3. Approche théorique de l'école
Néo-Structuraliste
L'école néo-structuraliste se développe
et prend spécifiquement en compte l'existence de marchés
financiers informels et leur attribue une grande efficacité en termes
d'allocations des ressources. Loin d'être un handicap au
développement économique, le secteur informel serait un facteur
de croissance économique (Taylor Lance, macroéconomie
structuraliste : modèles applicables pour le tiers monde, Basic Books
New York, 1983). Selon Taylor, "les modèles
structuralistes reposent sur cinq assertions radicalement différentes de
celles de McKinnon :
y' Les salaires sont déterminés de
manière exogène (ou institutionnelle) au travers de conflits
entre les classes sociales ;
y' L'inflation est déterminée par les poids
relatifs des capitalistes et des travailleurs (qui sont eux-mêmes
influencés par l'état de l'économie) ;
y' L'épargne se détermine comme une fraction des
profits et non des salaires ;
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? Le niveau général des prix est
déterminé par des marges fixes sur les coûts du travail,
les importations et le financement du capital productif (taux
d'intérêt) ;
? Les pays en voie de développement dépendent de
façon critique de leurs importations de matières
premières, de biens d'équipement et de biens
intermédiaires.
Les mécanismes d'ajustement des modèles
néo-structuralistes sont keynésiens : le taux
d'intérêt de marché du secteur informel s'ajuste de telle
manière que l'offre et la demande de crédits et de monnaie
s'égalisent. Sur le marché des biens, l'ajustement entre l'offre
et la demande se fait par les quantités et non par les prix. Par
ailleurs, l'inflation y est déterminée par les coûts
(Taylor Lance, macroéconomie structuraliste : modèles
applicables pour le tiers monde, Basic Books New York, 1983).
4. Les Post-Keynésiens
Selon les post-keynésiens, la libéralisation
financière conduit au ralentissement économique suite à la
baisse de l'investissement induit par la baisse de la demande globale.
Stiglitz Joseph E. et Weiss Andrew (1981)
considèrent que, dans un contexte d'asymétrie
informationnelle, il est difficile que la libéralisation
financière opère efficacement à travers une meilleure
allocation des ressources et le drainage de l'épargne vers les secteurs
les plus productifs. En effet, dans le cadre de la relation principal-agent,
les préteurs qui sont les banques sont dans l'incapacité
d'observer la qualité de l'emprunteur et de contrôler son
comportement. Dans ce contexte, selon Stiglitz et Weiss (1981), une
augmentation du taux d'intérêt en dessus de son niveau optimal a
deux effets (Stiglitz, J.E., Weiss, A., Le rationnement du
crédit sur les marches avec des informations imparfaites, American
Economic Review 71, 1981) :
? Les bons emprunteurs jugeant le taux d'intérêt
très élevé par rapport aux risques
qu'ils représentent vont se retirer du marché du
crédit.
? Les mauvais emprunteurs vont s'endetter mais vu que le taux
d'intérêt est assez élevé ils vont être
contraints à investir dans des projets risqués à fort
revenu afin de compenser le
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prix du crédit. Ces projets risqués augmentent
leurs probabilités de faillite et diminue, ainsi, les profits attendus
par la banque.
Ainsi une augmentation du taux d'intérêt selon
Stiglitz et Weiss (1981) et leur fixation en dessus de leurs valeurs optimales
peut avoir des effets négatifs sur l'investissement et la
stabilité du système financier.
C. CROISSANCE ECONOMIQUE
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