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Regroupements politiques et processus électoral en RDC. Enjeux et défis.


par Elie BANZA MUKANDA Bamu
UNILU - Licence 2019
  

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SECTION 3 : ETAT DES LIEUX DES REGROUPEMENTS POLITIQUES EN RDC DE 1960-2018

Le jeu d'alliances et de coalisions est réellement une constituante de l'histoire politique de la RDC du fait du multipartisme, même si pendant des longues périodes, le pays a vécu sous la coupe d'un régime monolithique, qui avait freiné l'élan démocratique dans le pays. Car, à chaque fois que les circonstances ont permis l'organisation des scrutins, les alliances entre partis politiques se sont avérées indispensables voire indépassables. Et il est devenu un lieu commun dans le contexte politique congolais qu'aucune formation politique, quelle que soit sa taille ou ses ressources ne pourrait envisager de se présenter seule ou de faire cavalier seul, lors des échéances électorales ; c'est-à-dire, de briguer en solitaire la conquête du pouvoir.

La scène politique congolaise est tellement mouvante que la mobilité des acteurs politiques fait souvent bouger les lignes. Les partis politiques congolais seraient confrontés à un mal de croissance qui les prive de compétitivité d'une part, et de l'autre, le défaut de culture politique et surtout de programmes politiques affaiblit les arguments de compétitivité et adhésion. On assiste en RDC à une recomposition politique permanente et continue ; on va de mouvance en mouvance, à gauche comme à droite. Depuis 1960, tous les gouvernements qui se sont succédé de façon démocratique ou non ont été et restent des gouvernements des regroupements politiques c'est-à-dire des alliances ou de coalitions, répartis en six périodes principales.

3.1. ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUE DE 1960-196549

Le jeune Etat congolais est né dans un contexte politique polarisé mettant aux prises les « séparatistes constitués fondamentalement des fédéralistes » et des « unionistes qui étaient essentiellement unitaristes ». Les

50 P. BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI TSHIMANGA, Alliances et coalitions politiques en RDC : causes et conséquences, Kinshasa, Ed. Journal of african eletions, 2011, P.6-7

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alliances entre partis politiques tournaient essentiellement autour de la nature de l'Etat congolais (unitaire ou fédéral) doublé d'un sentiment ethnique.

Les élections de mai 1960 ont donné lieu à des alliances étonnantes ; au Katanga, la Balubakat (association des Balubas du Katanga) s'était d'abord allié à la Convention Nationale du Katanga (Conakat), puis à l'idée d'un Congo uni à cause de l'exclusivité ethnique et des accointances européennes de cette dernière. Au Kasaï, l'Union Nationale Congolaise, parti des Lulua, fut dans une alliance avec le Mouvement National Congolais/Lumumba (MNC/L) une protection contre la dominance du Mouvement National Congolais/Kalonji MNC/K) et son caractère tribal luba. A Léopoldville, c'est la rivalité du Parti Solidaire Africain (PSA) et de l'Alliance des Bakongo (ABAKO) qui détermina en grande partie l'attitude des deux partis, et c'est notamment le fait que le PSA soupçonnait l'Abako d'intentions séparatistes qui l'amena à se rallier aux partis appuyant l'idée d'un Congo unitaire.

L'unitarisme ayant pris de l'ascendant sur le fédéralisme aux élections de 1960, cette tendance politique a pris des dimensions affectives se rapportant sur des leaders politiques. Et c'est autour des personnalités que se nouaient désormais les alliances et coalitions. C'est à la suite d'ailleurs de la confusion et d'épreuves ouvertes entre, d'un côté, la majorité parlementaire de la Convention des nationalistes congolais (CONACO) favorable au premier ministre sortant Moïse Tshombe et, de l'autre côté, l'opposition composée de députés du Front démocratique congolais et supportant Evariste Kimba, nouveau premier ministre nommé par le Président Kasa-Vubu en 1965 que, le Général Joseph-Désiré Mobutu fera son coup d'état et va justifier celui-ci par la menace d'une guerre civile nourrie par les ambitions personnelles et mal gérées des politiciens.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus