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L'artiste et la ville en Hauts-de-France. Le cas du parcours d'art contemporain d'Amiens métropole.


par Julien Cossart
Université de Picardie Jules Verne - Master 2 Culture, Patrimoine et Innovations Numériques 2020
  

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II. Les artistes et la ville d'Amiens

Avant même d'évoquer le Parcours d'Art Contemporain, il ma paru pertinent, avec une telle thématique, de questionner les artistes sur leur propre rapport à la ville d'Amiens; présupposant que tous connaissaient la ville.

En effet, beaucoup des plasticiens rencontrés sont nés, habitent ou travaillent à Amiens; voire les trois dans le cas de Aude Berton, travaillant même pour Amiens Métropole. Ainsi, certains des artistes liés à la ville ont pu me montrer leur attachement à cette dernière. D'une part, Amiens a été une ville d'accueil pour Franck Kemkeng Noah, en arrivant du Cameroun (« Amiens c'est la ville qui m'a accueilli lorsque je suis arrivé en France. [...] C'est vraiment la ville que je connais le mieux en France et où je me sens bien. »180). D'autres plasticiens sont nés à Amiens mais ont continué leurs études artistiques ailleurs avant de revenir, comme Violette Mortier qui est partie à Bruxelles (« Ça a été une nécessité de partir après mes études, vraiment juste après le bac, parce que, à 17 ans, j'ai passé le concours pour La Cambre, j'ai tout fait pour l'avoir. Je voulais vraiment partir d'Amiens; et, au final, d'être partie, ça m'a permis de redécouvrir la ville et d'avoir un nouveau regard, vraiment, et de le percevoir de manière vraiment très différente. »181), ou encore

176 Ségaud, M. (2010). Anthropologie de l'espace. Habiter, fonder, distribuer, transformer. Armand Colin, p. 7.p. 142.

177 Ibid, p. 158.

178 Ibid, p. 125.

179 Ibid, p. 18.

180 Entretien avec Franck Kemkeng Noah

181 Entretien avec Violette Mortier

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comme Louis Clais qui est parti en Ile-de-France mais qui a pu, à sa sortie d'études, exposer à Amiens (« J'avais participé au Festi Nimp en 2011- 2012, c'était à l'Accueil Froid, c'était Claire Gapenne qui avait organisé ça. Festi Nimp c'est le concours du plus n'importe quoi. J'avais pas gagné mais j'avais fait une expo à ce moment là, dans ce cadre là. »182). Cependant, si la proximité de l'artiste et de la ville peut être un atout dans le cadre de ce Parcours d'Art Contemporain, Amiens a souvent été valorisée par les artistes davantage pour sa position relative à d'autres villes, comme Paris, Lille, Londres ou encore Bruxelles (« Je ne sais pas trop. C'est une bonne base pour aller ailleurs. Ce n'est pas du tout pour dire que ce n'est pas bien. Quand on est bien quelque part, on peut partir et revenir, ça donne une confiance. »183), que pour son activité artistique, ne permettant pas aux plasticiens de travailler avec un monde de l'art autre que celui institutionnel (« Après, à Amiens, si tu veux, c'est aussi ... Il y a pas vraiment de mouvement, tu vois, tu peux pas vraiment travailler avec des galeries ou des critiques d'art ou des commissaires d'expo. »184).

D'un autre côté, la proximité d'Amiens avec Lille, où habite Nicolas Tourte, est une des raisons pour lesquelles ce dernier a postulé à l'appel à candidature du Parcours d'Art Contemporain. Pour les artistes moins liés à la ville, Amiens peut avoir un sens dans leur démarche artistique quand ces mêmes plasticiens utilisent la ville, une ville, pour créer une oeuvre. C'est notamment le cas de Rémi Fouquet avec son projet artistique et participatif D'ici on voit..., un travail commencé en 2018 qui s'inscrit dans la thématique du Parcours d'Art Contemporain. L'artiste découvre ainsi la ville à partir des habitants d'Amiens (« Au départ, je l'ai en tant qu'artiste qui postule à un projet; et puis, aujourd'hui, c'est des rencontres, c'est énormément de rencontres avec les habitants, avec des structures, avec des associations. Et, moi, je suis là en tant qu'artiste. On me fait découvrir finalement Amiens au travers des habitants et c'est ça qui m'intéresse. »185). Un élément a cependant été relevé au cours de quelques entretiens. La thématique étant, en partie, le territoire, de quel territoire était-il question ? Amiens ? La Somme ? L'ex-Picardie ? Les Hauts-de-France ? Car c'est les Hauts-de-France dont il est question dans l'oeuvre de Daniela Lorini, l'artiste partant, pour la construction de son oeuvre, de son histoire industrielle (« Cette oeuvre s'inscrit vraiment dans le territoire des Hauts-de-France parce que je me suis intéressée à la biodiversité du sol, parce que j'ai appris que c'est une région qui a beaucoup souffert pour la mine, l'agro-industrie, l'industrie textile; donc c'est une région très polluée, où le sol est très pollué. Je voulais aussi faire une sorte de comparaison des endroits qui étaient très pollués avec des autres endroits qui ont pas autant de pollution, qui sont au moins boisés, où on peut voir qu'il y a biodiversité. »186).

182 Entretien avec Louis Clais

183 Entretien avec Katerini Antonakaki

184 Entretien avec Gabriel Folli

185 Entretien avec Rémi Fouquet

186 Entretien avec Daniela Lorini

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon