4.5.2. Effet des pratiques agroécologiques (AE) sur
la sécurité alimentaire des ménages maraîchers
L'analyse de la situation alimentaire des ménages a
révélé que les ménages des maraîchers
pratiquants l'agroécologie ont, dans une moindre mesure, une
consommation alimentaire plus adéquate. Ceci pourrait s'expliquer par le
fait que les maraîchers agroécologiques consacrent une plus grande
part de la production maraîchère à la consommation de la
famille. Alors que les maraîchers conventionnels son plus axés sur
la commercialisation de leurs produits (MAHRH, 2007). Nos résultats sont
en adéquation avec ceux obtenus par Levard et Mathieu (2018).Il ressort
également de notre étude, que la proportion de femmes pratiquant
le maraîchage agroécologique (56,7%) est supérieure
à celle des femmes pratiquant le maraîchage conventionnel (23,3%).
Ce fait pourrait expliquer le niveau élevé de consommation
alimentaire acceptable des ménages agroécologiques. En effet, les
travaux de Levard
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et Mathieu (2018) ont montrée qu'au Burkina Faso,
lorsque le maraichage agroécologique est effectué par des femmes,
une grande partie de la production maraîchère était
destiné à la consommation de la famille, donc à
l'amélioration de la qualité nutritionnelle de l'alimentation du
ménage.
Plus de la moitié des ménages
enquêtés (56,7%) est dans une situation d'insécurité
alimentaire moyenne à sévère. Ces résultats
corroborent ceux de PAM (2014) qui a estimé que la prévalence
d'insécurité alimentaire moyenne à sévère
est supérieure à 30% dans des régions de Centre et du
Plateau Central. En tenant compte des superficies exploitées, nous
pouvons affirmer que la population étudiée est composée en
majorité par des petits producteurs. Cette situation pourrait expliquer
le taux élevé de la prévalence d'insécurité
alimentaire moyenne à sévère. Aussi, les résultats
de l'analyse globale de la vulnérabilité, de la
sécurité alimentaire et de la nutrition (AGVSAN), ont
montré que plus de 40% des ménages en insécurité
alimentaire modérée ou sévère cultivent moins d'un
hectare (PAM, 2014). Il ressort de notre étude que plus de 77,4% des
maraîchers (agroécologiques et conventionnels) n'ont aucun niveau
d'instruction. Ce fait pourrait également, expliquer le taux
élevé de la prévalence d'insécurité
alimentaire. En effet, les résultats de PAM (2014) liait le niveau
d'insécurité alimentaire des ménages au niveau
d'instruction du chef du ménage, et concluait que la prévalence
de l'insécurité alimentaire était élevée
dans les ménages dont les chefs de ménages n'ont aucun niveau
d'instruction. Cependant, les ménages de maraîchers
agroécologiques ont une prévalence d'insécurité
alimentaire moyenne à sévère, inférieure à
celle des ménages de maraîchers conventionnels. Cette
différence peut être liée au faible coût de
production noté chez les maraîchers agroécologiques. En
effet, des travaux de Levard et Mathieu (2018) ainsi que ceux de Dumont et
al. (2015), ont montré que les producteurs agroécologiques
du fait de leur coût de production faible, ont vu une amélioration
de leurs revenus agricoles. Ces revenus permettraient alors aux
maraîchers d'obtenir d'autres aliments.
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