1.3 Revue de littérature empirique
Diagne, A. & al. (2004), en utilisant un modèle
d'équilibre partiel essaient de quantifier l'impact économique et
environnemental de la libéralisation commerciale sur la riziculture
Ivoirienne. Les résultats de cette recherche montrent que sans la mise
en place de cette politique néolibérale, la production du riz
paddy pour la période allant de 1994 à 2000 serait
supérieure de quatre (4) points de pourcentage par rapport à la
production en situation de libéralisation. Puisqu'il n'y avait pas une
répercussion de la baisse des droits de douanes sur les consommateurs,
une hausse de 28% des prix et une baisse de 2% de la consommation du riz local
ont été constatées avec l'ouverture commerciale. Cette
situation entraine une baisse du bien-être du consommateur pour un
montant évalué à 9 milliards de Franc CFA en moyenne par
année, contrairement aux producteurs qui ont gagné 4 milliards de
Franc CFA, pour la période sous étude.
Pour leurs parts, Mohamed, H. B., Yvan, D. & Jean-Louis, G
(2003) essaient de démontrer les conséquences des
différents (3) scénarios possibles, dépendamment du niveau
d'inclusion du secteur agricole dans les négociations d'un accord de
libéralisation économique entre l'union Européenne (U.E)
et le Marché Commun de l'Amérique du Sud (MERCOSUR). Pour
réaliser ce travail, ils ont utilisé le modèle
d'équilibre général calculable MIRAGE (Modeling
International Relationships Applied General Equilibrium),
développé pour décrire de façon très
poussée l'impact d'un choc de politique commerciale sur
l'économie. Si l'Union Européenne (UE) est toujours gagnante dans
un tel accord, les résultats du modèle utilisé montrent
que ce dernier serait bénéfique pour les deux partis si et
seulement si l'agriculture est totalement libéralisée, y compris
les produits
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sensibles. Toutefois, les retombées économiques
sont inégalement réparties entre les différents
détenteurs de facteurs de productions, ce qui entraine une
réallocation des ressources.
De leurs côtés, en se basant sur des entretiens
réalisés auprès de 158 agriculteurs, et en tenant compte
de la situation socio-économique de ces derniers, Fréguin, S.
& Devienne S. (2006) cherchent à analyser l'impact de l'importation
de la banane plantain sur la production de banane haïtienne, en prenant
Arcahaie comme cas d'étude. L'analyse des résultats montre que la
baisse du revenu agricole peut être considérée comme
étant le résultat de la diminution des tarifs douaniers, la
hausse de l'importation des bananes venant principalement de la
République Dominicaine, la spécialisation des planteurs
haïtiens sur la base de l'avantage comparatif et la destruction des «
cochons créoles3 », ces derniers étant
considéré comme le principal moyen d'épargne de
l'agriculteur.
Dans son travail, Libéralisation commerciale et
production agricole : Le cas du riz en Haïti,
Baptiste, BJ. (2005) cherche à montrer l'impact
négatif de la libéralisation commerciale sur la production
agricole en générale et sur celle du riz en particulier. Pour
atteindre l'objectif fixé, il a d'abord présenté
brièvement l'agriculture haïtienne, suivie de l'analyse
plutôt approfondie de la riziculture haïtienne à l'aide des
données statistiques. Ensuite, des tableaux et graphiques ont
été utilisés pour aborder les effets du libéralisme
commercial sur cette riziculture. Enfin, toujours dans ce document, il
était question d'estimer une fonction de production du riz sous la forme
Cobb-Douglas en prenant en compte certaines variables pouvant
influencées la production du riz pour la période allant de 1961
à 2002. L'analyse des résultats du modèle montre que la
libéralisation commerciale du pays a des effets négatifs sur
cette production, ce qui contraint les paysans soit à cultiver d'autres
denrées soit à laisser la culture de la terre pour aller dans les
grandes villes à la recherche d'un aller-mieux dans le commerce ou
l'industrie.
3 Venant principalement de l'Espagne à
partir du XVIe siècle, le cochon créole est une race
de porc très avantageux économiquement pour les agriculteurs
à faible revenu puisque les restes familiaux et les sous-produits du
jardin peuvent être utilisés pour le nourrir. Cette espèce
a été détruite vers les années 1983 sur la demande
des dirigeants Etats-Uniens dans le cadre de la lutte contre
l'épidémie de fièvre porcine africaine.
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