SECTION 2 : L'EVENTUALITE D'UNE ATTAQUE TERRORISTE
CHIMIQUE OU BIOLOGIQUE
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Si Daesh souhaite utiliser ces armes, des problèmes
techniques (1) vont se poser à eux, comme la dispersion des produits par
le vent par exemple.L'exemple de l'Unité 731 prouve que par le
passé des hommes ont trouvé le moyen de manipuler ces armes. La
question est donc de savoir si à l'heure actuelle il est possible de
craindre la naissance d'une Unité 731 des temps modernes (2).
§1. La barrière logistique
La menace d'utilisation d'armes chimiques est réelle,
parce qu'on sait que Daesh a utilisé des armes chimiques sur les
théâtres syriens et irakiens. L'organisation d'interdiction des
armes chimiques a mené une enquête et a
révélé que Daesh avait utilisé dans la province
d'Alep, du gaz moutarde. C'est suffisamment inquiétant pour se poser la
question d'une attaque chimique.
Toutefois, il est beaucoup plus compliqué de mener un
attentat chimique ou un attentat biologique qu'un attentat conventionnel,
d'autant plus que Daesh a à sa disposition des kamikazes. Il y a donc un
certain nombre de barrières techniques et logistiques qui doivent
être levées avant de commettre un attentat chimique et biologique
efficace.
Il n'est pas certain que Daesh puisse lever ces
barrières techniques et logistiques, ce qui rend la menace
réelle, mais faible (à l'heure actuelle). La France dispose de
moyens logistiques et thérapeutiques pour faire face à ce type
d'attaques, ce qui constitue une réponse post-attentats de Paris.
En effet, pour mener une attaque chimique ou
bactériologique de grande ampleur, il faut coupler l'agent chimique
à un mode de dissémination, c'est-à-dire le militariser,
selon Olivier Lepick (expert et écrivain), qui précise qu'il
« faut être capable de le projeter dans l'atmosphère, de
l'aérocolies de manière efficace, c'est très
compliqué, et ce n'est pas aujourd'hui à la portée d'une
organisation comme Daesh, aussi puissante et riche soit-elle »,
l'avenir nous montrera la véracité de ses propos.
Quoi qu'il en soit, l'Etat français a pris la
décision d'approvisionner le Samu en atropine « au cas où
». En effet, Daesh possède des armes chimiques, il ne faut donc pas
écarter l'hypothèse d'un attentat chimique sur le territoire
national.
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§2. Guerre bactériologique : peut-on craindre
une nouvelle unité 731 ?
La fameuse unité japonaise 731 a été
parmi les précurseurs d'utilisateurs d'armes bactériologiques
lors de la seconde guerre mondiale. Ils ont transmis le choléra, la
maladie du charbon ou encore la peste à des civils et des prisonniers de
guerre. Les japonais leur faisaient des injections obligatoires, leur donnaient
des confiseries empoisonnées, lâchaient des puces porteuses
maladies, qui décimaient les populations. La menace biologique reste
plus que jamais d'actualité.
Il y a différentes sortes de menaces terroristes
biologiques : la maladie du charbon, le botulisme, la petite vérole. Il
existe de nombreux agents biologiques, on en trouve dans l'atmosphère,
dans l'environnement, et quelqu'un pourrait prendre ces organismes, les
transformer et les disséminer ensuite dans une communauté et
causer des maladies délibérément.
La possibilité d'une guerre bactériologique est
donc imminente. Il est même possible que des virus biologiques aient
déjà été créés et soient
déjà là. La question est : lequel utiliseront-ils?
Comment est-ce que les Etats-Unis réagiraient face
à une attaque terroriste biologique ? En 2001, le gouvernement
américain a exécuté un exercice appelé «
iverson ». Il s'agissait de simuler une épidémie de variole
sur la ville d'Oklahoma. Le test a révélé que le
gouvernement américain et le système de santé
n'étaient pas suffisamment préparés pour affronter une
telle épidémie : seuls 5% des habitants pouvaient
bénéficier du vaccin. Si l'attaque avait été
réelle, 1 million d'américains seraient morts en quelques
semaines.
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