4-LA COLLABORATION :
Collaborer, c'est avant tout exprimer sa volonté de
satisfaire ses intérêts et ceux des autres parties au conflit
ainsi que de combler les besoins de tous. C'est en quelque sorte la
préoccupation d'un gain mutuel.
Il va de soi, et la littérature en traite abondamment,
que la collaboration est, d'une façon générale, le mode de
plus approprié de gestion des conflits. Cependant, elle a aussi ses
inconvénients.
Parmi ceux-ci, mentionnons qu'elle peut consommer du temps et
de l'énergie. On n'établit pas une collaboration rapidement.
C'est un processus qui requiert des efforts et qui nécessite parfois de
longs délais. Quand on a le pouvoir et toutes les ressources requises,
il peut être tentant et certainement plus expéditif de confronter
plutôt que d'amorcer une collaboration qui va nous forcer à
explorer les besoins de l'autre et à en tenir compte.
Collaborer implique aussi ouvrir son jeu, mettre les cartes
sur table. Or si toutes les parties n'ont pas cette attitude, la partie
collaboratrice peut devenir vulnérable, du moins à court terme.
Lorsqu'on a étalé son jeu, les positions de repli sont moindres.
L'autre peut en profiter. L'on s'ouvre ainsi à l'exploitation de sa
bonne foi par un adversaire qui en tirera avantage impitoyablement s'il
n'adopte pas lui-même une attitude de même nature.
5-LE COMPROMIS ET LA NEGOCIATION :
Dans la plupart des situations, les conflits se
résolvent par une certaine forme de compromis où chacun gagne
quelque chose mais aussi perd plus ou moins. Pour reprendre un exemple, l'achat
d'une maison ou d'une automobile se règle à un prix situé
quelque part entre l'offre de l'acheteur et les espoirs du vendeur. La
convention collective est souvent l'expression d'un compromis entre les
positions patronales et syndicales. Même le temps et le lieu des vacances
est souvent le fruit d'un compromis entre conjoints ou, plus complexe, entre
tous les membres de la famille. Dans le milieu de travail,
régulièrement chaque travailleur doit faire des compromis quelque
soit l'emploi qu'il occupe. Entre le compromis sur le prix des fournitures et
des délais de livraison et les compromis sur la vente des produits
finis, les opérations et les nombreux gestes quotidiens sont
régulièrement le fruit de compromis et l'on aura compris le
résultat de négociations.
S'il est vrai, en effet, que nous passons une grande partie de
notre vie à gérer des conflits, force est de constater que la
négociation demeure le mode privilégié par la plupart des
individus pour gérer ces conflits de toute sorte. On négocie avec
son employeur pour obtenir une augmentation. On négocie avec son
concessionnaire pour l'achat d'une automobile. On négocie aussi avec ses
enfants pour l'utilisation de l'ordinateur familial aussi bien que pour obtenir
une aide quelconque.
Bref, on négocie régulièrement sinon
presque continuellement. Et il va sans dire que dans certaines
sociétés et dans certaines cultures la négociation est
pratiquée avec encore plus d'ardeur. Qui est allé, par exemple en
Afrique, s'est rapidement rendu compte que la négociation est
pratiquement un mode de vie. Dans ces pays on négocie pour tout et pour
rien, et avec quelle aisance.
La négociation implique une tension entre la
confrontation (nous voulons obtenir ce que nous souhaitons) et la
coopération (nous ne pouvons l'obtenir qu'en donnant à l'autre au
moins une partie de ce qu'il veut). Elle comporte donc la gestion du processus
et notamment des concessions et un mélange de stratégies et
tactiques conflictuelles et intégratives.
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