3.3. Vérification des hypothèses
Avant d'aborder notre étude sur les défis de la
gratuité de l'enseignement au Congo, nous avons commencé par les
enquêtés préliminaires. Sur ce, nous avons anticipés
les réponses en prédisant que:
1° Les défis lancés à la
gratuité dans notre pays seraient : effectifs pléthoriques,
carence des structures d'accueils, mauvaises conditions d'apprentissages,
manque d'outils de formation, faible budget de l'Etat et celui alloué
à l'éducation, mauvais paiement des enseignants, etc.
2° Lancée dans des conditions actuelles, la
gratuité de l'enseignement de base dans notre pays aurait un impact
négatif sur la qualité de notre enseignement tant
décriée.
3° Une planification rationnelle au préalable
aurait été indispensable à la réussite de la
gratuité dans notre pays.
4° Pour stabiliser la mise en oeuvre de la
gratuité scolaire, il serait indispensable de formuler les politiques
éducatives susceptibles d'orienter le cadre d'action.
Quant aux résultats après les investigations,
nous voulons pour épargner nos lecteurs de détails bien clairs
dans la partieprésentation des résultats; une
façon aussi d'éviter la redondance. Néanmoins, commentons
brièvement.
En réponse à nôtre première
hypothèse, le tableau 26 fait montre l'expression de 77 enseignants
soit 85,56% qui ont répondu que la gratuité de l'enseignement au
Congo est loin d'être stable. De même 1e Tableau
27 résume presqu'à 100% les principaux problèmes
crées par la gratuité.
Pour les enquêtés, le gouvernement a mis la
charrue devant le boeuf, c'est-à-dire, la gratuité n'a pas
été bien préparée; plusieurs facteurs et
barrières d'instabilité ont été
évoqués, notamment la démotivation due au mauvais
traitement ou faible rémunération, le pléthore
d'élèves, la détérioration des conditions
d'apprentissages dont l'insuffisance des infrastructures et des
équipements scolaires (bâtiments, bancs et pupitres), la disette
des outils de formation (matériels didactiques et autres), plus de
380.000 enseignants nouvelles unités non payés.Sans s'attarder,
nous disons, la première hypothèse est
confirmée.
Quant à la deuxième hypothèse, le tableau
35 démontre 70 enseignants soit 77,78% considèrent que,
lancée dans les conditions actuelles, la gratuité de
l'école primaire impactera négativement sur la qualité de
l'enseignement. Ils estiment que la réussite des objectifs
éducatifs en faveur de l'éducation pour tous est
étroitement liée à la régularisation des facteurs
sans lesquels les résultats seraient virtuels. Parmi ces facteurs, la
motivation des enseignants, les conditions d'apprentissages, les exigences
pédagogiques. Ils fontremarquer ici que le recrutement massif des
élèves sans critère d'intégration sera aussi l'une
des causes qui occasionnera la baisse du rendement scolaire. Ces raisons
évocatrices que réalistes nous ont conduit à la
confirmation de l'hypothèse. Donc, la deuxième
hypothèse est confirmée.
Au regard de la troisième hypothèse, le tableau
33 illustre l'expression de la majorité, 60 enseignants, soit 66,67% des
sujets contre 29, soit 32,22% ont arboré que, du point de vue des
indicateurs, le moment n'était pas encore indiqué pour se lancer
dans une telle aventure. Outre, Ainsi, 84 enseignants soit 93,33% se
disent n'avoir pas été préparé à accueillir
la gratuité. La gratuité a été introduite dans un
contexte d'improvisation, mentionnent-ils.
S'il faut déduire, nous dirons que les pressions qui
rongent la gratuité de l'enseignement aujourd'hui découlent
autrement d'une absence presque totale du processus de planification. Sur
cette base, latroisième hypothèse est
confirmée.
Pour chuter par la quatrième hypothèse en
rapport avec la mise en place des politiques éducatives visant à
la stabilisation du pari de la gratuité, la quasi-totalité des
réactions des enquêtés font état d'une série
de recommandations ou propositions qui concourent à la réussite
de la gratuité. Le Tableau 36 illustre bel les propositions faites
par les enseignants pour stabiliser le pari gagné de la gratuité
de l'enseignement et parvenir à l'adéquation
gratuité-qualité. Ceci prouve à suffisance l'importance
d'un cadre référentiel des politiques éducatives en
matière des reformes scolaires. Sans crainte d'être contredit,
notre quatrième hypothèse est confirmée. Le bilan note
que toutes les hypothèses sont confirmées.
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