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La république démocratique du Congo et le défi planétaire du réchauffement climatique. Responsabilités et opportunités conventionnelles internationales.


par Matthieu MUKENGERE NTAKALALWA
Université de Kinshasa - Diplôme d’Etudes Supérieures en Relations Internationales 2018
  

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Section 4. : L'exploitation du CH4 du lac Kivu

De tous les efforts que nous venons de parcourir, il s'agit de la contribution de la forêt congolaise à la lutte contre le réchauffement climatique. Par ailleurs, le lac Kivu contient le CH4, le CO2 et autres gaz qui sont cités parmi les GES, et donc responsables du Changement climatique. Voyons ainsi, dans le point suivant, comment la RDC s'est mise à exploiter ce CH4. Mais avant cela, passons tout d'abord, à la présentation du lac Kivu.

Paragraphe 1. Présentation du lac Kivu

Le lac Kivu sépare la RDC et le Rwanda. Il est situé au Sud de l'Equateur, entre les latitudes 1°34'30» et 2°3O', et 28°50' et 29°23' de longitude Est. Il est l'un de quatre grands lacs du « Rift » Est-africain. Il forme, sur 102km de long et 50km de large (dans sa plus grande largeur), une partie de la frontière naturelle entre la RDC, à l'Ouest, et le Rwanda, à l'Est. Il est situé à 1463m d'altitude par rapport au niveau de la mer et s'étend sur une étendue de 2. 370km2.

La région de l'emplacement actuel du lac Kivu a été l'objet d'une succession des bouleversements tectoniques caractérisés par des épanchements volcaniques qui ont modelé le relief de la région et entrainé une perturbation du réseau hydrographique. De nombreuses recherches effectuées depuis 1937 ont prouvé la présence à l'état dissout, dans le lac Kivu, de quantités suivantes de gaz: 250 à 300 Milliards de m3 de gaz carbonique (CO2), 55 à 60 Milliards de m3 de gaz méthane (CH4), 5 Milliards de m3 d'azote et, des traces de nombreux autres gaz194.

Les concentrations des ions calcium sont faibles par rapport aux autres cations. Le lac Kivu se distingue également par la présence de ces importantes quantités de gaz dissous dans les eaux profondes, spécialement le gaz méthane, le gaz carbonique et l'anhydride sulfurée. Le lac Kivu est le plus grand réservoir naturel connu de gaz méthane avec plus ou moins 63 milliards de mètre cubes195. Il constitue une gigantesque bombe à retardement. En effet, cette vaste étendue d'eau d'une superficie de 2.370 km2 (environ 2400Km2, une profondeur maximale de 485m et un volume d'eau de 580 m3) recèle une grande quantité de méthane et de dioxyde de carbone (CO2).

194Ndimubanzi, E, Etat de lieux de la recherche pétrolière et gazière dans le lac Kivu : deuxième édition de la conférence minière sur la bonne gouvernance et la transparence, Panel 5: Coopération et stabilité régionale grâce à l'exploitation des ressources naturelles transfrontalières (Exposé), Goma-les 24 et 25 Mars 2014. 195Mwenyemali Kaningini, Etude de la croissance, de la production et de l'exploitation de Limnotrissa miodon au lac Kivu, Bassin de Bukavu (Zaïre), Faculté des Sciences, F.UN.D.P., Thèse de Doctorat, Inédit, 1994, p.8.

[197 ]

On préfère ne pas imaginer telle catastrophe dans le lac Kivu, dont les rives sont très peuplées. Le méthane dissous dans l'eau et la proximité du volcan Nyiragongo, un des plus actifs d'Afrique, rendent pourtant ce scénario crédible196.

Avec les lacs camerounais de Nyos et de Monoun, le lac Kivu (quatre fois la taille du lac Léman et une profondeur pouvant atteindre 485 mètres) renferme donc de très fortes concentrations de gaz, ce qui le rend extrêmement dangereux197.

Le Professeur Désiré Wafula Mifumbu, quant à lui, pense que l'explosion du seul gaz méthane du lac Kivu n'est pas évidente à l'ère actuelle en ce sens que la pression exercée par l'eau sur ce gaz est encore supérieure à celle du gaz. Par contre, ajoute-t-il, le danger que présente le lac Kivu est la possibilité d'un tsunami. En effet, les études menées en 2002 et 2008 ont démontré qu'un tsunami caractérisé par des vagues de 4 à 5m est possible ; ceci constituerait un danger imminent au cas où ce tsunami surgissait vers le fond du lac.

L'autre danger prévisible est la possibilité d'éruption du volcan Nyiragongo au fond du lac Kivu, une éruption susceptible de provoquer et montrer le dioxyde de carbone et le gaz méthane, bref, l'explosion ; dans ces conditions, les victimes les plus probables d'une telle explosion seraient constituées de la population de Goma, Gisenyi, Kamembe et la basse partie de Bukavu. Une autre possibilité, enfin, est que lors de l'explosion, le gaz méthane suivrait la direction de la rivière Ruzizi ; dans ce contexte, les populations riveraines des villes ci-haut citées se verraient être épargnées des effets de cette explosion, au détriment de celles de la plaine de Ruzizi (Uvira et ses alentours) qui pourraient en pâtir198.

Une explosion gazeuse du lac Kivu, type lac Nyos, coûterait la vie à plus de 2 millions de personnes selon les scientifiques les plus avertis. Les précisions à cette préoccupation sont à mettre

196 http://www.radiookapi.net/2015/11/20/actualite/societe/la-rdc-et-le-rwanda-signent-un-accord-en-prevision-de-le consulté Mardi le 14 Juin à 11h°°.

197 Matthieu Yalire, Chercheur à l'Observatoire Volcanologique de Goma, sur la rive congolaise du lac ; Justin Mupenge, Conseiller Chargé des questions des Grands Lacs au Ministère Provincial de l'Intérieur, Sécurité, Entités Territoriales Décentralisées et Chargé des Questions des Grands Lacs, interviewé à Bukavu, Lundi, le 12 Mai 2014 à 13h°° ; Interview accordée par le Professeur Ndabereye Nzita M'Mugambi Paulin, jeudi 30 juin 2016, à Bukavu ; http://www.radiookapi.net/2015/11/20/actualite/societe/la-rdc-et-le-rwanda-signent-un-accord-en-prevision-de-l'-exploitation-du-lac-kivu , consulté le 28 Avril 2016 à 14h00.

198 Entretien avec le Professeur Wafula, Vendredi 1er Juillet 2016 à 11h°° à Bukavu.

[198 ]

au crédit d'Emile Ndimubanzi ; selon lui, une explosion gazeuse du lac Kivu, type lac Nyos, coûterait la vie à plus de 2 millions de personnes selon les scientifiques les plus avertis.

En premier lieu, l'auto-explosion suite à la saturation des gaz dissouts : ici, le risque minime selon : les chercheurs membres de l'Institut Océanographique de Woods Hole dans le Massachussetts (concentrations CO2 et CH4 inférieures à la saturation à toute profondeur), le Prof. Michel Halbwachs (la somme des pressions partielles du CO2 et du CH4 atteint seulement 57% de la pression hydrostatique à une profondeur de 280m). Le méthane, solubilité 25 fois inférieure à celle du CO2, est le véritable détonateur de la bombe que constitue le CO2. Le CO2, à lui tout seul, serait insuffisant pour déclencher une explosion gazeuse.

En deuxième lieu, viennent les activités du volcan Nyiragongo : aspect inhabituel de l'éruption de Janvier 2002 : extrusions d'une quantité de magma jaillissant à une distance de 13 Km au Sud du cratère du Nyiragongo, et à seulement 4 Km de la rive du lac.

Troisièmement c'est la présence de petits volcans dormants au fond du lac, révélée par les études bathymétriques : la possibilité d'une extrusion de lave directement sous le lac ne peut être définitivement exclue, car toute la région a connu des fissurations.

Quatrièmement, enfin, c'est l'explosion par erreur humaine : l'exploitation à grande échelle, incontrôlée et sans une étroite surveillance scientifique.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus