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Conséquences de la libéralisation financière sur la croissance économique en RDC.


par Nathan KAYOMBO KANGULUMA A MUREZ
Université de Lubumbashi - Licence en Sciences Economiques et de Gestion 2019
  

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3.3 : ANALYSE QUANTITATIVE

Pendant plus d'une décennie, la RDC a enregistré des taux de croissance négatifs dus essentiellement à la faible contribution des secteurs porteurs de la croissance. Après une baisse réelle ininterrompue du PIB de -5,34% en moyenne par an entre 1990 et 2000, le taux de croissance est devenu positif passant de -2,1% en 2001, à 3,5% en 2002, suivi de 6,6% en 2 004, puis chuta à 5, 6% en 2006 et repris de 6,2% en 2008, peu après la crise financière internationale, la croissance se ralentie de 2,8% en 2009 et depuis la fin de cette crise, la RD Congo connait de taux de croissance positif près de deux chiffres soient 7,2% en 2012, 8,5% en 2013 et avec un taux d'inflation sous la barre de 10% les dix dernières années soit 1,03% en 2013 avec une projection de ce taux à 3,7% en 2014 et 3,5 en 2014, accompagné d'une stabilité du taux de change depuis 2009 en moyenne de 920 CDF/ $ jusqu'en 2015 et en 2016 le taux de change grimpe jusqu'à 1500 CDF/$ (Rapport annuel de la Banque Mondiale, 2016).

A contrario, Parlant de la demande globale, la croissance économique en 2017 a été tirée essentiellement par la demande extérieure nette, laquelle a connu une amélioration de 17,4 % contre 8,6 % en 2016 et 10,3% en 2019. Cette évolution est consécutive particulièrement à la consolidation des exportations des biens et services, dans un contexte de montée des cours des matières premières sur le marché mondial. Pour sa part, la demande intérieure s'est légèrement améliorée de 1,0 % en 2019 après 0,9 % une année auparavant donc en 2018, en raison notamment du bon comportement des investissements et consommation privés, avec une contribution positive à la croissance globale de 1,2 point (Rapport annuel de la Banque Mondiale 2019).

En 2016, la demande intérieure a été soutenue par l'investissement et la consommation privés, dans un contexte de ralentissement de la consommation publique. Globalement, la consommation finale s'est repliée de 1,2 % en 2018 contre un repli de 2,5 % en 2019, avec une contribution négative de 1,0 point de pourcentage à la croissance. En poursuivant sa tendance baissière, la consommation publique a été la faible composante de la demande intérieure, avec une décroissance de 32,8 % et une contribution négative à la croissance de 2,8 %, en raison essentiellement des mesures prises par le Gouvernement pour contenir certaines dépenses courantes, dans un contexte de faible mobilisation des recettes publiques. En ce qui concerne la consommation privée, elle a enregistré une hausse de son rythme de croissance, soit 2,3 % contre 2,4 % l'année précédente, consécutive à l'évolution modérée des revenus des ménages, de la persistance du niveau élevé du chômage et de poussées inflationnistées enregistrées au cours de la période. Concernant les investissements, la

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formation brute de capital fixe (FBCF) a enregistré une progression de 7,5 %, en volume, après 9,7 % en 2016, en liaison avec le raffermissement des investissements privés, lesquels ont progressé de 17,3 % après 16,8 % en 2016. Cette évolution est corollaire à la reprise du dynamisme de l'activité extractive favorisé par le relèvement des cours de produits de base. En revanche, les investissements publics ont baissé de 73,6 % en 2017 sous l'effet de la non-exécution de certains projets publics. A la faveur de cette évolution, le taux d'investissement s'est ressorti à 30,3 % du PIB après 29,2 % en 2016 (BCC, 2019, p.260).

En ce qui concerne l'évolution de solde extérieur, il sied de noter que le pays importe plus qu'il n'exporte, ce qui a pour conséquence : le solde de la balance commerciale est négatif.

Les exportations totales de biens et services ont connu une reprise de 9,3 % contre une régression de 0,9 % en 2016, induisant une contribution positive à la croissance de 2,5 points de pourcentage, faisant de cette composante le principal moteur de la croissance en 2017. Cette évolution est consécutive notamment à la vigueur de l'activité extractive, laquelle a induit une hausse des exportations du cuivre et du cobalt. Par ailleurs, les importations des biens et services, quant à elles, ont légèrement chuté de 0,1 %, après le recul de 3,7 % en 2016, renseignant une contribution quasi nulle à la croissance, suite essentiellement à la baisse drastique des importations des services (-8,9 %) « BCC, Evolution de l'activité économique et financière en 2017, pp.17-19 ».

Après avoir atteint 5,8 % en 2018, la croissance économique a ralenti a 4,4 % en 2019, du fait de la baisse des cours des matières premières, notamment du cobalt et du cuivre qui représente plus de 80 % des exportations de la RDC. Le déficit budgétaire est passé d'un quasi-équilibre en 2018 à un déficit de 2 % du PIB en 2019, en raison de la hausse des dépenses et de la stagnation des recettes. Les dépenses publiques supplémentaires ont notamment soutenu l'augmentation des salaires de la fonction publique, le programme de la gratuite de l'éducation de base et des projets d'infrastructure. La baisse des recettes fiscales tient en partie à la faiblesse du recouvrement de l'impôt sur le revenu des entreprises, surtout dans le secteur minier. L'agriculture est freinée par sa faible productivité, tandis que le déficit énergétique limite les efforts d'industrialisation du pays. La croissance a été soutenue par la demande intérieure, en particulier par l'investissement privé et la consommation publique.

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Grace a une bonne coordination des politique monétaire et budgétaire, le taux d'inflation, qui était 29,3 % en 2018, est tombé a 4,5 % en 2019. Malgré une forte rationalisation des dépenses publiques, le déficit budgétaire représentait 0,14 % du PIB en 2019, induit par la mise en oeuvre du programme d'urgence (l'excèdent budgétaire était de 0,4 % en 2018). Le taux de pression a été de 10,2 % en moyenne sur la période 2016-2019 (la norme au niveau continental est un taux minimal de 20 %). Le déficit du compte courant est estimé a 2,6 % du PIB en 2019, financé essentiellement par les investissements directs étrangers. La faiblesse des réserves de change. Les entrées des capitaux et autres flux financiers en 2019, y compris les investissements directs étrangers (IDE), ont contribué à préserver les réserves officielles, à limiter la dépréciation du franc congolais et à contenir l'inflation (Groupe de la banque africaine de développement).

Bien que cette croissance soit marquée par l'allègement de la dette, la maîtrise de l'inflation, cette croissance économique reste insuffisante à court terme pour transformer de façon significative les conditions sociales de la population. Tout en étant largement supérieure à la moyenne de l'Afrique subsaharienne qui se situe à 4,8%, elle est caractérisée par sa faible capacité à générer des emplois décents et durables et à distribuer des revenus qui permettent de chasser la pauvreté (Lonzo, L. G (2017, p.2).

A cet égard, le niveau d'intermédiation financière est faible : le crédit est essentiellement informel et le crédit bancaire formel au secteur privé représente moins de 3% du PIB. Le service bancaire aux particuliers est en général peu développé, et la plupart de banques agit comme des agents financiers du gouvernement où n'octroyant des crédits qu'aux institutions internationales opérant dans le pays.

En outre, en se référant sur le rapport de suivi de la situation économique et financière de la Banque Mondiale sur l'économie congolaise, nous renseigne que : Le secteur bancaire en RDC se développe mais les crédits à la population restent faibles et coûteux. Les dépôts et les prêts bancaires poursuivent leur accroissement, et ont augmenté respectivement de 11,7 % et 14,4 % en 2015, contre 14,7% et 20,2 % en 2014. Mais leurs niveaux respectivement de 11,2 et 6,8 % du PIB en 2015 demeurent encore très faibles (Choc Exogène, Stabilité Macroéconomique et Développement : Options de Politique Economique).

Le faible niveau de dépôts bancaires signifie que peu d'individus utilisent le système pour se constituer des réserves pour les périodes difficiles. Le faible niveau de crédit implique que la population ne dispose pas d'alternatives pour surmonter les contraintes

Au-delà des politiques budgétaires, la RDC a aussi besoin de se tourner vers d'autres options pour renforcer la résilience macroéconomique, à savoir les politiques

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financières et lisser la demande en cas de chocs négatifs. Le secteur bancaire comprend 18 banques commerciales et près de 200 agences pour un pays de la surface de l'Europe de l'ouest. Ainsi, les services bancaires n'atteignent qu'une faible partie de la population, soit 3,4 % sur une population adulte de 37,7 millions d'habitants. Le nombre de comptes bancaires est passé de 0,6 million en 2010 à 1,3 million en 2012, grâce au versement direct des salaires des fonctionnaires sur leurs comptes bancaires. Le coût du crédit demeure élevé, se situant à 19 % pour la monnaie nationale et à 14,2 % en devises étrangères fin 2015. Les écarts entre les taux d'intérêt pour les prêts et pour les dépôts sont importants, se situant à 15,7 % en monnaie nationale. Cependant, même avec cet écart, le rendement des actifs en République Démocratique du Congo avant l'impôt reste très faible, soit de 1,7 % fin 2014 contre 1,1 % fin 2012 (FMI, 2015), reflétant les charges d'exploitation, et les frais de supervision bancaire équivalents à 0,6 % des dépôts, ainsi que les coûts de liquidité élevés. En effet, près d'un tiers des actifs est déposé auprès de banques correspondantes sans aucun rendement(Banque Mondiale, Choc Exogène, Stabilité Macroéconomique et Développement : Options de Politique Economique).

En effet, il sied de rappeler que le système bancaire congolais se caractérise par une forte dollarisation et les courtes maturités des dépôts et des crédits : L'essentiel des dépôts bancaires est libellé en devises étrangères (85,6 % fin 2014 et 83,1 % fin 2015), ce qui souligne l'importance des risques associés aux bilans fortement libellés en dollars. En effet, ces bilans ne sont pas couverts par des réserves en dollars suffisantes, et la couverture des dépôts en devises ne dépassait pas 44 % à la fin de 2015, alors que celle-ci était de 56 % fin 2014. Ainsi, la protection contre une éventuelle sortie de dépôts en devises étrangères s'est considérablement affaiblie en 2015. Cependant, le niveau des réserves continuait à assurer une bonne couverture de la masse monétaire en monnaie nationale (près de 95 %), permettant ainsi au secteur bancaire de faire face aux risques de conversion en devises étrangères. Une autre caractéristique du système est la prévalence des dépôts à vue (72 % fin 2015), avec en corollaire des crédits à court terme octroyés par les banques commerciales (63 % du total). Les chiffres disponibles pour 2016 montrent un renforcement des tendances observées en 2015. Ainsi, la dollarisation des dépôts restait élevée en octobre 2016 (82,1 % du total), mais la couverture par les réserves n'était plus que de 31 % pour les dépôts en devises et de 63 % pour la masse monétaire en monnaie nationale (Banque Mondiale, 2018).

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monétaires. La dollarisation a été une réponse spontanée du système à l'hyperinflation et aux politiques fiscales erratiques ainsi que leur corollaire monétaire dans les années 1980. À l'heure actuelle, la politique budgétaire étant orientée vers la consolidation, les problèmes des finances publiques sont plus liés à l'insuffisance des recettes plutôt qu'aux dépenses non contrôlées. Par conséquent, les avantages de la dollarisation systémique sont en diminution, laissant plus de conséquences négatives dans la balance (Banque Mondiale 2018 Ibidem). Ces conséquences sont à deux niveaux :

? Une faible efficacité de la politique monétaire pour faire face aux chocs et gérer les vulnérabilités ;

? Une plus grande vulnérabilité des réserves en devises aux fluctuations dans le comportement des déposants, soit par la conversion entre la monnaie locale et en devises, soit par le biais des transferts de dépôts à l'étranger.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera