CONCLUSION
Conclure une étude, ne signifie pas l'achever
totalement, mais c'est une occasion pour le chercheur de s'arrêter et de
faire l'évaluation de ce qu'a été l'essentiel tout au long
de son travail.
Sous l'intitulé « l'Apport de la
Communauté Internationale dans la guerre en Syrie », il a
été pour nous, question d'analyser l'apport de la
Communauté Internationale dans la gestion de la guerre en Syrie et dans
le cas d'espèce, il s'agissait d'étudier les actions entreprises
par certains Etas au sein de l'ONU et l'UE pour résoudre le conflit
Syrien.
Il existe suffisamment de données scientifiques pour
comprendre comment les guerres civiles commencent et comment elles finissent.
Selon les analyses des certains documents, règlements et
résolutions, il est difficile d'arrêter les guerres dans
lesquelles les parties ont essuyé de grandes pertes, où le
conflit est dû à un facteur religieux ou ethnique ou lorsqu'elles
engagent un grand nombre d'acteurs. En Syrie, les trois facteurs sont
réunis.
Qui plus est, les parties en conflit en Syrie ont formé
de nombreuses alliances tactiques et souvent à très court terme.
Une telle pratique amène souvent à un échec du processus
de paix et à la reprise de la guerre.
D'autre part, une opération de paix et la contrainte de
la paix améliorent beaucoup les chances de maintien de l'accord de
cessez-le-feu. L'analyse de nombreux conflits indique clairement qu'une
opération de paix réduit pour le pays le risque d'être
plongé dans le chaos après la fin du conflit.
Tout au long de notre travail, nous avons montré qu'il
existe une réelle action de la Communauté Internationale pour
gérer la guerre en Syrie. Ces actions sont donc là, l'apport des
différentes puissances et autres acteurs des relations internationales
qui multiplient les efforts en faveur et/ou contre le régime de
Bachar-Al-Assad. Ce travail a étudié les cas spécifiques
de la Communauté Internationale et la guerre en Syrie.
Et donc, cette étude est partie d'une
préoccupation centrale qui s'articulait autour des questions de
savoir : Quel est l'apport de la Communauté Internationale dans la
guerre en Syrie ? Quels sont les défis et les perspectives
envisagés par la Communauté Internationale pour mettre fin au
conflit syrien ?
Pour répondre à cette préoccupation nous
avons émis l'hypothèse selon laquelle la Communauté
Internationale spécifiée surtout dans le cadre de ce travail
à l'ONU, l'UE et autres acteurs de RI, interviennent pour la gestion du
conflit Syrien :
· Il s'agit des interventions par lesquelles la
Communauté Internationale agit directement et/ou indirectement avec les
acteurs influents, sujets des R.I dont l'ONU (conseil de
sécurité) et l'UE.
Aux premiersvus, l'UE répond avec ses instruments
traditionnels de gestion de crise, éprouvés depuis plus de trente
ans : les moyens de pressions économiques et diplomatiques, une sorte de
coercition ciblée sur le régime non respectueux des aspirations
de sa population. Ce faisant ainsi, l'UE atteste d'une dépendance au
sentier emprunté précédemment.
Dans le cas syrien, dès lors que la guerre est
effective, les sanctions ont peu de chance d'être d'une efficacité
punitive autre qui la symbolique. Mais, l'inclusion de la branche armée
du Hezbollah libanais dans la liste des organisations considérées
comme terroristes par l'UE en juillet 2013 semble une conséquence
indirecte de la participation de cette faction aux combats en Syrie, même
si les implications supposées de l'organisation chiite libanaise dans
des attentats à Chypre ou en Bulgarie étaient la première
raison avancée. L'UE a en quelque sorte, à ce moment-là,
diversifié la cible en l'étendant à cet acteur indirect du
conflit syrien.
· En interne, parmi ses Etats membres, l'UE en
l'occurrence a surmonté par le haut, une division sur
l'opportunité de lever l'embargo sur les armes à destination de
la Syrie rebelle.
S'agissant des résultats, un premier consensus
s'était tacitement formé sur l'autorisation de fourniture de
matériel non létal. Aller au-delà ne rencontrait pas
l'unanimité des Etats membres, mais, au terme de diverses discussions,
il y eut en quelque sorte un accord ... sur un désaccord. L'accord
portait sur le fait de ne plus maintenir l'embargo et d'entériner le
désaccord sur la question de savoir s'il fallait fournir ou non des
armes aux rebelles. la C.I avait joué son rôle de base : tenter de
réduire les divergences entre Etats membres, mais ici non pas pour agir
de concert mais afin d'indiquer une position plurielle concertée. On
laissait finalement la question à l'appréciation de chaque Etat,
tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'une cacophonie mais d'une
polyphonie occidentale organisée.
Enfin, l'effet exemplaire et d'entraînement des mesures
coercitives était d'emblée obéré car la
possibilité d'une amorce d'action à un autre niveau, celui de
l'ONU, tenait de l'improbable.
Si la Communauté Internationale n'est pas à
même de régler le conflit syrien, ce n'est pas vraiment une
surprise. Ni le contexte international ne s'y prête, ni les instruments
et acteurs à la disposition de la ne lui en donnent la
possibilité, et les Etats n'entendent pas se lancer tête
baissée dans une aventure périlleuse, coûteuse et à
l'issue incertaine. L'intervention était donc d'abord improbable,
inopérable et non souhaitée. Elle ne put se déclencher
qu'après l'extension hors de Syrie et d'Irak des méfaits de la
pauvre Daech. La Syrie souffre du poids des précédents qui ont
accru le scepticisme sur la pertinence de toute intervention dans un Etat
tiers. Lorsque la simple perspective de frappes punitives s'est entrouverte,
beaucoup de chancelleries, en phase avec leurs opinions publiques, ont
fermé délibérément cette fenêtre
d'opportunité. Il serait dès lors erroné de redire ici
que, par la gestion malaisée du dossier syrien, l'UE creuse encore le
fossé entre des attentes et des capacités (limitées).
Ni l'opinion publique européenne, ni le système
international ne produisent d'attentes fortes en matière d'intervention
directe dans le chef de l'UE. A défaut de pouvoir régler la
crise, la Communauté Internationale en gère les
conséquences et table sur le temps pour enserrer, peut-être, avec
d'autres acteurs, tous les protagonistes dans un tissu de pressions leur
indiquant que la seule issue résiderait dans une paix de compromis
plutôt que dans la victoire d'un camp sur un autre, même
après la destruction de Daech, affirmée désormais comme un
objectif du Conseil de sécurité de l'organisation universelle.
Dans le champ des RI, nous avons liés notre
étude à la méthode fonctionnaliste telle
qu'expliquée par R.K. Merton. En insistant sur les fonctions latentes,
les fonctions manifestes, les dysfonctions ainsi que les équivalents
fonctionnels des acteurs ou des institutions sociaux, notre étude
voulait ainsi démontrer les rôles que jouent différentes
puissances dans la guerre en Syrie, ces dernières, réunies
derrière l'effigie de la Communauté Internationale.
Les Etats s'impliquent aujourd'hui dans la gestion de la crise
Syrienne, les uns poursuivant leurs propres intérêts
réalistes les autres s'ingérant pour établir la
sécurité internationale, commençant par le moyen et proche
orient. Ainsi, la technique documentaire nous à exclusivement servis
dans ce travail.
Un ouvrage n'est jamais à sa fin parce que, souvent, il
est susceptible d'être critiqué mais aussi parce que c'est une
oeuvre humaine. Sans prétention d'avoir parcouru tous les contours du
sujet traité, nous pensons tout de même avoir fait quelque chose
d'utile en rédigeant ce travail qui du reste sanctionne la fin de notre
premier cycle académique. Nous restons ouvert à toutes critiques
et suggestions afin d'améliorer le
présent travail.
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