La communauté internationale et la crise en Syrie. Enjeux, défis et perspectives.par Didier CHIGANGU MUNGUAKONKWA Université officielle de Bukavu - Graduat en Relations Internationales 2015 |
Paragraphe 2 : PerspectivesNous ne voulons pas nous faire des illusions, nous savons très bien que c'est difficile, mais la Communauté Internationale tout comme Les Nations Unies n'a pas fait de progrès et donc à un certain moment il fallait bien dire « ça suffit ». C'est en réalité le meilleur et le seul moyen dont nous disposons pour attirer davantage l'attention sur ce problème très douloureux et qui coûte tellement cher au peuple syrien. Il faut savoir de quoi on parle, si c'est de 2 000 ou 3 000 Européens qui partent rejoindre l'organisation État islamique, cela ne règlera pas le problème, ni en Syrie ni en Europe. Cette organisation succède à Al-Qaïda. Or, c'est depuis un bon moment que la Communauté Internationale lutte contre Al-Qaïda mais, avec quel succès aujourd'hui. On a une deuxième organisation et demain on en aura une troisième. Ce qu'il faut régler ce sont les problèmes en Syrie et en Irak Ensuite, par voie de conséquence, les problèmes qui se posent aux pays occidentaux seront réglés. Si on pense simplement au nombre de Djihadistes qui viennent de l'Occident, on passe à côté de quelque chose. L'E.I dispose de dizaines de milliers de combattants dans la région, sans compter certainement beaucoup de sympathie populaire en Syrie, en Irak et ailleurs. Il faut s'attaquer au vrai problème, pas simplement aux symptômes finalement secondaires que l'on peut voir. Donc la solution à ce défi est certaine s'il y a la volonté politique, mais nous ne sommes pas sûrs qu'elle existe certainement partout. En théorie, la solution est simple : si se forme une alliance véritable de tous les pays de la région avec les grandes puissances, y compris la Russie et l'Iran, alors la question sera réglée. Mais si tous ces pays travaillent les uns contre les autres, ça facilite un peu le jeu de l'organisation de l'État islamique. Il faut arrêter de se raconter des histoires. La communauté internationale doit accepter ainsi l'idée qu'une opération de maintien de la paix est celle qui s'avère en Syrie. L'accord de paix sera un document effectif s'il est soutenu par les soldats de la paix de l'ONU ou de l'Otan et de la Ligue arabe. Sinon, estiment les analystes, le conflit reprendra quel que soit son dénouement. La variante la plus convenable, selon les experts, serait la création d'une confédération en Syrie, où les régions autonomes se gouverneraient elles-mêmes et les forces de maintien de la paix seraient concentrées dans les zones mixtes65(*). Enfin, comme Daech présentera toujours un danger, même après la conclusion d'un cessez-le-feu, la présence de quelques milliers de soldats antiterroristes sera nécessaire. La communauté internationale devra donc se résigner au fait que l'opération de paix en Syrie est nécessaire, déclarent les auteurs de l'article. Il importe pour Washington de conjurer la menace de Daech dans la région, ce qui nécessite une nouvelle stratégie, prévoyant la participation des Américains, sous une forme ou une autre, à une opération militaire après-guerre visant à stabiliser le pays.Plus vite les Etats-Unis s'y résigneront, plus vite la Maison Blanche pourra élaborer une plus large stratégie. Et plus vite les autres pays pourront l'accepter et corriger leurs actions en conséquence. Les grands pays influents disent qu'il n'y a pas de solution militaire au conflit syrien, mais en réalité tous travaillent pour une solution militaire. Tout le monde donne des armes, entraîne les uns ou les autres. Il n'y a que le secrétaire général des Nations unies qui demande qu'on arrête de déverser des armes en Syrie. Qu'on développe une vraie volonté politique commune et on commencera à sortir de la crise petit à petit66(*). Des accords de paix bien conçus, avec des points détaillés qui permettent aux parties de construire des relations fondées sur la confiance, ont plus de chances de succès que de simples marchés. Les instruments économiques, politiques et militaires du contingent de paix, qui a pour mission de régler un conflit compliqué, permettent d'effectuer un contrôle du régime de cessez-le-feu ainsi que de la réalisation d'autres points de n'importe quel accord, y compris sur la démobilisation de formations armées. Selon toutes les normes de la stratégie américaine en matière de lutte contre les formations irrégulières, une opération de paix nécessite un maximum de troupes. Cependant, un énorme contingent n'est pas une condition sine qua non pour une telle mission. L'opération pourrait être réussie avec un contingent de 30.000 à 60.000 miliaires, qui aurait des règles strictes pour l'utilisation des armes, une force de frappe suffisante pour éliminer les extrémistes, ainsi que des systèmes de commandement et de logistique modernes. * 65MICHEL O'HANLON et SEAN ZEIGLER, Trêve en Syrie,Magazine Américain n°151, 2016. * 66 CHLOE DAELMAN, Op. cit,2015. |
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