4.5. Discussion partielle
4.5.1. Effet des pratiques agroécologiques (AE) sur
les rendements et le coût de production
Une faible proportion de maraîchers
agroécologiques produisent de la tomate et de la laitue par rapport aux
maraîchers conventionnels. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que ces
deux spéculations soient très sensibles aux nuisibles
(Ouédraogo, 2019). Aussi l'utilisation des biopesticides dont les effets
des principes actifs ne sont pas maitrisés s'avère souvent
insuffisant (Gravel, 2016) pour contrôler efficacement les populations de
ravageurs qui occasionnent de nombreuses pertes de récolte (El-Wakeil,
2013). La légère hausse des rendements des spéculations
cultivées en respectant les principes agroécologiques par rapport
aux rendements des spéculations produites de manière
conventionnelle, pourrait s'expliquer par l'utilisation combinée de
plusieurs pratiques agroécologiques notamment l'utilisation du compost,
la
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succession des cultures, le paillage et les traitements
phytosanitaires naturels (Levard et Mathieu, 2018). En effet, toutes ces
pratiques visent d'une part l'amélioration de la fertilité et de
la rétention en eau du sol, et d'autre part, la réduction de la
pression des nuisibles sur les cultures maraîchères, augmentant
ainsi la productivité des cultures (Gravel, 2016). Nos résultats
concordent avec ceux obtenus par Mirsky et al. (2012) qui ont
montré que les cultures produites en respectant les principes
agroécologiques ont un rendement supérieur à celui des
cultures produites en conventionnelle. Nos résultats sont
également en adéquation avec les travaux de Pretty et al.
(2006), qui ont montré que les rendements issus d'une agriculture
respectueuse de l'environnement sont supérieurs de 79 % à ceux
issus de l'agriculture conventionnelle. Lorsqu'on s'intéresse au
coût de production, on remarque qu'il est élevé chez les
maraîchers conventionnels. Cette différence observée,
pourrait être liée entre autres aux coûts de fertilisation,
d'achat des semences, d'irrigation, des traitements phytosanitaires et de la
main d'oeuvre. Nos résultats concordent avec ceux de Gross (2018), qui
concluaient que les techniques agroécologiques visant la gestion de la
fertilité des sols ainsi que le recours aux traitements naturels,
minimisaient les coûts de productions des maraîchers
agroécologiques. Cette situation pourrait améliorer les revenus
des maraîchers agroécologiques. En effet, Levard et Mathieu (2018)
ont montré que les producteurs agroécologiques du fait de leur
coût de production faible, ont vu une amélioration de leurs
revenus agricoles.
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