2 / Le déroulement des opérations
Une première visite au domicile par l'équipe
pluridisciplinaire permet d'établir un premier contact avec les
ménages et d'établir un diagnostic à la fois social et
technique. L'objectif de cette visite est de gagner la confiance des familles
occupant les lieux et du propriétaire bailleur le cas
échéant afin de s'assurer de leur coopération et du bon
déroulement du projet. Plusieurs visites sont souvent nécessaires
pour créer un lien avec ces ménages et obtenir leur
coopération. Il peut arriver lors de la première visite que le
logement ne soit pas visité. : Le premier dialogue avec la famille peut
se dérouler sur le pas de la porte.
Cette méfiance des familles s'explique par diverses
craintes :
- Qu'on leur retire leurs enfants. L'idée de l'ex DDAS
qui ne vient que pour retirer les logements est très présente
dans la mémoire des familles précaires. La disparition de la DDAS
au profit de l'ARS tend à faire reculer cette crainte.
- Qu'ils doivent quitter leur logement sans solution
d'hébergement,
- Que leur relation avec leur propriétaire soit
dégradée par l'intervention d'un organisme venant juger de la
qualité du logement. Il existe en effet régulièrement des
tentatives d'intimidation du propriétaire avec des menaces d'expulsion,
des violences verbales et physiques si les locataires parlent de
l'insalubrité de leur logement.
Dans le cas de propriétaires occupants, il peut
être encore plus difficile de créer un lien car ceux-ci sont bien
souvent très attachés à leurs logements et craignent une
intervention extérieure face à laquelle ils pensent ne pas avoir
leurs mots à dire.
Le diagnostic social, établi lors de ces visites,
permet d'évaluer la situation tant au niveau d'éventuels
problèmes du ménage que de ces besoins. Les problèmes
rencontrés par les familles sont en effet nombreux et variés avec
parfois la nécessité d'activer un droit à RSA, à
CMU...
Dans le cas d'une pathologie en lien avec le logement, des
infirmières de l'Agence Régionale de Santé ou du Service
de Prévention Santé peuvent également être
sollicitées afin d'établir une enquête environnementale
dans les cas de saturnisme par exemple et d'apporter des conseils
hygiéno-diététique ou de soins que les familles doivent
instaurer au quotidien. Les
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occupants présentant des problèmes respiratoires de
type asthmatiques ou allergiques
pourront également être reliés au
réseau « Asthme et Allergies ».
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Une fois le diagnostic effectué par l'équipe
pluridisciplinaire, il est présenté lors du comité de
suivi qui définit les actions à mener. Ainsi, des orientations
sont fixées pour accompagner les propriétaires dans
l'intervention sur le bâti et d'autres sont fixées pour
accompagner l'occupant afin d'améliorer ses conditions de vie. Ce sont
ces deux champs d'intervention qui contribuent à mettre fin à des
situations d'insalubrité.
En effet, l'intervention technique sur le bâti est loin
d'être suffisante pour sortir un logement d'une situation
d'insalubrité. La dimension humaine et donc l'accompagnement des
familles est tout aussi essentiel.
Autrefois, en effet, l'intervention sur le bâti
était largement privilégiée au détriment de la
dimension humaine qui reprend aujourd'hui toute sa place.
Sur 187 sorties d'insalubrité en 2012, sur le
territoire de la communauté urbaine, 38% ont requis un accompagnement
social. Les autres situations peuvent laisser croire à une autonomie des
occupants, mais pour la plupart, elles relèvent d'arrêtés
non soldés (avant MOUS LHI) dont les logements sont devenus vacants
suite au départ des occupants et qui ne demandent pas d'activer le volet
social.
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