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Impact de l'utilisation d'internet sur le niveau de réussite des élèves de la terminale tss du lycée Massa Makan Diabaté.


par Djiby Bakary SISSOKO
UCAO - UUBA - Master 2017
  

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Chapitre II : Revue de la littérature

Pour Livingstone12 , tout dans notre société a été et est modifié par les technologies, notamment l'école et les attentes de la société à l'égard de cette dernière. Notre société a basculé dans l'ère de Google, dans un déluge d'informations, où les technologies rendent possible une vision numérique du monde, manipulable à volonté de son ordinateur, voire de son téléphone intelligent.

Le philosophe Michel Serres voit dans la présente exponentielle des technologies un bouleversement sociétal qui effraie, une perturbation pour l'école aussi forte que celle de l'invention de l'écriture, qui a tant effrayé Socrate, ou encore celle de l'imprimerie de Gutenberg (voir Serres, 2012).Pour aller plus loin concernant l'usage de l'internet par les apprenants M .Serres13dira : « Ne dites surtout pas que l'élève manque des fonctions cognitives qui permettent d'assimiler le savoir ainsi distribué, puisque, justement, ces fonctions se transforment avec le support et par lui. Par l'écriture et l'imprimerie, la mémoire, par exemple, muta au point que Montaigne voulut une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine. Cette tête vient de muter encore une fois » (Serres, 2012).

Thibert14 y a constaté de nouvelles façons d'apprendre des jeunes, notamment à cause de leur connexion permanente à Internet.

Pour Redecker et Punie15, les technologies apparaissent comme des occasions infinies d'apprentissages formels et surtout informels.

En plus de cela, Séraphin Alava et Laurence Morales dans un article16sont arrivés à démontrer que les jeunes élèves de 12 à 17 ans utilisaient régulièrement des outils numériques et construisaient des pratiques personnelles. Ces pratiques ne sont pas sans relation avec les compétences attendues dans le champ scolaire et le développement de ces usages numériques peut avoir un effet négatif ou positif sur la performance scolaire.

En effet, cette modalité techno-pédagogique récente est porteuse à la fois de nouveaux défis et de nouvelles opportunités pour l'enseignement et l'apprentissage, qui sont encore peu

12Livingstone Sonia (2012). « Critical reflections on the benefits of ICT in education ».Oxford Review of Education, vol. 38, n° 1, p. 9-24.

13Serres Michel (2012). Petite poucette. Paris : Editions Le Pommier.

14Thibert Rémi « Internet, de l'équipement aux usages pédagogiques : Contexte international et situation française ». In Poyet Françoise, Develotte Christine (dir.) L'éducation à l'heure du numérique. Lyon: ENS-INRP, 2012

15Redecker Christine & Punie Yves (2011). « Apprendre à l'heure du web 2.0 ». Administration et éducation, vol. 2011-1, n° 129, p. 33-42.

16Séraphin Alava et Laurence Morales, Usages numériques non formels chez les jeunes et performance scolaire, Nouveaux cahiers de la recherche en éducation, Vol. 18, no 2, 2015

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documentés actuellement (voir Holcomb17, 2009; Norris et al., 2012; Weston et Bain18, 2010).

Un des premiers impacts que l'on a trouvé dans la littérature scientifique est celui de la motivation des élèves lorsqu'ils travaillent à l'ordinateur (voir notamment les travaux de Hargis et Schofield19, 2006; Hur et Oh, 2012; Keengwe, Schnellert et Mills, 2012; Wurst, Smarkola et Gaffney, 2008). Il faut également noter un impact - possiblement évident - sur l'habileté des élèves à utiliser les technologies. D'autres chercheurs ont quant à eux identifié un effet sur la créativité des élèves (voir Penuel, 2006; Rutledge, Duran et Carroll-Miranda, 2007;Shapley, Sheehan, Maloney et Caranikas-Walker, 2011).

Les travaux de Keengwe et al.20(2012) ou encore ceux de Wurst et al.21ont montré un certain nombre d'impacts de l'Internet sur l'apprentissage des élèves du secondaire. Néanmoins, quelques études ont rapporté parfois des impacts sur l'apprentissage des mathématiques, des sciences, de même que sur les habiletés de lecture (voir Dunleavy et Heinecke, 2008; Hansen, 2012; Hargis et Schofield, 2006; Odom, Marszalek, Stoddard et Wrobel, 2011). Les travaux de Suhr, Hernandez, Grimes et Warschauer (2010) ont d'ailleurs trouvé un impact direct de l'usage régulier des ordinateurs portables par les élèves du primaire sur leur compétence en littératie, tandis que l'étude d'Eden, Shamir et Fershtman (2013) a montré que les technologies aident les élèves à faire moins de fautes quand ils écrivent, en particulier ceux qui ont des difficultés d'apprentissage. Hansen et ses collègues (2012) ont constaté un impact sur le raisonnement abstrait des élèves du primaire.

Non seulement l'Internet offrait de nouvelles possibilités de consommation culturelle (Donnat22, 2009) mais il permettait également aux lycéens d'y puiser de temps en temps des

17Holcomb, The use of Internet by high school students for educational purposes in respect to their learning approaches,Volume 2, Issue 2, 2010, Pages 2143-2150

18Weston et Bain, The Journal of Technology, Learning, and Assessment, Special Edition: Educational Outcomes & Research from 1:1 Computing Settings, Volume 9, Number 6 · January 2010.

19Hargis, J. & Schofield, K. (2006).Effects of Laptop Computers on Elementary Student Achievement and Attitude. In C. Crawford, R. Carlsen, K. McFerrin, J. Price, R. Weber & D. Willis (Eds.), Proceedings of Society for Information Technology & Teacher Education International Conference 2006 (pp. 1589-1596). Chesapeake, VA: Association for the Advancement of Computing in Education (AACE).

20Keengwe et al. , Education and information technologies, Juin 2012, Volume 17, Issue 2, pp137-146

21Christian Wurst, Claudia Smarkola, Mary Anne Gaffney, Ubiquitous laptop usage in higher education: Effects on student achievement, student satisfaction, and constructivist measures in honors and traditional classrooms, Computers & Education, Volume 51, Issue 4, December 2008, Pages 1766-1783

22Donnat, Olivier (dir.) Les pratiques culturelles des Français à l'ère numérique : enquête 2008. Paris : Ministère de la culture et de la communication : la Découverte, 2009. 282 p.

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contenus scolaires (Bigot et Croutte23, 2008). Cette nouvelle offre bouleverserait le rapport au savoir (Proulx, 2004), le rapport au temps et à l'espace (Poyet et Develotte24, 2011).

Cependant avec les TIC, le savoir est fragmenté dans une multiplicité de lieux et de temps différents : il devient accessible partout et tout le temps. Le savoir est aussi délégué, dans le sens où il n'est plus besoin de le mémoriser : caresser la surface des choses suffit (Enlart et Charbonnier25, 2010). Les « jeunes » d'aujourd'hui pratiquent la recherche documentaire par « osmose » en s'imprégnant des informations qui circulent, sans aucun effort pour les obtenir (Boyd, 2007). Enfin, le savoir devient mouvant et subit des remises en cause fréquentes, comme c'est le cas pour l'encyclopédie Wikipédia dont les contenus ne sont pas stabilisés.

Ainsi avec l'Internet, l'école est devenue un processus, et non plus une entité définie par un espace et un temps fixes (Hooft, 2008)26. Hooft part du principe que les outils évoluent très rapidement et qu'ils peuvent disparaître pour être remplacés par d'autres. Par contre, la connexion permanente des individus est une réalité de plus en plus partagée. C'est pourquoi il plaide pour que soit repensé ce qui se fait à l'école dans les champs de l'enseignement, de l'apprentissage et des technologies.

Sur l'internet plus un article fait l'objet d'attention, plus le nombre de rédacteurs augmente, plus sa fiabilité est grande (Cardon27, 2010).Par-delà certains auteurs s'aventurent pour accuser les TIC de morceler l'esprit, notamment par la pratique du « multitâche » et de l'hypertexte (Carr, 2010).

En plus de cela, le web est accusé d'altérer la concentration et de privilégier une lecture superficielle à la lecture approfondie. Ce point de vue suscite de multiples controverses (Richtel, 2010).

23Bigot R., Croutte P., La diffusion des technologies de l'information et de la communication dans la société française, CREDOC, coll. « Collection des rapports », no R278, Paris, 2011.

24Poyet F., Develotte C. (dir.) (2011), L'éducation à l'heure du numérique, Paris, ENS-INRP.

25Enlart S., Charbonnier O. (2010), Faut-il encore apprendre ?, Paris, Dunod.

26Hooft Mark (2008). « Personal, Mobile Connected: The Future of Learning ». In Voogt Joke &Knezek Gerald (dir.).International Hand book of Information Technology in Primary and Secondary Education.Vol. 20. New York :

Springer US.

27Dominique Cardon, La démocratie internet. Promesses et limites. Paris, Éd. du Seuil, coll. République des Idées, 2010, P.112

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A l'University College London, des chercheurs du Centre for Information Behaviour and the Evaluation of Research (Ciber)28 [2008] repèrent de nouvelles pratiques adoptées par les jeunes usagers des bibliothèques virtuelles et des moteurs de recherche. Ils privilégieraient la lecture parcellaire à la lecture linéaire et passeraient autant de temps à mener une recherche documentaire qu'à la consultation effective des documents sélectionnés.

Les TIC sont souvent accusés de rentrer en concurrence avec le sérieux scolaire. Or les lycéens recourent à la Toile pour des usages polyvalents : les devoirs à la maison, les actualités, le domaine du divertissement, les loisirs, la sociabilité et la consommation (Proulx29, 2004).

Des chercheurs américains ont renforcé l'idée de la polyvalence des usages que font les jeunes des TIC. Ces outils permettent le Hanging out, c'est-à-dire passer du bon temps ensemble, en utilisant des outils de communication à distance (se retrouver et discuter sur MSN, Facebook ou MySpace) ; le Messing out, c'est-à-dire surfer, chercher de l'information, bricoler avec des moyens expérimentaux ou naviguer au hasard ; et, enfin, le Geeking out, c'est-à-dire la capacité de se plonger en profondeur dans un domaine d'intérêt ou de connaissance spécialisée (Mizuko et al.30, 2009).

Pour mieux saisir la variété des usages du net scolaire, il est possible d'interpréter l'organisation du travail scolaire « hors-classe » et les opérations de recherche informationnelle selon les formes que prend le temps libre des lycéens (Zaffran31, 2010). Béliveau32démontre que les situations d'apprentissage où l'élève est actif et collabore (active learning) sont plus efficaces en ce qui concerne la réussite et la motivation.

Les neurosciences nous ont signalé que la forme d'intelligence que l'on nomme de façon expéditive « émotionnelle » emprunté à Goleman33,fait appel à des régions particulières du cerveau (hémisphère droit) et que certaines pratiques pédagogiques peuvent stimuler

28Centre for Information Behaviour and the Evaluation of Research (Ciber) (2008), Information Behaviour of the Researcher of the Future: a Ciber Briefing

Paper.URL: http://www.ucl.ac.uk/slais/research/ciber/downloads/ggexecutive.pdfconsulté le 20 Juin 2017

29Proulx S. (2004), « L'irruption d'Internet dans les bibliothèques : un nouveau rapport au savoir ? », in J.-P. Baillargeon (dir.), Bibliothèques publiques et transmission de la culture à l'orée du XXIe siècle, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 61-73.

30Mizuko I., et al. (2009), Hanging out, Messing around, Geeking out: Living and Learning with New Media, Cambridge, MA, MIT Press

31Zaffran Joël. Le temps de l'adolescence Entre contrainte et liberté, 2010, Rennes : Presses universitaires de Rennes 32Béliveau Guy (2011). Impacts de l'usage des TICE au collégial. Trois Rivières: Cegep Trois Rivières.

33GOLEMAN D. , Emotional intelligence, Bantam Books, 1995, New York

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particulièrement les potentialités neuronales concernées. Il se trouve que le « cerveau droit » est aussi celui de l'intelligence globale des structures et des ensembles ainsi que des influx spatiaux temporels, ceux que le conditionnement par les technologies numériques a, comme nous l'avons vu, tendu à développer chez l'enfant contemporain.

Wolf34 a démontré qu'avec l'internet, le risque de devenir davantage des « lecteurs distraits » existait par toute l'information accessible rapidement en ligne (via les liens hypertextes notamment), d'où la nécessité de former à la lecture critique et de développer des compétences relatives à la prise de décision ou encore à la gestion de l'attention, compétences qui s'acquièrent sur du long terme. Une Etude allemande35 quant à elle a montré que l'ordinateur nuit à la mémoire, mettant en garde contre la perte de concentration prolongée constatée chez certains patients (l'étude parle de « démence numérique »)

Et citons à ce niveau Stéphane Chaudiron et Majid Ihadjadène36: « (...) nous assistons à l'émergence d'un nouvel écosystème informationnel qui décloisonne et modifie les pratiques informationnelles en banalisant l'accès aux dispositifs de médiation, en réduisant la distance entre expert/professionnel et novice/amateur, et en déplaçant les frontières professionnelles traditionnelles ».

Dans un article, Tardif &Mukamurera37 ont pensé que« au regard des technologies antérieures, du livre à l'audiovisuel, l'originalité et la force des TIC [nous] semblent résider, par rapport à la pédagogie scolaire, dans leur possibilité de substituer aux interactions en classe des interactions à distance et hors classe, c'est-à-dire des interactions qui échappent aux limites spatio-temporelles de la classe. Il ne s'agit pas ici seulement de l'enseignement à distance, mais plus sérieusement d'une mise à distance de l'enseignement tel qu'il existe depuis l'institutionnalisation de l'école »

Dans son rapport38, Fourgous notait déjà que les TIC favorisaient la mise en oeuvre de pédagogies actives et différenciées (Fourgous, 2010).

34Wolf Maryame (2009). « The importance of deep reading ». In Scherer Marge (dir.).Challenging the Whole Child: Reflections on Best Practices in Learning, Teaching, and Leadership.

35Etude de Manfred Spitzer(Allemagnepsychiatrie) : http://www.bulletinselectroniques.com/actualites/70864.htm

36CHAUDIRON, S., IHADJADENE, M., 2010. «De la recherche de l'information aux pratiques informationnelles». Études de communication; n° 35. p. 13-30

37Tardif &Mukamurera, Les technologies de l'information et de la communication et leur avenir en éducation, Volume XXVII , No 2, automne-hiver 1999.

38Fourgous Jean-Michel, Réussir l'école numérique. Paris : Ministère de l'éducation nationale, 2010

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En 2008, M. MAMADOU LAMINE Diarra39 a mené une étude intitulée « usage pédagogique des TIC et les enseignants des écoles fondamentales privées au Mali ». Son étude avait pour objectif principal de montrer qu'il existe un lien étroit entre l'effectivité des compétences des enseignants et celle de l'intégration des TIC dans les domaines de l'éducation.

Le rapport entre l'étude de M. MAMADOU LAMINE DIARRA et la nôtre est que l'usage pédagogique des TIC se fait à l'internet.

Dans son mémoire40 M. TRAORE BIRAMA SEYBA a prouvé que la majorité du public interrogé se servent des moteurs de recherche notamment de Google sans pour autant maîtriser les principales fonctionnalités. Ils ont la plupart du temps appris d'eux-mêmes ou auprès des amis qui eux-mêmes ne se contentent que du minimum. La plupart des répondants font leur recherche au hasard jusqu'à ce qu'ils trouvent l'information recherchée car ne maîtrisent pas les techniques de recherche.

Faisant états des lieux, enjeux et évaluation de l'intégration des TIC dans l'éducation au Mali dans un article, Dr. Djénéba TRAORE a indiqué que : « Au niveau de l'enseignement secondaire, l'engouement des élèves pour les TIC est très grand. Pourtant le programme TIC se résume le plus souvent à la transmission de connaissances rudimentaires relatives à l'ordinateur et Internet. Il n'est pas rare de voir les élèves perdre un temps précieux dans l'apprentissage des différentes parties d'un PC et le traitement de texte au détriment d'autres reste la seule alternative pour des milliers d'élèves désireux d'approfondir leurs connaissances académiques par le canal du web. »41

39DIARRA, M., L.,usages pédagogiques des technologies de l'information et de communication et les enseignants des écoles fondamentales privées au Mali, mali, mémoire, ERNWACA/ROCARE.

40TRAORE Birama Seyba Les usages et représentations d'Internet chez les Etudiants, Enseignants et chercheurs de L'Université de Bamako, Année universitaire 2007 - 2008, Master 2 recherche, Université Stendhal Grenoble 3-UFR Sciences de la Communication

41Djénéba Traoré, « Intégration des TIC dans l'éducation au Mali. Etat des lieux, enjeux et évaluation », Distances et savoirs 2007/1 (Vol. 5), p. 67-82.

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