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Défis de la gratuité de l'enseignement primaire en RDC.


par Jures NDJETE IMBILE
Université Pédagogique Nationale (UPN) - Licence en Gestion et Administration des Institutions Scolaires et de Formation 2019
  

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1.6. Difficultés liées à l'intégration de l'innovation

Grand nombre d'études témoignent la difficulté à stabiliser les innovations, une fois que la mobilisation et le soutien initial s'atténuent. Malgré les efforts de persuasion des chercheurs, des spécialistes de la didactique ou des autorités, la plupart des innovations qui ont intéressé un temps une partie des enseignants, ne sont tout simplement jamais entrées dans les salles de classe et les pratiques, parce qu'au-delà de l'information initiale et d'un effort de formation, leur mise en oeuvre n'a pas fait l'objet d'un investissement et d'un suivi individuel et collectif suffisants.

Pour Strittmatter (1998, p.7), les raisons suivantes pourraient expliquer cette difficulté réelle à transformer le monde scolaire : il n'existe aucune innovation pédagogique digne de ce nom qui soit accueillie à bras ouverts par le corps enseignant ; alors que les innovations ponctuelles se succèdent à vive allure, celles-ci restent fortement confinées à certains contextes locaux et sont généralement de brève durée ; la conception et la mise en oeuvre d'innovations durables à large échelle fait partie des rêves inassouvis d'une poignée de chercheurs et administrateurs ; en ayant fait; à leur dépens l'expérience, ils se retranchent derrière des projets pilotes, dont les réussites moyennement spectaculaires sont largement montées en épingle par la presse pédagogique ; les engouements passagers qu'ils suscitent ne produisent qu'exceptionnellement des effets durables ; il est impossible de mettre en oeuvre des innovations contre la volonté des enseignants.

En accord avec Strittmatter, Monica GatherThurler(2000 p.3), souligne queles systèmes scolaires ne peuvent par conséquent être ni administrés, ni gérés, ni évalués et encore moins innovés selon le simple principe de la linéarité entre inputs-outputs. Pour assurer des transformations durables, ils devront se donner les moyens pour mieux comprendre leur dynamique interne, en soumettant tant les processus, que les résultats à une observation systématique.

Le changement est essentiellement perçu comme un processus de développement visant à impliquer les uns et les autres dans un projet commun. Une telle démarche n'est certainement pas à l'abri de luttes d'influence, ni de conflits. Tout réel processus du changement produit des tensions, contraint à des processus de deuil et bouleverse non seulement les routines, mais également les rôles et les fonctions des différents partenaires du système. L'école change, au fil des décennies, même si l'on observe une certaine permanence de la forme scolaire et de l'organisation du travail. Il serait fallacieux de croire que le changement global du système éducatif résulte essentiellement de la mise en oeuvre d'intentions conçues au niveau du ministère. Nombre de changements s'opèrent de manière décentralisée, et s'ils convergent, c'est à la manière de réponses semblables à des problèmes semblables dans des contextes et avec des contraintes comparables.

Philippe Perrenoud (2003, p.3),démontre quelques variables qui peuvent facilement compromettre une réforme scolaire ; parmi lesquelles :

1. Ne pas associer les acteurs au pilotage de la réforme.

2. Avancer et évaluer trop vite.

3. Sous-estimer le pouvoir des relais.

4. Ignorer la réalité du travail des enseignants.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984