La menace terroriste chimique et biologique.par Etienne Lorant Université Nice Sophia Antipolis - Master 2 sécurité intérieure 2015 |
B. La pollution provoquée par le gaz moutardeSelon un reportage diffusé sur Arte18, de nos jours plus d'1,5 millions de tonnes de cylindres contenant du gaz moutardes (ainsi que d'autres gaz), jonchent les fonds marins. Il y a ainsi de véritables bombes à retardement qui dorment au fond des océans de toute la planète, plus d'un million de tonnes d'armes chimiques héritées des deux guerres mondiales nous menacent encore aujourd'hui. En effet, la mer est aussi la poubelle des armées. Comme le chantait Renaud, « la mer est dégueulasse », toutefois contrairement à ce qu'il disait, ce n'est pas à cause des « poissons qui baisent dedans », mais plutôt parce que la mer est la poubelle de l'humanité. De 1917 à 1970, pour se débarrasser des stocks d'armes explosifs et hautement toxiques, les armées des grandes puissances mondiales les ont déversées dans les océans. Il y aurait ainsi près de 1,5 millions de tonnes d'armes chimiques provenant des deux Guerres Mondiales, il ne peut s'agir que d'une estimation, car les immersion ont toujours eu lieu clandestinement. Les lieux d'immersion sont connus sans l'être vraiment. Ces armes et ces poisons mortels encore actifs s'échappent peu à peu dans la mer, menaçant les pêcheurs, les baigneurs, les poissons et tout l'écosystème. A l'issue de la seconde guerre mondiale, à la conférence de Posdam en août 1954, les Alliés se répartissent les stocks d'armes chimiques pour les déverser en mer. Il s'agissait de la solution la plus simple et la plus sûre qu'ils aient trouvée. Ainsi, jusqu'en 1970, des immersions d'armes chimiques auront lieu en mer du Japon, dans l'océan Indien, en mer Baltique, en mer du Nord, dans l'Atlantique Nord, au large des côtes américaines et canadiennes et enfin, en Méditerranée, au large de la Côte d'Azur et des côtés italiennes à Bari. 18 http://maplanete.blogs.sudouest.fr/archive/2014/02/25/television-a-la-decouverte-d-un-arsenal-d-armes-chimiques-so-1017026.html Par conséquent, aujourd'hui il y en a un peu de partout, notamment en mer Baltique, qui est considérée comme la mer la plus polluée au monde. Pour les pêcheurs qui remontent les filets, les accidents se multiplient. Les Etats tentent de localiser ces armes, mais tout s'y oppose : le manque d'archives, le secret militaire, le coût des opérations, l'omerta des pêcheurs et la peur de faire fuir les touristes. Page 25 sur 93 Toutefois des solutions existent, mais cela implique des coûts de la part des Etats. Page 26 sur 93 |
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