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La communauté internationale et la crise en Syrie. Enjeux, défis et perspectives.


par Didier CHIGANGU MUNGUAKONKWA
Université officielle de Bukavu - Graduat en Relations Internationales  2015
  

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CONCLUSION

Conclure une étude, ne signifie pas l'achever totalement, mais c'est une occasion pour le chercheur de s'arrêter et de faire l'évaluation de ce qu'a été l'essentiel tout au long de son travail.

Sous l'intitulé « l'Apport de la Communauté Internationale dans la guerre en Syrie », il a été pour nous, question d'analyser l'apport de la Communauté Internationale dans la gestion de la guerre en Syrie et dans le cas d'espèce, il s'agissait d'étudier les actions entreprises par certains Etas au sein de l'ONU et l'UE pour résoudre le conflit Syrien.

Il existe suffisamment de données scientifiques pour comprendre comment les guerres civiles commencent et comment elles finissent. Selon les analyses des certains documents, règlements et résolutions, il est difficile d'arrêter les guerres dans lesquelles les parties ont essuyé de grandes pertes, où le conflit est dû à un facteur religieux ou ethnique ou lorsqu'elles engagent un grand nombre d'acteurs. En Syrie, les trois facteurs sont réunis.

Qui plus est, les parties en conflit en Syrie ont formé de nombreuses alliances tactiques et souvent à très court terme. Une telle pratique amène souvent à un échec du processus de paix et à la reprise de la guerre.

D'autre part, une opération de paix et la contrainte de la paix améliorent beaucoup les chances de maintien de l'accord de cessez-le-feu. L'analyse de nombreux conflits indique clairement qu'une opération de paix réduit pour le pays le risque d'être plongé dans le chaos après la fin du conflit.

Tout au long de notre travail, nous avons montré qu'il existe une réelle action de la Communauté Internationale pour gérer la guerre en Syrie. Ces actions sont donc là, l'apport des différentes puissances et autres acteurs des relations internationales qui multiplient les efforts en faveur et/ou contre le régime de Bachar-Al-Assad. Ce travail a étudié les cas spécifiques de la Communauté Internationale et la guerre en Syrie.

Et donc, cette étude est partie d'une préoccupation centrale qui s'articulait autour des questions de savoir : Quel est l'apport de la Communauté Internationale dans la guerre en Syrie ? Quels sont les défis et les perspectives envisagés par la Communauté Internationale pour mettre fin au conflit syrien ?

Pour répondre à cette préoccupation nous avons émis l'hypothèse selon laquelle la Communauté Internationale spécifiée surtout dans le cadre de ce travail à l'ONU, l'UE et autres acteurs de RI, interviennent pour la gestion du conflit Syrien :

· Il s'agit des interventions par lesquelles la Communauté Internationale agit directement et/ou indirectement avec les acteurs influents, sujets des R.I dont l'ONU (conseil de sécurité) et l'UE.

Aux premiersvus, l'UE répond avec ses instruments traditionnels de gestion de crise, éprouvés depuis plus de trente ans : les moyens de pressions économiques et diplomatiques, une sorte de coercition ciblée sur le régime non respectueux des aspirations de sa population. Ce faisant ainsi, l'UE atteste d'une dépendance au sentier emprunté précédemment.

Dans le cas syrien, dès lors que la guerre est effective, les sanctions ont peu de chance d'être d'une efficacité punitive autre qui la symbolique. Mais, l'inclusion de la branche armée du Hezbollah libanais dans la liste des organisations considérées comme terroristes par l'UE en juillet 2013 semble une conséquence indirecte de la participation de cette faction aux combats en Syrie, même si les implications supposées de l'organisation chiite libanaise dans des attentats à Chypre ou en Bulgarie étaient la première raison avancée. L'UE a en quelque sorte, à ce moment-là, diversifié la cible en l'étendant à cet acteur indirect du conflit syrien.

