2. Théorie du financement hiérarchique :
Selon cette théorie, une entreprise souhaitant faire
des investissements devra d'abord recourir au financement interne
(autofinancement), à l'emprunt (financement par dettes) puis à
l'émission d'action (si possible). Ce financement hiérarchique de
pratique empirique est typiquement lié à la Pecking Order Theory,
qui est devenue un modèle largement utilisé dans l'analyse et
l'explication du comportement financier des entreprises. Elle remet en question
l'existence d'un ratio optimal d'endettement et encadre les décisions de
financement des entreprises, qui vont privilégier l'autofinancement
(fonds propres). Et si cette méthode ne suffit pas, elles auront recours
au financement externe : endettement puis émission d'actions.
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Toutefois, les entreprises devront considérer les
divers coûts relatifs à ces opérations (l'émission
d'action étant la plus onéreuse des trois), en examinant les
points forts et faibles des diverses modalités de financement
envisageables. Prenons l'endettement à titre d'exemple, il n'est pas
illimité et engendre des coûts considérables. Les charges
fixes sont plus élevées (et le risque aussi). Par contre, nous
pouvons citer la déductibilité des charges
d'intérêts de l'impôt sur le bénéfice en tant
qu'avantage non négligeable. En d'autres termes, suivant le
modèle hiérarchique de financement, une entité financera
ses investissements avec ses fonds internes, puis l'endettement et enfin les
actions émises. Cette démarche lui permettra de conserver une
certaine flexibilité financière, en introduisant une vision plus
dynamique de sa structure de financement, contrairement à la vision
statique relative à l'arbitrage.
La POT a été proposée par S.C. Myers et
N. Majluf (1984), et vise à justifier la détention de
trésorerie par les entreprises en se basant sur l'hypothèse de
l'existence d'asymétries informationnelles. En effet, les actions ne
sont pas estimées à leur juste valeur sur les marchés
financiers, ce qui augmente le coût du financement externe qui peut
être évité si les entreprises disposent de réserves
de liquidités. Ainsi, elles détiendraient de la trésorerie
sous motif de précaution (T.T. Opler et al, 1999 ; A. Dittmar et al,
2003 ; M.A. Ferreira et A. Vilela, 2004) et si leurs investissements
s'avèrent rentables en générant des flux de
trésorerie importants, ces entreprises pourraient rembourser les dettes
qu'elles ont contractées, distribuer des dividendes aux actionnaires,
accumuler de la trésorerie et même réinvestir du cash dans
de nouveaux projets.
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