3.2 : IMPACT DE LA LIBERALISATION FINANCIERE EN RDC
Durant les années 1990, la République
Démocratique du Congo (RDC) a connu une régression
accentuée de son PIB qui s'est accompagnée de l'augmentation de
la profondeur et de l'incidence de la pauvreté. Au début des
années 1990, l'environnement économique s'est fortement
détérioré à cause notamment du financement du
déficit budgétaire par la création monétaire,
pillages et autres jeux de placement d'argent qui engendreront pendant toute la
décennie l'hyperinflation, la dollarisation, l'insolvabilité et
l'illiquidité bancaire, ainsi que la désintermédiation
bancaire et le non-financement des activités de production
(Blaise MUTOMBO MUTOMBO, incidence du développement de la
bancarisation et liberalisation financière en RDC,
1998-2008).
Face à cette situation de récession, dans la
deuxième partie de la décennie, plusieurs programmes de
stabilisation ont été exécutés pour
particulièrement casser l'hyperinflation, réhabiliter
l'intermédiation nancière et permettre à l'économie
de renouer durablement avec la croissance. C'est dans ce cadre que plusieurs
banques malades qui avaient été initialement exclues de la
chambre de compensation en décembre 1995 ont été
finalement liquidées (Blaise M 1998-2008
Idem).
Aussi, cette réforme a abouti à la promulgation
de plusieurs lois portant dispositions applicables aux coopératives
d'épargne et de crédit, à l'activité et au
contrôle des établissements de crédit ainsi qu'à la
constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la Banque
Centrale du Congo (BCC).
A l'issue de cette réforme financière et des
bienfaits des programmes, le système financier congolais dominé
par le secteur bancaire a vu plusieurs établissements de crédit
s'implanter en RDC de 2002 à nos jours. Et cet événement
marqua le début des pourparlers pour la reforme de tout le
système bancaire à travers une réforme de la loi bancaire.
Aussi, durant cette période, la promulgation du décret-loi
n°004/2001 du 31 janvier 2001 relatif au régime des
opérations en monnaies nationale et étrangère en RDC est
venue renforcer le phénomène « dollarisation »
(Mpishi Christian, publication sur la revue
Congovirtuel).
Il est vrai que le système bancaire s'est globalement
amélioré. Cependant, il faut noter que l'économie
congolaise demeure encore sous bancarisée. Face à ce
problème, la question qui se pose dix ans après l'amorce du
processus de libéralisation financière est de savoir si la
libéralisation du système bancaire a permis de résoudre
les problèmes de financement du développement économique
à travers des crédits.
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C'est en effet, une réalité palpable, le secteur
financier de la RDC est fortement libéralisé, la
répression financière a perdu son mot mais la situation du
système financier de la RDC est vraiment très complexe,
l'année 2018 a révélé une progression continue du
Produit Net Bancaire en République Démocratique du Congo. Elle
confirme également un renforcement et un enrichissement des banques.
Cependant, le secteur bancaire en RDC a du mal à contrebalancer
l'augmentation de son coefficient d'exploitation ainsi que la
dégradation de la qualité de son portefeuille crédits. Ces
différents facteurs expliquent la baisse très marquée du
résultat net et de la rentabilité du secteur (SELUWA
BINTI NURA Nadege, le système bancaire congolais en matière de
financement avec le PME/PMI, UPC, 2009).
A. LA STRUCTURE DU SYSTEME BANCAIRE CONGOLAIS
La structure organisationnelle du système financier de
la RDC est représentée sous forme d'une pyramide inversée,
dont la base est la banque centrale, suivie des institutions financières
bancaires et enfin des institutions financières non bancaires. Elle se
compose, d'une part, des institutions monétaires et d'autres parts des
institutions financières spécialisées
(BOLALUETE, Cours des institutions financières, UNIKIN, L2,
EMI, 1999-2000).
Il est pour nous impérieux d'étaler dans sa
généralité le système financier de la RDC
résumé ici par :
? Les institutions financières
bancaires. Elles s'occupent des opérations de banque comprenant
la réception des fonds du public, les opérations de
crédit, ainsi que la mise à la disposition des moyens de paiement
vis-à-vis de la clientèle ou la gestion de ces mêmes moyens
de paiement.
? La Banque centrale. C'est l'institut
bancaire qui exerce les principales fonctions de régulation de
l'émission monétaire et du système bancaire. La banque
centrale est une institution d'émission des billets de banque et des
pièces de monnaie. Sa fonction consiste à alimenter
l'économie nationale en besoins monétaires et à octroyer
des crédits aux banques de dépôts et à l'Etat
? Les institutions financières non bancaires,
entendu par l'ensemble de caisses d'épargne et les autres
institutions de collecte des fonds. Ce sont des organismes qui ont la vocation
d'accorder le crédit à court et à moyen termes à
des PME, des individus et à certains secteurs déterminés
de l'économie ; de recueillir et de gérer les épargnes
volontaires ou obligatoires et de participer à des différentes
activités sur le marché financier.
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? Une institution d'assurance : certes
déjà libéralisé, mais en 2019 le secteur
d'assurance est monopolisé par la Société Nationale
d'Assurance (SONAS) en sigle avec la participation à titre unique de
l'Etat Congolais.
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