3.2. ALLIANCES ET COALITIONS DE 1990-19975°
Mobutu instaura un régime de parti unique de 1965
à 1990 avant de permettre la réintroduction du multipartisme. A
l'occasion de la Conférence Nationale Souveraine les partis politiques
et les organisations de la société civile s'organisèrent
en plateformes politiques, autre nom de cartels ou alliances politiques. La
transition démocratique fut dominée par le principe
51 P. BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI TSHIMANGA,
Alliances et coalitions politiques en RDC : causes et conséquences,
Kinshasa, Ed. Journal of african eletions, 2011, P.7.
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du « partage équitable et équilibré
» du pouvoir entre le cartel de l'opposition (union sacrée de
l'opposition et alliés, USORAL) et le cartel des partis de la mouvance
présidentielle constitué par les Forces politiques du conclave
(FPC).
L'émergence d'une opposition dite modérée
au sein de l'union sacrée de l'opposition libérale et
démocratique à partir de 1994 va occasionner un tri
latéralisation du jeu politique, permettant au Maréchal arbitre,
de désigner librement dans l'un de ces regroupements le coordonnateur
d'un gouvernement que l'on qualifiait désormais de « panier
à crabes ». Comme les élections démocratiques
n'eurent pas lieu durant cette longue transition vers la troisième
République il ne fut pas possible de tester la force politique de ces
alliances et coalitions politiques, la distribution du pouvoir ayant
relevé du pouvoir discrétionnaire du chef de l'Etat. Toutefois
cette géographie politique nationale offrait au chef de l'Etat la
possibilité d'opérer des reconfigurations des forces politiques
sur l'échiquier, par un recyclage non avoué de l'ancien
régime.
3.3. ALLIANCES ET COALITIONS DE 2002-200651
Les forces politiques qui vont aux élections en 2006
sont d'origines politico-militaires ayant participé au dialogue
inter-congolais de Sun-City en Afrique du Sud. Ce sont des composantes
politico-militaires appelées à se transformer en partis
politiques et des entités qui tiendront lieu des coalitions politiques
formatrices d'un gouvernement négocié et dont le fonctionnement
des institutions n'obéira pas au principe de la séparation du
pouvoir.
Le gouvernement partagé ou de cohabitation provisoire
(1 président + 4 vice-présidents) 1+4 issu du dialogue
inter-congolais a reposé par contre sur un principe de cohabitation.
Toutes les sensibilités politiques armées et non armées y
compris la société civile ont été incluses dans les
institutions sur la base des quotas négociés. A la tête de
ce gouvernement se trouvait un collège présidentiel dont chaque
membre délégué par sa composante avait la charge d'une
commission spécifique. Le président de la république avait
le devoir au regard de l'article 80 de la Constitution de développer un
leadership responsable. Seule l'UDPS a renoncé unilatéralement
à faire
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partie de ce gouvernement et même de participer au
processus électoral organisé par ce gouvernement en 2005 et
2006.
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