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La menace terroriste chimique et biologique.


par Etienne Lorant
Université Nice Sophia Antipolis - Master 2 sécurité intérieure 2015
  

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SECTION 2 : L'EVENTUALITE D'UNE ATTAQUE TERRORISTE CHIMIQUE OU BIOLOGIQUE

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Si Daesh souhaite utiliser ces armes, des problèmes techniques (1) vont se poser à eux, comme la dispersion des produits par le vent par exemple.L'exemple de l'Unité 731 prouve que par le passé des hommes ont trouvé le moyen de manipuler ces armes. La question est donc de savoir si à l'heure actuelle il est possible de craindre la naissance d'une Unité 731 des temps modernes (2).

§1. La barrière logistique

La menace d'utilisation d'armes chimiques est réelle, parce qu'on sait que Daesh a utilisé des armes chimiques sur les théâtres syriens et irakiens. L'organisation d'interdiction des armes chimiques a mené une enquête et a révélé que Daesh avait utilisé dans la province d'Alep, du gaz moutarde. C'est suffisamment inquiétant pour se poser la question d'une attaque chimique.

Toutefois, il est beaucoup plus compliqué de mener un attentat chimique ou un attentat biologique qu'un attentat conventionnel, d'autant plus que Daesh a à sa disposition des kamikazes. Il y a donc un certain nombre de barrières techniques et logistiques qui doivent être levées avant de commettre un attentat chimique et biologique efficace.

Il n'est pas certain que Daesh puisse lever ces barrières techniques et logistiques, ce qui rend la menace réelle, mais faible (à l'heure actuelle). La France dispose de moyens logistiques et thérapeutiques pour faire face à ce type d'attaques, ce qui constitue une réponse post-attentats de Paris.

En effet, pour mener une attaque chimique ou bactériologique de grande ampleur, il faut coupler l'agent chimique à un mode de dissémination, c'est-à-dire le militariser, selon Olivier Lepick (expert et écrivain), qui précise qu'il « faut être capable de le projeter dans l'atmosphère, de l'aérocolies de manière efficace, c'est très compliqué, et ce n'est pas aujourd'hui à la portée d'une organisation comme Daesh, aussi puissante et riche soit-elle », l'avenir nous montrera la véracité de ses propos.

Quoi qu'il en soit, l'Etat français a pris la décision d'approvisionner le Samu en atropine « au cas où ». En effet, Daesh possède des armes chimiques, il ne faut donc pas écarter l'hypothèse d'un attentat chimique sur le territoire national.

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§2. Guerre bactériologique : peut-on craindre une nouvelle unité 731 ?

La fameuse unité japonaise 731 a été parmi les précurseurs d'utilisateurs d'armes bactériologiques lors de la seconde guerre mondiale. Ils ont transmis le choléra, la maladie du charbon ou encore la peste à des civils et des prisonniers de guerre. Les japonais leur faisaient des injections obligatoires, leur donnaient des confiseries empoisonnées, lâchaient des puces porteuses maladies, qui décimaient les populations. La menace biologique reste plus que jamais d'actualité.

Il y a différentes sortes de menaces terroristes biologiques : la maladie du charbon, le botulisme, la petite vérole. Il existe de nombreux agents biologiques, on en trouve dans l'atmosphère, dans l'environnement, et quelqu'un pourrait prendre ces organismes, les transformer et les disséminer ensuite dans une communauté et causer des maladies délibérément.

La possibilité d'une guerre bactériologique est donc imminente. Il est même possible que des virus biologiques aient déjà été créés et soient déjà là. La question est : lequel utiliseront-ils?

Comment est-ce que les Etats-Unis réagiraient face à une attaque terroriste biologique ? En 2001, le gouvernement américain a exécuté un exercice appelé « iverson ». Il s'agissait de simuler une épidémie de variole sur la ville d'Oklahoma. Le test a révélé que le gouvernement américain et le système de santé n'étaient pas suffisamment préparés pour affronter une telle épidémie : seuls 5% des habitants pouvaient bénéficier du vaccin. Si l'attaque avait été réelle, 1 million d'américains seraient morts en quelques semaines.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry