Section 3. Appuis financiers des partenaires
internationaux
Paragraphe 1. PNUE et le Partenariat pour les Forêts
du Bassin du Congo « PFBC », le Fonds Forestier du Bassin du Congo
« FFBC » et la Convergence de la Commission des Forêts
d'Afrique centrale « COMIFAC »
En 1999, à Yaoundé, un Sommet des chefs
d'État des pays concernés (Cameroun, République
centrafricaine, Gabon, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Guinée
équatoriale, Tchad) a lancé un processus devant permettre une
meilleure gestion des ressources forestières en attribuant de
façon plus transparente les concessions et en instaurant des normes
permettant la régénération de la forêt. En 2002,
lors du Sommet de la terre à Johannesburg, a été
lancé un partenariat pour les forêts du bassin du Congo regroupant
les États-Unis, la France, les États de la COMIFAC, les bailleurs
de fonds et les ONG.
Des aides financières devaient permettre
d'améliorer la gestion des massifs forestiers en promouvant
l'aménagement durable des forêts d'exploitation et en
créant des zones de protection couvrant de 10 à 15 % du massif.
Soucieux d'apporter une réponse concrète à cet engagement,
le Gabon a, le 30 Août 2002, créé un réseau de 13
parcs nationaux couvrant 11,25 % de son territoire. L'annonce de cette
initiative avait été faite par le Président de ce pays,
Omar Bongo, le 4 Septembre 2002 à Johannesbourg.
Certaines ONG internationales de l'environnement restent
très critiques, comme Greenpeace qui réclame un
moratoire sur l'ouverture de nouvelles concessions. D'autres ONG, comme le
World Resource Institute ou le World Wide Fund for Nature ont
entrepris une démarche
171 Nounou, NG., COP22: les pays moins avancés se
préparent à Kinshasa In
http://www.radiookapi.net/2016/09/27/actualite/societe/cop-22-les-pays-moins-avances-se-preparent-kinshasa
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[170 ]
de dialogue avec les exploitants forestiers pour les amener
à des pratiques d'aménagement forestier durable.
Le 5 Février 2005, s'est tenu à Brazzaville le
deuxième Sommet qui a réuni les chefs d'État des pays
concernés. Les Présidents du Cameroun Paul Biya, du Gabon
Omar Bongo Ondimba, du Tchad Idriss Déby, de la République
centrafricaine François Bozizé et de Guinée
équatoriale Teodoro Obiang Nguema Mbasogo ainsi que le président
français Jacques Chirac étaient présents. Ils ont
approuvé un plan d'action commun et signé un Traité
créant une Commission des forêts d'Afrique centrale « COMIFAC
» pour renforcer le partenariat international lancé en 2002
à Johannesburg.
Ce Traité a été signé par le
Congo-Brazzaville, le Congo-Kinshasa, le Gabon, le Tchad, le Cameroun, la
Guinée équatoriale, la République centrafricaine, le
Burundi, le Rwanda et Sao Tomé et Principe. L'Angola devrait rejoindre
ces pays prochainement.
Les Chefs d'Etat des pays du bassin du Congo ont
également adopté le principe d'une taxe sur « la faune et
les produits forestiers exportés » pour faire face à
l'insuffisance de l'aide financière de la Communauté
internationale. Toutefois, la question du financement des activités de
conservation dans cette sous-région reste entière. Certains pays
explorent actuellement les voies menant à la création de Fonds
fiduciaires. Mais, au regard de leur régime juridique, ces
mécanismes ne sont pas toujours évidents à mettre en
place, entendu qu'ils correspondent davantage à la Common law
qu'au droit civil172.
Pour endiguer la perte de la forêt, le PNUE travaille
avec le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo « PFBC »
afin de conserver 29 aires protégées et de promouvoir une
foresterie durable et des systèmes de conservation communautaires dans
11 paysages traditionnels répartis dans tout le bassin du Congo.
Le PNUE soutient l'Ambassadeur de Bonne Volonté pour
les Ecosystèmes Forestiers du Bassin du Congo, lauréate du Prix
Nobel, le Professeur Wangari Maathai dans ses efforts. Son
172France5, 2012, «Gabon, la grande
forêt» - Episode 2 : Ivindo-Franceville, la forêt et les
hommes. [archive], sur france5 ; TF1, 2009, « Le Gabon s'engage
pour une gestion durable de sa forêt » ;Carole Megevand,
Dynamiques de déforestation dans le bassin du Congo.
Réconcilier la croissance économique et la protection de la
forêt, World Bank Publications, 2013 ; Denis Jean Sonwa et Johnson
NdiNkem (dir.), Les Forêts du bassin du Congo et l'Adaptation aux
changements climatiques, Karthala, Paris, ,2014 ; Bérenger
Tchatchou, Denis J. Sonwa, Suspense Ifo, Anne Marie Tiani,
Déforestation et dégradation des forêts dans le bassin
du Congo. État des lieux, causes actuelles et perspectives, CIFOR,
n, 2015; David Yanggen, Kenneth Angu et Nicodème Tchamou,
Conservation à l'échelle du paysage dans le bassin du Congo :
leçons tirées du Programme régional pour l'environnement
en Afrique centrale (CARPE), UICN, Gland, 2010.
174
http://www.unep.org/french/ecosystemmanagement/LePNUEdanslesr%C3%83%%A9gions/tabid/2359/langu
age/en-US/Default.aspx consulté Mercredi 8 Février
à18h30
[171 ]
rôle est d'impliquer les bailleurs de fonds en
effectuant un lobbying de haut niveau en faveur des écosystèmes
forestiers du bassin du Congo.
Elle occupe aussi la place de Co-présidente du Fonds
Forestier du Bassin du Congo « FFBC ». Jusqu'ici, les Gouvernements
Norvégien et Britannique ont contribué à hauteur de 200
millions de dollars au Fonds. Le Fonds est conçu pour développer
des alternatives viables à l'exploitation du bois, à
l'exploitation minière et au ramassage de bois pour les usages
domestiques ainsi qu'à l'agriculture de subsistance.
Les activités financées suivront des lignes
directrices établies par le Plan de Convergence de la Commission des
Forêts d'Afrique Centrale « COMIFAC173 », qui
présente une vision commune pour la gestion durable et conjointe des
ressources forestières de la sous-région174.
Le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo «
PFBC » a été lancé par Colin Powell, lors du Sommet
Mondial sur le Développement Durable à Johannesburg en 2002,
comme partenariat non-contraignant enregistré auprès de la
Commission pour le Développement Durable des Nations Unies. Il regroupe
environ 85 partenaires, incluant les pays africains, les agences des pays
donateurs, des Organisations internationales, des ONG, des représentants
des institutions de recherche et du secteur privé.
Le PFBC est simplement défini comme étant une
Association conclue à l'amiable et non juridiquement contraignante de
Gouvernements, d'entreprises privées et de la Société
Civile constituée pour mettre en exécution le calendrier convenu
au SMDD.
Ses objectifs sont essentiellement la protection des massifs
forestiers d'Afrique centrale et la lutte contre la pauvreté, à
travers l'amélioration du niveau de vie des populations riveraines
desdites forêts, le tout dans une perspective du développement
durable. Contrairement aux partenariats classiques des bailleurs des fonds avec
des institutions nationales ou régionales que l'on peut qualifier de
Type I, c'est lui qui a fait l'objet de la thèse est de Type II.
Il se caractérise par une logique multiacteur
(bailleurs des fonds, Etats, Administrations, Institutions
interétatiques, ONG, secteur privé, Société Civile,
etc.) sur des thématiques
173 La RDC a adopté le Traité de la Commission
des Forêts d'Afrique Centrale « COMIFAC », Commission qu'elle a
présidée à partir de 2012.
[172 ]
transversales (protection de l'environnement par
l'aménagement durable des forêts, lutte contre la
pauvreté). Ainsi, se trouvent réunis en son sein des acteurs
aussi bien publics que privés.
Le PFBC compte à ce jour 45 partenaires (acteurs)
engagés. Pour les acteurs publics, il y a les Etats (Afrique du Sud,
Allemagne, Belgique, Burundi, Cameroun, Canada, Commission européenne,
Congo, Espagne, Etats-Unis, France, Gabon, Grande-Bretagne, Guinée
Equatoriale, Japon, Pays-Bas, République Centrafricaine, RDC, Rwanda,
Sao Tomé et Principe, Tchad) et les Organisations intergouvernementales
ou Institutions internationales (BAD, BM, COMIFAC, FAO, OIBT, PNUD, PNUE,
UNESCO) ; alors que pour les acteurs privés, nous avons des ONG et
Instituts de recherche (African Wildlife Fundation « AWF »,
Conservation International, Forest Trends, Union internationale pour la
Conservation de la Nature « UIC »), Wildlife Conservation Society
« WCS », Center for International Forestry Research
« CIFOR », Jane Goodall Institute, World Resources
Institute « WRI », Conservation Internationale « CI »,
Fond mondial pour la nature « WWF », Forest Trends, Centre de
Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement « CIRAD », Dutch Development Organisation
« SNV », TRAFFIC, réseau pour le suivi du commerce en
faune sauvage) et des Entreprises multinationales ou structures relevant du
secteur privé (Association Technique Internationale des Bois Tropicaux
« AITBT », International American Forest and Paper Organization,
Interafrican Association of Forest Industries « IFIA »,
Society of American Foresters, Precious Woods Holding).
Le PFBC travaille en relation étroite avec la
Commission des Forêts d'Afrique Centrale « COMIFAC », l'Organe
régional chargé de l'orientation et de l'harmonisation des
politiques forestières et environnementales, dans l'intérêt
de promouvoir la conservation et la gestion durable des
écosystèmes forestiers du Bassin du Congo. Le PFBC a
été initialement facilité par les Etats-Unis de 2003
à 2004, la France de 2005 à 2007, l'Allemagne de 2008 à
2010 et par le Canada de 2010 à 2012, les États-Unis de 2013
à 2015. La Facilitation est assurée par l'Union Européenne
pour la période 2016-2017. 175
La Conférence des Ministres en charge des Forêts
de l'Afrique Centrale « COMIFAC », érigée plus tard en
"Commission des Forêts d'Afrique Centrale", fut mandatée de
coordonner le suivi des activités relatives à la mise en oeuvre
de la Déclaration dans la région. Le Plan de Convergence de la
COMIFAC, adopté par les Chefs d'État d'Afrique Centrale en 2005,
définit les
175
http://pfbc-cbfp.org/partenariat.html
consulté Jeudi 27 Avril 2017 à 13h°°.
[173 ]
stratégies d'intervention régionales des Etats
de la sous-région et des partenaires au développement.
|