II.2.2.2. les faisceaux
d'enjeux.
Nous examinons sous cette section, l'ensemble
d'intérêts que l'adhésion à un parti politique met
en jeu et qui attire les adhérents. Il s'agit de la symbolique partisane
et des gratifications matérielles.
A. La symbolique partisane.
Une portion, manifestement faible, d'adhésion aux
partis politiques ont des visées symboliques car elles ne valent que par
ce à quoi elles renvoient à savoir, la satisfaction au niveau
d'une meilleure estime de soi, ou encore le sentiment de partager une
expérience humainement enrichissante grâce aux rencontres
effectuées ou à la formation acquise.
En effet, le besoin d'appartenance et d'estime est diversement
constant dans l'homme et la satisfaction est offerte par les groupes dont les
partis politiques en sont les archétypes. La quête de la
cordialité, de la chaleur humaine et de l'identification à une
cause sont une raison importante d'adhésions : 4 sujets sur 60 de
nos enquêtés soit 6,7 % l'ont affirmé (cfr. Tableau n°
5). Satisfaire un désir de rencontrer les amis, les frères,
ont-ils affirmé, a été l'origine de leur
adhésion.
B. Les gratifications matérielles
escomptables
Une autre proportion (14 enquêtés sur 60 soit
23,3 %, (cfr Tableau n° 5) d'adhésions sont une
matérialisation de la volonté marquée de briguer un mandat
politique d'un côté et, la quête de l'argent de l'autre.
En effet, adhérer à un parti politique constitue
la première étape d'une carrière politique car le
dévouement au parti et l'expérience acquise ou les performances y
réalisées constituent souvent des titres à la
désignation d'un mandat électif soit à l'intérieur
du parti comme permanent ou dirigeant soit comme candidat au mandat
électif des collectivités publiques.
En outre, la détention de la carte du parti et le fait
d'y rendre des services peuvent avoir des retombées positives pour
l'accès à un emploi, de même qu'il peut faciliter la
promotion de hauts fonctionnaires dans les entourages politiques (cabinets
ministériels ou des élus locaux).
C'est pourquoi 16,7 % de nos enquêtés affirment
avoir adhéré aux partis politiques parce qu'ils ont des ambitions
de briguer des mandats. Il s'agit là de la vénalité
adhésive indirecte.
Par ailleurs, d'autres adhésions (6,7 % de nos
enquêtés l'ont attesté, cfr Tableau n° 5) sont
commandées par le souci de recherche d'argent dans les partis
politiques ; au fait, les adhérents ne donnent que très
difficilement de l'argent au parti et se révèlent cotisants
particulièrement rétifs. Par contre, en venant dans les partis,
certains croient pouvoir y recevoir de l'argent ou des biens distribués
gratuitement en contrepartie de leur adhésion. Il s'agit là d'un
utilitarisme adhésif qui se traduit par le taux de
vénalité de 6,7 %, (cfr. Tableau n° 5). Il se traduit par la
propension des adhérents à vouloir conditionner leur
adhésion par la distribution d'argent ou sa garanti par le parti.
Il convient donc de noter qu'autant les enjeux partisans
attirent les adhérents dans un parti politique (18 sujets sur 60
enquêtés soit 30 %, cfr. Tableau n°5) autant ils s'en
retirent pour un autre dont les enjeux sont estimés plus colossaux,
comme nous le verrons dans la deuxième partie. Car l'adhésion est
circonstancielle, orientée par l'utilité maximale. Le parti qui
promet le maximum de satisfactions crédibles est plus
adhésible.
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