CONCLUSION GENERALE
L'agressivité et le conflit sont au centre de la
dynamique biologique de l'espèce et de la psyché humaine.
La vie reposant sur des changements constants, parfois minimes
passant quasiment inaperçues, parfois spectaculaires occasionnant des
ruptures difficiles à supporter. C'est ainsi que changement et conflit
constituent les ressorts de l'évolution de l'homme.
Par extension, dans le champ du conflit social, la dynamique
conflictuelle a entraîné le dialogue social à la suite des
conflits de luttes de classe. L'alternance de phases de tensions et de
consensus, l'obligation pour les parties opposées de retrouver le
dialogue et l'interaction ont considérablement amélioré
les conditions de travail de toutes les classes sociales et notamment des plus
défavorisées. Pour autant lorsqu'il s'agit de guerre ou de «
conflits armés », la violence manifestée se traduit par de
nombreux morts et un long cortège d'atrocités rendant le conflit
négatif et incitant davantage à l'éviter. Paradoxalement,
ce sont bien les guerres qui ont permis de développer toutes sortes
d'améliorations techniques se retrouvant dans notre confort quotidien !
Aussi, une situation difficile et conflictuelle peut conduire
à des issues. Des modes de résolution inattendus apparaissent
développant par là même la créativité, des
opportunités nouvelles une évolution certaine et souvent de
grands progrès. Finalement le conflit est envisagé de
manière positive tant qu'il est l'occasion de croissance et qu'il peut
être résolu dans le respect de l'autre, de ses arguments, deses
convictions et de sa différence. En revanche, si le conflit est
l'occasion d'agresser autrui et de manifester volontairement de la violence,
nous déplorons cette attitude.
Le conflit peut être positif tout autant que nous nous
sentons équipés pour le comprendre, l'appréhender dans sas
complexité et le résoudre, voire l'anticiper.
En fait, les conflits n'ont de vertu créatrice que dans
la mesure où ils sont résolus par une restructuration de
l'organisation dans le sens des changements révélés
nécessaires.
Le conflit n'a donc pas de vertu créatrice en soi, ce
qui est créateur, c'est de comprendre le conflit d'une part, et de le
gérer d'autre part. Suivant leur capacité d'adaptation, le
degré d'organisation dans l'entreprise et le style de communication
adopté, les collaborateurs vont connaître plus ou moins de
tensions dans leur vécu professionnel quotidien.
Le manager doit être attentif à tout changement
d'attitude ou de comportement d'un collaborateur, il doit toujours pratiquer
une écoute active et favoriser les discussions de groupe lors des pauses
par exemple, afin de donner l'occasion aux collaborateurs d'extérioriser
les éventuels incompréhensions et les petites tensions. Ces
dernières, si elles ne sont pas évacuées rapidement,
peuvent s'accumuler et constituer des conflits larvés qui se manifestent
tôt ou tard de manière violente.
C'est ce que le manager doit absolument éviter, des
affrontements ouverts entre collaborateurs qui peuvent constituer des points de
non-retour, des causes de démission ou de démotivation des
collaborateurs, sans compter l'ambiance malsaine et stressante qui en
résulterait. Parmi les solutions pratiques qui contribuent à
apaiser le climat social au sein d'une entreprise, on peut citer la boite
à suggestions, très simple à mettre en place, où
tous les employés peuvent faire leurs remarques, critiques et
suggestions, dont devra tenir compte le manager. Ce dernier doit être
impartial s'il veut que le sentiment d'équité domine dans
l'entreprise et que ses jugements soient acceptés par tous les
collaborateurs.
Le conflit a effectivement une utilité. Il faut
l'identifier pour le gérer, mais surtout ne pas chercher à
l'étouffer, un conflit larvé peut conduire à une violence
brute, focalisée sur la personne, l'organisation ou soi-même.
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