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La république démocratique du Congo et le défi planétaire du réchauffement climatique. Responsabilités et opportunités conventionnelles internationales.


par Matthieu MUKENGERE NTAKALALWA
Université de Kinshasa - Diplôme d’Etudes Supérieures en Relations Internationales 2018
  

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B. Financement

Les crédits REDD, doivent être apportés par les pays industrialisés et riches (la Norvège, suivie du Danemark, étant les donateurs principaux). Ils doivent aider les pays en développement à intégrer les préoccupations environnementales de leur politique de développement.

La Banque mondiale a créé un fonds de 300 millions de dollars dédié aux aspects "carbone", le Forest Carbon Partnership Facility « FCPF », dans le cadre du REDD.

Une autre institution de la Banque mondiale, le Partenariat pour le Carbone « PCF », concerne des domaines comme le secteur de l'énergie, les transports, le développement urbain et d'autres

180 IWGIA, AIPP, FPP, Op.cit., p.13.

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domaines liés au développement de l'efficacité énergétique, là où les gaz à effet de serre sont générés.

Au clair, le REDD fait appel à une diversité d'acteurs :

? Institutions internationales (programme Forest Carbon Partnership Facility de la Banque Mondiale) ;

? Etats (ex. : International Climate and Forest Initiative de la Norvège, International Forest Carbon Initiative de l'Australie, etc.) ;

? Entreprises (le Programme REDD+ est soutenu, par exemple, par l'International Tropical Timber Organization, un lobby d'entreprises forestières travaillant dans le secteur des bois tropicaux, qui défend une conception fondée sur le développement durable de l'exploitation des forêts tropicales) ;

? ONG ;

? Certaines Agences de l'ONU (PNUD, PNUE et FAO) ont créé le programme UN-REDD. Il doit aider les pays en développement à mettre en place des politiques de lutte contre la déforestation. Ces mesures comprennent le renforcement des capacités, la gouvernance, l'engagement des peuples autochtones et des besoins techniques.

La première série initiale de neuf pays comprenait la Bolivie, la République démocratique du Congo, l'Indonésie, le Panama, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Paraguay, la Tanzanie, le Vietnam et la Zambie. A ce jour, ces pays auraient bénéficié de la somme, modeste, de 48,3 millions de dollars.

C. Objectifs, enjeux, tâches et principes

Le premier objectif est de lutter contre le réchauffement climatique, mais le REDD implique et vise aussi d'autres effets positifs, dont :

Un contrôle de l'implémentation réelle de l'ensemble des Sous-Programmes visant à lutter contre la déforestation, en particulier à travers un Programme de monitoring (surveillance), dit de « mesure de vérification et de publication » du couvert forestier : Monitoring, Reporting and Verification of forestcover « MRV ». Le monitoring MRV fait partie des tâches principales du programme REDD. Il tente ainsi d'estimer le plus précisément possible les émissions de carbone de chaque site, afin d'établir une base de données référentielle permettant de suivre l'évolution du volume du stock du carbone en temps réel. Ceci requiert une analyse multifactorielle complexe. Les données incluent une

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combinaison de mesures au-dessus du sol, au niveau du sol, de la biomasse souterraine existante à l'intérieur de la zone du projet, des photographies aériennes et des données issues de programmes de télédétection. La mesure directe des paramètres de la forêt, comme la hauteur des arbres, leur diamètre, la taille des houppiers, le profil du tronc, l'identification des espèces permet d'établir des équations allomètriques. Pour effectuer ces mesures on utilise fréquemment des solutions informatisées. Celles-ci combinent la télédétection avec les mesures dendrométriques et permettent d'obtenir des résultats précis (surveillance, à long terme, des placettes permanentes ou transects, les mesures répétitives). Les données recueillies sur le terrain lors des inventaires forestiers nationaux peuvent être utilisées pour la surveillance du couvert forestier (MRV). Cette méthode est utilisée, par exemple, pour les inventaires en Russie, Hongrie, Belgique, Islande, Pérou. Le Center for Global Development (en), un think-tank américain, participe à ce programme de télédétection via son programme FORMA.

Des efforts de préservation et restauration de la biodiversité.

Son principe est de rémunérer les pays en développement et émergents via des contributions provenant des pays industrialisés, que ce soit par le biais d'un marché ou d'un fonds. Bien que l'intensification, c'est-à-dire l'augmentation de la productivité à l'hectare soit une variable clé pour la conservation forestière à long terme, le problème ne peut être résolu par cette simple prescription.

Il n'y a pas de relation simple et univoque entre l'évolution des systèmes agricoles et la déforestation en zone tropicale. Pourtant, la grande tendance à suivre reste l'augmentation des rendements, sans pour autant faire reposer cette augmentation principalement sur l'apport d'intrants chimiques qui accroissent la quantité d'émissions de gaz à effet de serre.

Une des solutions pourrait théoriquement résider dans la diffusion rapide d'un type d'agriculture intensif dans certains pays/régions, et nonobstant, nombre de conséquences problématiques, par exemple, la spécialisation géographique impliquant une logique restrictive de conservation des ressources naturelles pour le monde en développement.

Cette voie tend à exploiter au maximum les conditions favorables de certaines régions pour l'agriculture, afin de préserver indirectement d'autres pays/régions aux conditions moins favorables (stratégie connue sous le nom de « common agricultural pools »).

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Il reste à déterminer en quoi un mécanisme REDD+ pourrait représenter une incitation pour cette stratégie globale, dans la mesure où les zones peu favorables à l'agriculture verraient un avantage économique à toucher les dividendes de REDD+ en minimisant leurs surfaces agricoles, et inversement pour les autres zones.

Des politiques publiques d'accompagnement sont nécessaires. Cela peut se comprendre de quatre manières au moins :

? Promouvoir les changements d'itinéraires techniques ;

? Harmoniser les politiques publiques sectorielles ;

? Adopter le principe des Paiements pour Services Environnementaux « PSE » ; ? Agir sur la demande globale.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci