhérents conduisent paradoxalement à leur retrait lorsque le leader, aux yeux des adhérents, s'avère d'une avarice ou d'une parcimonie remarquable envers le parti et ses membres. Quatre sujets sur 15 qui ont déserté les partis à cause du leader soit 26,7% affirment l'avoir fait par désillusion sur la richesse du leader. La croyance, enfin, que le soutien au leader d'origine ethnique, provinciale, géographique identique apporterait plus de gain matériel ou politique est désenchantée lorsque l'adhérent se rend compte de sa fausseté ou de sa stérilité. Ce désenchantement fait l'effet de la découverte retardée d'une naïveté et produit le sentiment d'évasion. Deux sur 15 enquêtés qui ont quitté les partis attestent l'avoir fait après s'être rendu comte de la stérilité de la proximité géographique avec leurs leaders. (cfr tableau n° 2). La déloyauté du leader est donc la perception de l'adhérent par laquelle est constaté l'écart entre les apparences officielles du leader et du parti une désallégeance appréciable par le taux de désallegeance au leader obtenu par le centiple du nombre des désertions du fait de la déloyauté au leader à la dividende de l'échantillon comme l'indique le tableau ci-dessous.
Ceux taux de désallegeance permettent une interprétation global selon laquelle les désertions au sein des partis politiques sont dues moyennement et notamment à la déloyauté aux leaders nationaux ou locaux. * 26 Michel BONGRAD, Le Marketing politique, P.U.F. Que sais-je, Paris, 1986, P.50 |
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