1.7. L'éducation pour Tous, un engagement
mondial
Il y a plus de quarante ans, les nations du monde affirmaient,
dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, que « toute
personne a droit à l'éducation ». Pourtant, malgré
les efforts considérables déployés par les pays du monde
entier pour garantir ce droit de tous à l'éducation, la
réalité reste celle-ci:
· Plus de 100 millions d'enfants, dont au moins 60
millions de filles, n'ont pas accès à l'enseignement primaire;
· Plus de 960 millions d'adultes, dont deux tiers de
femmes, sont analphabètes, et tous les pays, tant industrialisés
qu'en développement, connaissent un grave problème
d'analphabétisme fonctionnel;
· Plus du tiers des adultes du monde n'ont pas
accès au savoir imprimé, aux nouveaux savoirs faires et aux
technologies qui pourraient améliorer la qualité de leur vie et
les aider à façonner le changement social et culturel et à
s'y adapter;
· Plus de 100 millions d'enfants et d'innombrables
adultes n'achèvent pas le cycle éducatif de base qu'ils ont
entamé; des millions d'autres le poursuivent jusqu'à son terme
sans acquérir le niveau de connaissances et de compétences
indispensables.
Entre temps, le monde se trouve aux prises avec des
problèmes écrasants, notamment le fardeau grandissant de la
dette, la menace de stagnation et de déclin économiques, une
croissancedémographique rapide, l'accentuation des disparités
économiques entre les nations et au sein des nations, la guerre,
l'occupation, les conflits civils, la criminalité violente, la mort
inévitable de millions d'enfants et la dégradation
généralisée de l'environnement.
Ces problèmes constituent un frein aux efforts
entrepris pour répondre aux besoins éducatifs de base, et le
manque de connaissances fondamentales dont souffre une fraction notable de la
population empêche les sociétés de s'y attaquer avec la
vigueur et la détermination voulues.Ces mêmes problèmes ont
été la cause, au cours des années 80, d'un important recul
de l'éducation de base dans bon nombre des pays les moins
avancés. Dans d'autres pays, la croissance économique a permis de
financer l'expansion de l'éducation, mais ceux qui restent pauvres et
non scolarisés ou illettrés se comptent encore par millions. Dans
certains pays industrialisés, des réductions
opérées dans les dépenses publiques tout au long des
années 80 ont abouti à une dégradation de
l'éducation. Cependant, le monde se trouve au seuil d'un siècle
neuf, riche de promesses et de possibilités.
En conséquence, les participants à la
Conférence mondiale sur l'éducation pour tous, réunis
à Jomtien(Thaïlande) du 5 au 9 mars 1990 ont reconnu que
l'éducation est un droit fondamental pour tous, femmes et hommes,
à tout âge et dans le monde entier. Il suffit
d'êtreconscient que l'éducation peut contribuer à
améliorer la sécurité, la santé, la
prospérité et l'équilibre écologique dans le monde,
en même temps qu'elle favorise le progrès social,
économique et culturel, la tolérance et la coopération
internationale. L'éducation est une condition indispensable, sinon
suffisante, du développement de l'individu et de la
société.
Constatant que, dans l'ensemble, l'éducation
actuellement dispensée présente de graves insuffisances et qu'il
importe d'en améliorer la pertinence et la qualité tout en
rendant l'accès universel, les mesures salvatrices ont été
prises pour relever ce défi dans toute son ampleur et sa
complexité, d'offrir aux générations présentes et
futures une vision élargie de l'éducation fondamentale et un
engagement renouvelé en faveur de celle-ci.Jacques Hallak (1976, p.65),
écrit « depuis plus de 10 ans que, la majorité des
pays ont retenu dans leurs plans, l'objectif de la scolarisation universelle.
Malgré des moyens financiers, matériels et humains, sans cesse
plus élevés consacrés à l'éducation,
l'expérience prouve que cet objectif est loin d'être atteint et ne
semble plus devoir l'être dans un délai précis.
1.7.1. Perspectives introduites dans la Convention relative
aux droits de l'enfant de 1989
Pour cette convention, le droit à l'éducation
doit être réalisé sur la base de l'égalité
des chances.Des mesures doivent être prises pour encourager la
régularité de la fréquentation scolaire et la
réduction des taux d'abandon scolaire. Il ne suffit pas de se contenter
de dispenser une éducation formelle. Il est également
nécessaire de supprimer les obstacles tels que la pauvreté et la
discrimination et de dispenser une éducation d'une qualité
suffisante, et cela d'une manière telle que les enfants puissent en
bénéficier.Tout comme le Cadre d'action de Dakar, les objectifs
spécifiquesont été définis:
· Développer la protection et l'éducation
de la petite enfance.
· Faire en sorte que tous les enfants aient accès
à un enseignement primaire obligatoire et gratuit.
· Promouvoir l'acquisition des connaissances et des
compétences nécessaires dans la vie courante pour les jeunes et
les adultes.
· Améliorer de 50 % les niveaux
d'alphabétisation des adultes, et notamment les femmes.
· Réaliser la parité entre les sexes d'ici
2005 et l'égalité entre les sexes en 2015.
· Améliorer la qualité de
l'éducation. La reconnaissance et le respect du droit à une
éducation de qualité sont sous-jacents à chacun de ces
objectifs.
· Le plein exercice du droit à l'éducation
n'est pas seulement une question d'accès. Une approche de
l'Éducation pour tous fondée sur les droits est holistique et
englobe l'accès à l'éducation, la qualité de
celle-ci (sur la base des valeurs et des principes des droits de l'homme) et
l'environnement dans lequel elle est dispensée. Ce document offre un
cadre permettant de mettre en oeuvre et de garantir une telle approche.
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