3.1.3 Une aide alimentaire relativement stable
Aux côtés de la production et de l'importation,
l'aide alimentaire en riz est considérée comme la
troisième composante de la disponibilité alimentaire en
Haïti. Le total de l'aide alimentaire était fixé à un
montant de 178,000.00 TM en 2000 contre seulement 68,000.00 TM en 1991, soit
une hausse de 161.76% durant ces dix (10) années. A partir de cette
date, l'aide
33
alimentaire s'est diminuée pour passer à des
montants qui varient entre 100,000.00 et 110,000.00 TM par année (FEWS
NET, 2014). Elle représente un taux de 3% de l'offre alimentaire hormis
les années d'urgences humanitaires comme en 2004 (MAEE & DGCID,
2008). Accusant une augmentation de 71% par rapport au montant de 2008, l'aide
alimentaire contribue à 8 points de pourcentage dans l'offre alimentaire
du pays en 2010. Cette hausse peut être expliquée, entre autres,
par l'augmentation de l'insécurité alimentaire des ménages
de l'Air Métropolitaine de Port-au-Prince (AMP) suite au passage du
tremblement de terre de 12 janvier 2010 (CNSA, 2011b). La figure 3.3 suivant
donne une idée de l'évolution de l'aide alimentaire en Haïti
pour la période allant de 2008 à 2012.
Figure 3.3 : Evolution de l'aide alimentaire en TM en Haïti
entre 2008 et 2012
Evolution de l'aide alimentaire en TM en Haïti
entre 2008 et 2012
196,647.00
2008 2009 2010 2011 2012
200,000.00
150,000.00
100,000.00
50,000.00
Source : Calculs de l'auteur à partir des données
de FEWS NET (2014 : 19).
90,635.00
95,997.00
51,463.00
Dans presque tous les cas, l'aide alimentaire
bilatérale est considérée comme un moyen pour que les pays
donateurs puissent se débarrasser de leurs excédents de
production et financent leurs agricultures. Des pays comme les Etats-Unis
à travers l'USAID, la France par le billet de la Coopération
Française, le Canada par l'intermédiaire de la Coopération
Canadienne financent certains programmes d'aides, gérés par des
Organisations Non Gouvernementales (ONG) telles CARE, CRS, ADRA et Action
Contre la Faim (ACF). Le financement de ces programmes d'aide se fait à
partir des céréales, particulièrement le riz acheté
aux agriculteurs de ces pays (CNSA, 1996b). Certainement, cette aide contribue
en partie à la résolution du problème de
l'insécurité alimentaire en Haïti dans le court terme
(MARNDR, 2010b), toutefois ce problème est d'ordre structurel. L'aide
alimentaire persiste encore et elle contribue à la diminution de la
production du riz de la Vallée de l'Artibonite (Baptiste, BJ. 2005)
ainsi qu'à la dépendance alimentaire du pays par rapport aux
marchés des pays donateurs (Perchellet, S. 2010).
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