· En interne, parmi ses Etats membres, l'UE en l'occurrence a surmonté par le haut, une division sur l'opportunité de lever l'embargo sur les armes à destination de la Syrie rebelle.

S'agissant des résultats, un premier consensus s'était tacitement formé sur l'autorisation de fourniture de matériel non létal. Aller au-delà ne rencontrait pas l'unanimité des Etats membres, mais, au terme de diverses discussions, il y eut en quelque sorte un accord ... sur un désaccord. L'accord portait sur le fait de ne plus maintenir l'embargo et d'entériner le désaccord sur la question de savoir s'il fallait fournir ou non des armes aux rebelles. la C.I avait joué son rôle de base : tenter de réduire les divergences entre Etats membres, mais ici non pas pour agir de concert mais afin d'indiquer une position plurielle concertée. On laissait finalement la question à l'appréciation de chaque Etat, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'une cacophonie mais d'une polyphonie occidentale organisée.

Enfin, l'effet exemplaire et d'entraînement des mesures coercitives était d'emblée obéré car la possibilité d'une amorce d'action à un autre niveau, celui de l'ONU, tenait de l'improbable.

Si la Communauté Internationale n'est pas à même de régler le conflit syrien, ce n'est pas vraiment une surprise. Ni le contexte international ne s'y prête, ni les instruments et acteurs à la disposition de la ne lui en donnent la possibilité, et les Etats n'entendent pas se lancer tête baissée dans une aventure périlleuse, coûteuse et à l'issue incertaine. L'intervention était donc d'abord improbable, inopérable et non souhaitée. Elle ne put se déclencher qu'après l'extension hors de Syrie et d'Irak des méfaits de la pauvre Daech. La Syrie souffre du poids des précédents qui ont accru le scepticisme sur la pertinence de toute intervention dans un Etat tiers. Lorsque la simple perspective de frappes punitives s'est entrouverte, beaucoup de chancelleries, en phase avec leurs opinions publiques, ont fermé délibérément cette fenêtre d'opportunité. Il serait dès lors erroné de redire ici que, par la gestion malaisée du dossier syrien, l'UE creuse encore le fossé entre des attentes et des capacités (limitées).

Ni l'opinion publique européenne, ni le système international ne produisent d'attentes fortes en matière d'intervention directe dans le chef de l'UE. A défaut de pouvoir régler la crise, la Communauté Internationale en gère les conséquences et table sur le temps pour enserrer, peut-être, avec d'autres acteurs, tous les protagonistes dans un tissu de pressions leur indiquant que la seule issue résiderait dans une paix de compromis plutôt que dans la victoire d'un camp sur un autre, même après la destruction de Daech, affirmée désormais comme un objectif du Conseil de sécurité de l'organisation universelle.

Dans le champ des RI, nous avons liés notre étude à la méthode fonctionnaliste telle qu'expliquée par R.K. Merton. En insistant sur les fonctions latentes, les fonctions manifestes, les dysfonctions ainsi que les équivalents fonctionnels des acteurs ou des institutions sociaux, notre étude voulait ainsi démontrer les rôles que jouent différentes puissances dans la guerre en Syrie, ces dernières, réunies derrière l'effigie de la Communauté Internationale.

Les Etats s'impliquent aujourd'hui dans la gestion de la crise Syrienne, les uns poursuivant leurs propres intérêts réalistes les autres s'ingérant pour établir la sécurité internationale, commençant par le moyen et proche orient. Ainsi, la technique documentaire nous à exclusivement servis dans ce travail.

Un ouvrage n'est jamais à sa fin parce que, souvent, il est susceptible d'être critiqué mais aussi parce que c'est une oeuvre humaine. Sans prétention d'avoir parcouru tous les contours du sujet traité, nous pensons tout de même avoir fait quelque chose d'utile en rédigeant ce travail qui du reste sanctionne la fin de notre premier cycle académique. Nous restons ouvert à toutes critiques et suggestions afin d'améliorer le présent travail.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille