B- LA METHODE DE RECHERCHE
Etymologiquement, le mot méthode vient du latin
methodus et du grec methodos qui désignent le chemin.
Elle apparait ainsi comme l'ensemble des procédés rationnels
employés à la recherche de la vérité64.
Elle permet d'accéder avec clairvoyance à la connaissance
scientifique. En effet, l'autonomie d'une discipline n'est avérée
qu'à travers la spécificité de son objet et de sa
méthode. Tels sont les critères de scientificité tel que
dégagé par MAUSS et FAUCONNET. Ainsi, comme toute discipline
scientifique, le droit parlementaire a un objet et
62 Tel que le politicien Jean Jacques EKINDI et
l'ordre national des avocats, représenté par son bâtonnier
Me Jackson NGIE KAMGA
63 BERGEL (J. L.), Théorie
générale du droit, Dalloz ,4e éd, 2003, p.
171
64 Littré, le nouveau Littré, LTV,
octobre 2004, p. 847.
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LA SECONDE LECTURE EN DROIT PARLEMENTAIRE CAMEROUNAIS
une méthode. Cette dernière revêt une
importance fondamentale en ceci que la démarche méthodique
conditionne le travail scientifique, car « de la méthode
choisie dépend en effet la fiabilité des résultats
attendus. Il s'agit d'opter pour une technique insusceptible de falsifier la
réalité et propre à garantir des résultats dignes
d'intérêts65 ». La question est donc de
savoir comment étudier la seconde lecture en droit parlementaire
camerounais. Pour ce faire, la méthode sera celle juridique
articulée autour de l'interprétation des textes (1) et le
commentaire de la jurisprudence (2).
1- L'interprétation des textes
La dogmatique apparait comme « le domaine de la
science du droit consacré à l'interprétation et la
systématisation des normes juridiques66 ».
Consistant concrètement en une explication ou une signification,
cet examen des normes correspond à ce qu'il convient d'appeler la
méthode exégétique ou l'école de
l'exégèse67. Il s'agit de procéder par une
analyse qui se rattache soit à l'esprit, soit à la lettre des
textes. Dans le cadre de cette étude, cette méthode
s'avère essentielle car les critères de la seconde lecture
procèdent largement des textes juridiques. L'interprétation et la
systématisation de ces textes conduira à l'identification des
traits caractéristiques de la seconde lecture.
Cependant, un choix doit également être
porté sur les différentes méthodes d'interprétation
des textes. Selon le professeur BERGEL, il s'agit « soit des
méthodes intrinsèques, qui recherchent le sens d'un texte d'un
texte dans le texte lui-même en procédant à son analyse
littérale et en se référant à la volonté de
ses auteurs, soit des méthodes d'interprétations
extrinsèque, s'appuyant sur des éléments extérieurs
aux textes interprétés... »68 ; Il va donc
falloir opter pour la première méthode dans notre étude
dans la mesure où notre interprétation portera tant sur la lettre
des textes que sur l'intention de ses auteurs ; il s'agit de ne pas attribuer
aux termes employés par les textes un sens autre que celui
inféré par le législateur. C'est la raison pour laquelle
en plus de l'interprétation littérale, il est nécessaire
d'allier l'interprétation téléologique69. Cette
dernière s'inscrit dans la recherche de l'esprit du texte, « la
ratio légis ».
65 ONDOA (M.), Le droit de la
responsabilité publique dans les Etats en développement :
contribution à l'étude de l'originalité des droits
africains postcoloniaux, thèse de doctorat publiée,
éd L'Harmattan, 2010, p. 43.
66 ARNAUD (A. J.), (dir.), Dictionnaire
encyclopédique de théorie sociologique du droit,
2e éd, 1993, p. 188.
67 TERRE (F.), Introduction générale
au droit, Paris, Dalloz, 6e éd., 2003, p.435.
68 BERGEL (J. L.), Théorie
générale du droit, 4e éd., op.
cit., p. 263
69 COHENDET (M. A.), Méthodes de travail:
droit public, Paris, Montchretien, 3e éd., 1998, p.
29.
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Cette entreprise ne sera pas aisée car les textes y
afférents revêtent un caractère éparse, d'où
le besoin de les regrouper par affinité afin d'obtenir une synchronie
qui permettra de dégager l'identité de la seconde lecture en
droit parlementaire camerounais à l'aune des textes constitutionnel et
législatif, bien que les textes français seront
évoqués accessoirement.
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